Nous étudierons ici les fondements économiques de la mise en accusation d'un géant mondial qui s'est soldé, comme nombre d'atteintes au Sherman act, par le démantèlement de l'entreprise. Mais, pour être vraiment complets sur le sujet, il nous faudra voir en quoi le procès de Microsoft s'inscrit dans une problématique bien plus large que le simple plan économique
[...] Mais ces considérations ne concernent pas l'aspect économique du procès et donc ne rentreront pas dans le cadre de notre étude. Conclusion: l'ambiguïté du rôle de l'Etat Malgré tout, il est important de voir un aspect de ces fondements irrationnels qui ont conduit au procès Microsoft. Le rôle de l'Etat américain est sur ce point emblématique. En effet, si l'on reprend les trois fonctions que doit assurer un Etat dans le cadre de la théorie libérale, on voit apparaître une ambiguïté : l'Etat doit à la fois garantir le respect des conditions de la concurrence, et en même temps mener une politique d'incitation à l'innovation, qui passe par l'octroi de position de monopole par l'intermédiaire d'une politique des brevets. [...]
[...] Ces pratiques consistent notamment à préserver le monopole du système d'exploitation Windows. Microsoft a imposé aux fabricants de hardware comme Gateway ou Compaq des accords préférentiels : ils obtenaient des réductions sur le prix des logiciels de Windows à condition de les pré installer sur l'ensemble de leurs ordinateurs, et dans certains cas les entreprises ont du s'engager à ne pas installer le navigateur de Netscape pourtant distribué gratuitement par la firme concurrente de Microsoft. Ceci s'appelle en droit commercial la vente forcée ou vente liée. [...]
[...] En 1979, Gates et Allen ont racheté un logiciel d'exploitation nommé MS-DOS et l'ont commercialisé auprès d'IBM qui était le premier producteur de PC. A là suite de MS-DOS, Microsoft a créé Windows qui s'est rapidement imposé comme leader des systèmes d'exploitation (SE). Comme Windows était le principal SE, presque tous les programmateurs se sont mis à écrire des applications pour Windows : un cercle s'est alors formé au bénéfice de Microsoft, car plus Windows devenait dominant sur le marché, plus les entreprises de logiciels ont écrit des programmes pour Windows, ce qui incitait les individus à acheter Windows (on parle alors d'une applications barrier). [...]
[...] Conséquence finale : les consommateurs se détournent des programmes de ces firmes. Microsoft applique donc une méthode où il est à chaque fois gagnant puisque lorsque ses concurrents refusent de quitter le marché, elle peut les y contraindre en refusant de révéler les spécifications indispensables pour créer un logiciel compatible Windows. Microsoft a également cherché à protéger son monopole en bridant les possibilités de développement de programmes utilisant des formats non compatibles Windows ou encore susceptible d'évoluer en direction de systèmes d'exploitation (comme des programmes multiplateformes). [...]
[...] De nombreuses autres entreprises américaines aujourd'hui pourraient tomber sous le coup de la loi de 1890, comme AOL ou CISCO, qui sont en position dominante sur leurs segments de marché, et dont la stratégie commerciale se rapproche étonnamment de celle de Microsoft. Ainsi, il faut se demander si le procès Microsoft ne soulève pas une question de fond en rapport avec le rôle de l'Etat aux Etats-Unis : Faut il réformer le système libéral qui, déjà depuis le procès de la Standard Oil en 1913, tape sur les doigts de ses créations ? [...]
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