Commençons par rappeler la définition : la croissance de l'économie nationale désigne, selon la définition traditionnelle de F. Perroux, « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en terme réels. ». La croissance est un phénomène quantitatif qui se mesure par l'évolution du produit intérieur brut en volume (PIB), à prix constants.
L'amélioration des performances de la croissance française est un thème fort d'actualité. Il part d'un constat statistique d'une faiblesse relative de l'économie française sur l'indicateur « taux de croissance du PIB » (environ 2 %). Ce bilan médiocre est renforcé par le fait que l'économie mondiale a connu une croissance exceptionnellement élevée (autour de 4,5 %) pendant cette période, et que d'autres pays industrialisés, européens ou non, s'en tirent beaucoup mieux. Ainsi, l'Allemagne est montrée en exemple d'un redressement spectaculaire dans le respect des engagements européens. Notre Président de la République a demandé au gouvernement de faire du relèvement de la croissance, son objectif global : « Je veux 3 % de croissance économique. […] Je veux faire gagner à la France ce point de croissance qui nous manque. » (N. Sarkozy, 16 septembre 2007) En France, un large consensus s'est formé pour une croissance plus forte allant de Laurence Parisot, présidente du Medef, principal syndicat patronal, au keynésien Jean-Paul Fitoussi, directeur de l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques). Ces déclarations peuvent être liées également à l'ambition européenne pour la décennie : la fameuse stratégie de Lisbonne.
[...] S'il y a bien consensus aujourd'hui sur la nécessité d'améliorer nos performances de croissance, les divergences restent profondes sur le choix des mesures à prendre pour y parvenir. Beaucoup de Français se retrouvent sur l'idée que la gouvernance économique de la zone euro est loin d'être satisfaisante ; ils souhaitent qu'elle accorde une place moins importante à la stabilité des prix, et notamment qu'elle limite l'appréciation de l'euro et qu'elle encourage davantage les solutions coopératives pour plus de croissance et d'emploi comme le prévoit la stratégie de Lisbonne. [...]
[...] Néanmoins, le désaccord subsiste au niveau du rythme, de l'ordre et de l'intensité des réformes envisagées. Le doute sur leur faisabilité dans un pays réputé rétif aux changements, et leur efficacité, dans un contexte international qui s'annonce moins propice, reste élevé. I. Le diagnostic des autorités internationales et françaises : priorité aux réformes structurelles pour stimuler l'offre : 1. assurer un meilleur fonctionnement du marché du travail pour accroître le volume de travail ; 2. stimuler la concurrence sur le marché des biens et services pour augmenter l'offre compétitive ; 3. [...]
[...] Ils se réfèrent aux théories de la croissance. La croissance dépend du volume des facteurs de production et de leur productivité. L'économie française présente un handicap majeur : la faiblesse du taux d'emploi. Ce chiffre n'est pas analysé comme une préférence collective pour le loisir, ou dû à la paresse des Français, mais il serait le produit d'un ensemble de dispositifs et de réglementations qui ne fournissent pas aux agents économiques les incitations et les possibilités d'effectuer un volume élevé de travail. [...]
[...] Le taux de croissance ou le PIB par tête sont de très mauvais indicateurs du bien- être collectif, seul objectif légitime d'une politique économique. La quête d'une croissance forte à tout prix semble quelque peu dépassée dans la perspective de menace sur notre environnement notre engagement dans la stratégie de Lisbonne visant un développement durable, concrétisé par le Grenelle de l'environnement de l'automne 2007, limite la portée de l'objection. Si, malgré ces objections, l'objectif d'amélioration de la croissance de l'économie française est retenu, la question centrale réside dans le diagnostic de notre langueur et dans le choix des remèdes les mieux adaptés pour dynamiser notre croissance. [...]
[...] Mais les contraintes imposées par la convergence, elle-même renforcée par le Pacte de stabilité et de croissance (traité d'Amsterdam, 1997), limitent singulièrement l'efficacité de cet instrument. Si récemment le dispositif répressif du PSC a été assoupli, le dispositif préventif quant à lui, été renforcé désormais, chaque État doit s'engager dans un programme pluriannuel d'assainissement de ses finances publiques et la règle d'or qui permettrait à un État d'augmenter ses investissements sans être tenu de les financer par l'impôt n'a toujours pas été adoptée. [...]
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