"Il y avait là une évolution naturelle du commerce, on n'empêcherait pas les choses d'aller comme elles devaient aller". L'ouvrage d'Emile Zola "Au Bonheur des Dames" illustre parfaitement l'entrée dans une nouvelle ère de consommation. Ce fut un réel tournant culturel mais aussi économique. C'est à la fin du XIXe siècle que naît l'idée de grande distribution en France. Elle vient alors chambouler un tissu de petits commerces qui fonctionnent plutôt bien. Le commerçant achète des biens et les revend en l'état . Il n'a donc besoin d'aucun savoir-faire technique contrairement à l'artisan. La distribution recouvre l'ensemble des intermédiaires qui achètent aux uns, revendent aux autres, sans assurer de fonction de fabrication ou de transformation de biens1. Le terme de distribution apparaît seulement en 1960 par E.Leclerc. Il distingue alors les deux ainsi: "le commerce consiste à acheter le moins cher possible pour revendre le plus cher possible et la distribution vise à acheter le moins cher possible pour vendre le moins cher possible". Cette distinction permet alors de comprendre pourquoi une guerre est envisageable entre les deux. La grande distribution paraît alors comme une prédatrice. La cible des deux modes de commerces est la même: le consommateur. On envisage que la pratique des prix plus faibles par la grande distribution va lui permettre de capter tous les consommateurs et que le petit commerce perdra sans aucun doute le combat. Dans une première partie, nous verrons que l'essor important de la grande distribution n'a pas provoqué de guerre entre les deux grâce à des moyens politiques. Cependant, dans une deuxième partie, on constatera que la guerre est inévitable et ce pour le bien-être économique de la France.
[...] L'arme la plus forte pour la grande distribution contre le petit commerce est donc le prix. Des prix bas permettent une forte rotation et autorise la pratique des marges faibles. Néanmoins, l'amélioration de la qualité est incontournable: gamme de produits plus large, rapidité, propreté, meilleur approvisionnement du rayon frais . C'est ici le plus grand coup qu'a reçu le petit commerce et l'on observe un réel déclin dans les années 1980. On voit surtout disparaître les petites épiceries pourtant attrayantes dans les années passées. [...]
[...] Les pouvoirs publics s'inquiètent du sort du petit commerce face à la montée en puissance de la grande distribution. Vers 1971-1972, Le Cidunaté (syndicat des petits commerçants) accuse les hyper et supermarchés du ralentissement de l'activité des petits commerçants. Il parvient à faire adhérer une loi pour freiner les programmes immobiliers d'ouverture des grandes surfaces. La loi Royer, votée en 1973, instaure alors une demande d'autorisation pour tous les commerces d'une superficie supérieure à 1000m2 pour les villes de moins de habitants ou supérieur à 1500m2 pour les villes plus importantes. [...]
[...] La guerre entre le petit commerce et la grande distribution aura-t-elle lieu ? Introduction 2 I. Une guerre évitée 3 A. Les origines du déséquilibre entre petit commerce et grande distribution 3 B. Un rééquilibrage légal 4 II. Une guerre inévitable 6 A. Un nouveau déséquilibre légal 6 B. Une guerre entre de nouveaux acteurs 7 Conclusion 9 Bibliographie 9 Introduction "Il y avait là une évolution naturelle du commerce, on n'empêcherait pas les choses d'aller comme elles devaient aller". [...]
[...] Le vote des lois Dutreil et Chatel ont déjà donné libre cours aux prix, mais la probable adoption de la LME pourrait permettre une plus grande concurrence entre tous les acteurs commerciaux. Il est vrai que certaines réformes fiscales de cette loi peuvent permettre aux petits commerces de subsister, mais la concurrence apparaît tout de même trop forte. La guerre semble alors inévitable et la grande distribution sera d'autant plus forte suite à la LME. Le petit commerce pourrait toujours exister s'il sait s'adapter et répondre à une demande dynamique comme celle de la consommation bio par exemple même si la grande distribution s'introduit dans ce créneau. [...]
[...] Plusieurs points nous intéressent quant à l'évolution des relations entre petit commerce et grande distribution. Un des objectifs principaux de ce rapport est d'instaurer à nouveau la concurrence et donc d'aller à l'encontre des lois Raffarin et Galland mises en place. "L'État règlemente toujours dans les moindres détails l'ensemble des domaines de la société civile ( ( entravant la concurrence"[6]. La croissance de la France suppose alors une concurrence efficace. Les lois Raffarin et Galland ne seront donc plus un bouclier de défense pour le petit commerce. [...]
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