Récemment, deux évènements de santé publique d'importance et de présentation différentes ont fait et font toujours les gros titres de la presse grand public et professionnelle : d'une part la grippe aviaire est redoutée car ses principaux vecteurs, non maîtrisables, sont les oiseaux migrateurs et que l'on craint une mutation du virus à l'homme ; d'autre part le chikungunya, transmis par un moustique, impressionne par son incidence et sa prévalence, notamment sur l'île de la Réunion et sa région.
Devant la diffusion massive d'informations parfois contradictoires dans les médias, on est amené à s'interroger sur la nature de ces deux maladies, les risques encourus et leurs impacts réels sur la santé humaine, mais aussi sur leurs conséquences sur le plan socio-économique et pharmaceutique.
Pour apporter une réponse à cette problématique, nous développerons dans cet exposé une argumentation structurée en deux parties. Nous présenterons tout d'abords la grippe aviaire et le chikungunya avant de voir secondairement en quoi ces deux maladies ont un fort impact économique.
[...] Si ce nouveau virus possède des segments H5 et N1 propres au virus aviaire, il échappera complètement à la reconnaissance du système immunitaire humain. S'il possède également des gènes qui lui permettent de se multiplier efficacement chez les mammifères, il aura alors la capacité de se transmettre d'homme à homme aussi efficacement que la grippe classique L'apparition d'un virus grippal appartenant à un sous-type viral totalement inconnu de la population humaine comme H5N1 rend inefficace la mémoire immunitaire de la population générale générée au cours des épidémies saisonnières dues aux virus grippaux classiques (actuellement pour les types A : H3N2 et H1N1). [...]
[...] Cependant, les dégâts pourraient s'accroître à l'avenir. Ils ont déjà été particulièrement sévères pour certains secteurs et certaines communautés. Par exemple, dans des économies comme celle du Vietnam, où la majorité de la production de volaille provient de petits producteurs ruraux, l'impact a été profondément ressenti par les ménages ruraux producteurs individuels : les revenus du cinquième le plus pauvre des ménages dépendent beaucoup plus de l'élevage de volaille que ceux des ménages les plus riches. Par conséquent, les pauvres seront les plus affectés pas la maladie. [...]
[...] Cipla et Ranbaxy, deux des principaux fabricants indiens de génériques, ont ainsi manifesté auprès de Roche leur désir de produire un générique du Tamiflu. Les autorités indiennes ont annoncé qu'elles envisageaient très sérieusement de donner le feu vert à ces fabricants pour qu'ils engagent le processus de fabrication de la molécule, si l'épidémie arrivait dans le pays. Cette décision devrait être rendue encore plus facile, du point de vue indien, par le fait que Roche qui détient l'exclusivité sur la commercialisation du Tamiflu depuis 1996, ne dispose pas d'un brevet sur cet antiviral en Inde. [...]
[...] - Si le risque de pandémie se précisait, des mesures draconiennes pourraient être imposées : limitation des déplacements, fermeture des frontières, arrêt des transports en commun Ces dernières mesures auraient des conséquences majeures sur les autres secteurs de l'économie. Industrie pharmaceutique et grippe aviaire : Il y a aujourd'hui 2 médicaments antiviraux, Oseltamivir, connu sous le nom de TAMIFLU (laboratoire Roche), et le Zanamivir, connu commercialement sous le nom de RELENZA (laboratoire GSK). Ces 2 médicaments peuvent réduire la gravité et la durée de la maladie causée par la grippe saisonnière. [...]
[...] Elle a également une mission de conseil en matière d'utilisation des thérapeutiques et de stratégie vaccinale. A l'Institut Pasteur, le Centre National de Référence (CNR) des virus Influenzae est un centre collaborateur du Réseau H5 de l'OMS. Dans ce cadre, il a effectué la caractérisation de souches de virus H5N1 envoyées par les différents instituts du réseau international de l'Institut Pasteur et transmis ces résultats en temps réel à l'OMS, contribuant à la surveillance épidémiologique constante de la grippe aviaire. [...]
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