Depuis le milieu du XXème siècle, on observe en France sur un plan global, une tendance à l'augmentation de la mobilité sociale, notamment par rapport aux anciennes générations.
La mobilité sociale correspond au changement de statut social, soit par rapport aux générations antérieures, soit par rapport à l'emploi. Tandis que la fluidité sociale correspond à la mobilité de brassage ou d'échange entres les catégories plus hautes, c'est-à-dire classes supérieures ou moyennes, par rapport aux catégories plus basses notamment classes populaires, ce qui atténuerait donc la hiérarchisation sociale. Cependant on peut se demander quel est le lien entre mobilité sociale et fluidité sociale ? En effet, une importante mobilité sociale est-elle forcément le signe d'une plus grande fluidité sociale ? (...)
[...] Tout d'abord, la mobilité sociale peut-être le reflet d'une plus grande fluidité sociale. Cela est notamment le cas de la mobilité intergénérationnelle, c'est-à-dire au sein d'une même génération. En effet pour citer S. Monso dans Changer de groupe social en cours de carrière on observe une augmentation de la mobilité sociale puisque par exemple entre 1998 et 2003, on constate que 3 millions d'individus ayant entre 30 et 54 ans ont changés de groupe socioprofessionnel, ce qui représente 1/5 des individus de cette catégorie. [...]
[...] Dans un second temps, on peut affirmer que la mobilité sociale n'est pas le reflet d'une plus grande fluidité sociale. Et cela notamment car la mobilité sociale n'est pas homogène. En effet dans une société stratifiée, la stratification sociale c'est l'ensemble des systèmes de différenciation sociale basé sur la distribution inégale des ressources et des positions dans une société, s'opère la formation de groupe de droit ou de fait plus ou moins structuré entretenant entres eux des relations de subordination ou d'exclusion, réduisant ainsi considérablement les possibilités de mobilité sociale. [...]
[...] En conclusion, l'importante mobilité sociale peut être le reflet de la fluidité sociale mais ce n'est pas encore le cas dans la société française du XXème siècle. En effet, malgré de nombreuses mesures mises en places pour favoriser cette mobilité sociale, on observe que la stratification sociale est beaucoup trop présente au sein de notre société, voilà qui explique donc cette persistante hiérarchisation des classes sociales et donc que la mobilité sociale n'est pas forcément le reflet de la fluidité sociale. [...]
[...] Cette tendance à l'augmentation de la mobilité sociale peut notamment s'expliquer grâce à de multiples moyens mis en place au cours du XXème siècle. En effet grâce au processus d'égalité des chances, on tente de mettre en place une situation selon laquelle la position sociale d'un individu ne dépend pas de son milieu sociale d'origine, de son sexe ou de sa nationalité, permettant ainsi d'augmenter la mobilité sociale au sein de l'emploi. Mais également, Alexis de Tocqueville préconise pour mener à plus de mobilité sociale et plus particulièrement dans la mobilité intergénérationnelle, un processus d'égalité des conditions c'est-à-dire à une suppression des privilèges ainsi que de la transmission héréditaire du statut, car lorsque l'on observe le tableau du document on observe en effet une faible mobilité sociale et cela en particulier aux extrêmes, c'est-à-dire par exemple en des fils d'ouvriers étaient cadres. [...]
[...] D'où le paradoxe d'Anderson, qui démontre parfaitement que la mobilité sociale ne reflète pas une plus grande mobilité sociale, en effet BOUDON développe le paradoxe selon lequel l'acquisition d'un diplôme supérieur au père ne garantit pas au fils une position sociale plus élevée. Par ailleurs, on observe à la lecture du document 4 Enseignement supérieure et origine sociale et du document La mobilité intergénérationnelle que la mobilité n'est pas autant importante que cela le laisse entendre. Puisqu'en effet ce sont toujours les enfants issus de catégories socioprofessionnelles supérieures (professions libérales, cadres supérieures) qui poursuivent le plus loin leurs études, ce qui peut expliquer les différentes ségrégations que subissent les jeunes issus de milieux populaires à leur entrée sur le marché du travail. [...]
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