Se poser la question «La France aide-t-elle ses entrepreneurs » revient à remettre en question la politique de l'Etat en matière d'aide à la création et à la reprise d'entreprise. C'est aussi essayer d'avoir un esprit critique sur la logique des aides à la création et à la reprise d'entreprise sous toutes leurs formes : juridiques, fiscales, accompagnements et soutiens, formations, communication etc.… Mais pour cela il faut partir d'un postulat de travail. Si l'on peut considérer que les aides et les services proposés correspondent forcément aux besoins des entrepreneurs, il faut remettre ce schéma de pensée en question et se demander si, justement, les leviers d'aides aux entrepreneurs Français correspondent bien aux besoins de ces derniers. Car les indicateurs sur la dynamique entreprenariale en France mettent en exergue un mouvement en demi-teinte. D'un côté le nombre de création augmente, les organismes de soutien présentent des bilans très positifs, mais l'emploi stagne alors que les aides à la création sont beaucoup plus conséquentes et mieux organisées.
Nous verrons donc que les politiques de soutien envers les PME depuis 2003 tentent effectivement d'apporter un nouveau souffle à la création, à la reprise, ou encore au développement des PME, mais que cela ne suffit pas. Les lacunes des solutions proposées ne proposent que des solutions partielles, des solutions non généralisables à l'ensemble de ceux qui en ont besoin. Nous tenterons donc de mettre ces lacunes à jour, tout en gardant à l'esprit les attentes des entrepreneurs.
[...] Avec des mesures aussi incitatives, l'effet pervers de la loi Dutreil est que le nombre de projets de création ou de reprise va augmenter en volume, mais pas forcément en qualité. De nombreuses études ont montrées que l'une des causes principales d'échec d'une entreprise en création est un projet mal ficelé, mal préparé, se basant sur des avantages non pérennes. Les chiffres l'attestent. Le nombre de défaillances de jeunes entreprises est plus important depuis 2003 que précédemment. A cela s'ajoute le fait que la loi pour l'initiative économique ne met pas l'accent sur la formation des dirigeants. [...]
[...] La France a-t-elle aidé ses entrepreneurs ? 2 Les besoins des entrepreneurs Suite à cette liste de causes d'abandon de projet de création ou de reprises d'entreprises, les besoins des entrepreneurs deviennent plus clairs, les nécessités évidentes. A cette époque (2002-2003), de nombreux écrits ont été faits pour mettre en lumière ce dont avaient vraiment besoin les entrepreneurs. Lorsqu'un entrepreneur crée une entreprise, il donne naissance à une entité, une personne morale, qui au même titre qu'une personne physique a des droits et des devoirs. [...]
[...] Il est vrai que de nombreux dossiers ne tiennent pas la route. Il faut donc réagir en amont en mettant à disposition des entrepreneurs un meilleur accès à des études qui coûtent cher. Les incubateurs sont de très bons points de départ. Le labyrinthe d'interlocuteurs : quantité d'aides sont disponibles avec des critères de sélection stricts et complexes, existence de la Banque du développement des PME (BDPME), de l'Anvar, de l'APCE, de l'ADPME, responsabilités des chambres de commerces, des régions .Les créateurs se perdent dans un enchevêtrement de contacts aux responsabilités. [...]
[...] En des entreprises nouvellement créées n'employaient qu'une seule personne. Cette proportion d'entreprises unipersonnelle ne fait que s'accroître depuis cinq ans puisqu'en 2001 elles ne représentaient que Or sur ces mêmes cinq dernières années, les créations d'entreprises d'un salarié ou plus sont restées constantes. En caricaturant, on peut donc résumer la nouvelle dynamique entreprenariale française par le fait que lorsque l'on entreprend aujourd'hui, cela ne fournira d'emploi qu'au seul créateur d'entreprise. Oui la création d'entreprises en France se porte mieux, mais lorsque la proportion d'entreprises unipersonnelles passe de 50 à 52% du nombre total d'entreprises crées, la proportion de très petites entreprises (entre deux et 10 salariés) passe de 41 à 39%. [...]
[...] Les PME françaises ont-elles besoin de plus d'aides ? Oui elles sont besoin d'aides mieux adaptées à leurs besoins. Mais elles ont surtout besoin de moins de barrières au développement. Car les enjeux sont considérables. Une PME, que ce soit dans les domaines de l'innovation ou de la technologie qui peut accéder au marché public, est une entreprise dont le potentiel de croissance est bien plus grand du marché public aux Etats-Unis est détenu par les PME. En France, si les PME avaient accès aux marchés publics, elles accéderaient à un marché qui atteindrait presque 10 milliards d'Euros milliards en Europe. [...]
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