Le lendemain de la seconde guerre mondiale avait donné naissance aux accords de Bretton Woods. Ils avaient déterminé les grandes lignes du système financier international et deux organismes, destinés à œuvrer pour la reconstruction économique des pays touchés par la guerre, avaient été créés : la BIRD et le FMI. Cependant, avant tout cela, il avait fallu élaborer des pistes, des marches à suivre pour que ce système financier fonctionne correctement. Il est donc indéniable que, dans la même mesure qu'une guerre mondiale, la question de la remise en cause des caractéristiques du système financier international se pose légitimement lorsque celui-ci est ébranlé par de multiples crises financières. Dans un contexte de crise financière récente, les réunions du G20 de 2008 et 2009 concernant une supposée refonte du système capitaliste ont fait l'objet de vives attentions, avec à la clef, l'adoption d'un Plan d'action et d'une Déclaration de renforcement du système financier. La crise financière de 2007 est fortement liée à l'expansion démesurée du crédit afin de pallier à des déséquilibres de partage de la valeur ajoutée et de la consommation, tout cela dans une situation de « désordre » global au niveau des politiques monétaires, du niveau de liquidité internationale, des balances de paiements courants. La crise du crédit qui a alors frappé le monde est largement imputable à un système financier hors de contrôle, marqué par le décloisonnement des activités bancaires et la création de mécanismes de titrisation de crédits donnant lieu à l'explosion de titres opaques distribués à travers le monde. A travers les réflexions du G20, quelles réorganisations possibles du système financier mondial peut-on envisager?
[...] De plus, sur quoi peut-on agir? La réforme des nouvelles normes comptables IFRS, fonctionnant selon le principe de la fair value, l'évaluation au prix de marché, est responsable de la fragilité des bilans bancaires et des positions extrêmement risquées prises par quantité d'agents, produisant des situations très sensibles aux retournements de conjoncture. Mais doit-on pour autant retourner à la méthode des cours historiques, occasionnant ainsi l'opacité des comptes des scandales financiers tels que celui d'Enron en 2001 ? Une solution intermédiaire et plus souple consisterait à changer de mode de comptabilité, alternant fair value et cours historiques selon que l'on se retrouve face à une bonne ou mauvaise conjoncture. [...]
[...] Mais l'autorité fait encore défaut : qui pourrait évaluer le niveau de la situation, et décréter si l'on se trouve dans une situation favorable ou non? La question de la liquidité est indissociable de la crise et de l'instabilité financière, mais on se retrouve là en présence d'un phénomène externe lié à la soudaine perte de confiance, donc délicat à prévoir. Les états ou banques centrales pourraient être amenés à intervenir dans le rachats des actifs toxiques, afin de lutter contre l'illiquidité, qui amène à une véritable crise systémique (l'article de Cartapanis cite l'exemple de Lehman Brothers, qui illustre parfaitement la gravité que peut avoir la chute d'une grande institution bancaire, ce qui appelle au développement des plans de sauvetage d'urgence). [...]
[...] On peut donc parler de procyclicité. Tout l'intérêt de la politique de stabilisation macro-prudentielle est de tenter de prendre en compte les externalités et interdépendances qui caractérisent le système. Elle cherche à assurer la protection de l'ensemble des agents et institutions financières, d'établir une politique de stabilisation globale qui prend en compte le cycle des affaires et le choc systémique, au lieu de protéger des institutions individuelles. Des outils tels que le ratio d'adéquation des fonds propres se révèlent insuffisants pour parer au risque systémique (ils sont établis pour répondre à des chocs idiosyncrasiques), ce qui appelle à des modifications afin de répondre aux exigences prudentielles. [...]
[...] De plus, faire varier les ratios d'adéquations des fonds propres permettrait de compenser la situation des grandes institutions ( en augmentant leurs ratios obligatoires) pouvant se permettre des comportements risqués en étant certains de recevoir de l'aide ( too big to fail du fait de l'impact lourd qu'aurait leur faillite sur l'économie. Conclusion AINSI, EN DÉPIT DU FAIT QUE LE G20 ADOPTE DES PRINCIPES FAVORABLES À LA STABILISATION DES MARCHÉS FINANCIERS, EN SE REPOSANT DAVANTAGE SUR LA RÉGULATION ET LA RÉGLEMENTATION QUE SUR LE LAISSEZ-FAIRE IL APPARAÎT QUE L'APPLICATION DE CES PRINCIPES POSE PROBLÈME, ET QUE LES AMBITIONS SE LIMITENT À UN APPROFONDISSEMENT DE LA RÉGLEMENTATION AU LIEU D'UNE REFONTE DU SYSTÈME FINANCIER INTERNATIONAL, EN L'ABSENCE NOTAMMENT DE CONSENSUS SUR L'ASPECT POLITIQUE DE CETTE RÉGULATION, LES ÉTATS N'ÉTANT PAS PRÊTS À ABANDONNER LEUR CONTRÔLE NATIONAL DE LA FINANCE À UNE ORGANISATION INTERNATIONALE TELLE QUE LE CONSEIL DE LA STABILITÉ FINANCIÈRE OU LE FMI. [...]
[...] À travers les réflexions du G20, quelles réorganisations possibles du système financier mondial peut-on envisager? Si le G20 présente des principes décidément tournés vers des valeurs d'intégrité, de régulation et de stabilisation des marchés financiers, on ne peut que se pencher alors sur les modalités d'application de ces principes au concret, et des difficultés que cela suppose que nous présenterons dans deux grandes parties distinctes. I Une volonté affichée de réduire les sources d'instabilité du marché Les rapports du G20 dénotent un changement de mentalité par comparaison avec la réponse du G7 à la crise asiatique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture