La croissance des économies industrielles n'est pas régulière. Même si les capacités de production se développent, elles ne sont pas toujours pleinement utilisées ; dès lors, la croissance s'accompagne de fluctuations plus ou moins fortes du volume de la production et de l'emploi, d'une succession de périodes d'expansion et de contraction séparées par des « renversements » ou des crises ; l'ensemble constitué par une phase d'expansion rapide, un renversement de tendance et une récession, voire une dépression, constitue un cycle économique.
L'explication des cycles a été une préoccupation majeure de la théorie macroéconomique pendant la deuxième moitié du 19ème siècle et le premier tiers du 20ème. En partie occultée après la Seconde guerre mondiale en raison de la rapidité de la croissance, elle a retrouvé son actualité avec le ralentissement de l'activité et le développement du chômage consécutifs aux « chocs pétroliers » des années 1970.
L'explication moderne des fluctuations de l'activité économique est l'objet de controverses entre courants keynésiens et néo-classiques. Il s'agit notamment de savoir si l'économie de marché est par nature instable et doit par conséquent faire l'objet d'interventions publiques appropriées ou si, au contraire, elle retrouve d'elle-même son équilibre, auquel cas l'intervention de l'Etat ne peut que la déstabiliser.
[...] On peut supposer que, dans le doute, un calcul rationnel les incitera à produire davantage, mais avec une certaine prudence. - Considérons maintenant l'ensemble des marchés. S'il n'y a pas d'augmentation de la quantité de monnaie, les variations relatives se compensent : la demande et la production de certains biens s'élèvent, tandis que celles des autres biens se réduisent. En revanche, s'il y a eu une augmentation non anticipée de cette quantité de monnaie, la production sera dans l'ensemble plus élevée puisque chacun aura interprété faussement l'augmentation de la demande globale comme un accroissement de ses propres débouchés et développé sa production en conséquence. [...]
[...] Cependant, tôt ou tard, les entreprises en difficulté devront licencier du personnel ; le chômage augmentant, la pression syndicale s'atténuera tandis que les marges de profit se reconstitueront, permettant une reprise de l'investissement et de l'activité. Mais tous ces enchaînements exigeront beaucoup de temps. Avec ce type d'analyse, le cycle économique apparaît comme une conséquence de l'évolution des rapports de force sociaux et le volume de l'emploi comme une variable politique ce qui contribue à modifier la conception traditionnelle de l'Etat. Traditionnellement, la plupart des modèles de politique économique considèrent l'Etat comme un despote omniscient et bienveillant parfaitement informé et entièrement rationnel, au service du bien-être ou de l'optimum social, capable de réguler l'activité économique. [...]
[...] Lorsque les prix de vente sont fixés en ajoutant aux coûts moyens de production une marge en pourcentage, leur adaptation aux conditions du marché exige nécessairement des délais et les ajustements des offres et des demandes se font par la variation des quantités échangées. Rejetant l'hypothèse de concurrence parfaite, certains courants néo- keynésiens ont abordé le problème de la formation des salaires et des prix en termes de puissance de marchandage ou de rapports de force Supposons qu'une augmentation de la demande incite les entreprises à embaucher davantage de travailleurs au taux de salaire en vigueur ; il en résulte des tensions sur le marché du travail ; plus le chômage diminue, plus la force revendicative des syndicats augmente ; tôt ou tard, ils obtiennent une revalorisation des salaires nominaux. [...]
[...] Les causes de cette relative inertie des prix sont multiples. On fait notamment valoir que les modifications de prix sont coûteuses ; elles supposent la préparation et la diffusion de nouveaux barèmes et de nouveaux catalogues auprès des revendeurs ou des consommateurs. Même s'ils sont relativement peu importants, ces frais suffisent à dissuader les entreprises de changer continuellement leurs prix en fonction des conditions du marché. On évoque également l'existence de contrats explicites ou implicites d'une certaine durée avec les fournisseurs de matières premières ou de services à un prix déterminé ; les entreprises sont ainsi assurées d'être approvisionnées pendant la durée du contrat, tandis que les vendeurs sont sûrs d'écouler leur production. [...]
[...] Une telle combinaison d'intérêts n'aboutit pas toujours à une définition claire des objectifs publics, encore moins à une articulation cohérente des politiques permettant de les atteindre. Elle a contribué à semer le doute sur la capacité des pouvoirs publics à stabiliser la vie économique. A l'origine, la science économique n'était-elle pas qualifiée d'économie politique ? Indications bibliographiques Abraham Frois : Keynes et la macroéconomie contemporaine, Paris, Economica Hénin (P.-Y.) : Macrodynamique : Croissance et fluctuations, Paris, Economica Lafay (J.-D.) et Lecaillon : L'économie mixte, Paris, PUF, Que sais- je ? [...]
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