Dissertation de sciences économiques sur le sujet suivant : la flexibilité du travail peut-elle permettre de résorber le chômage ? Dissertation mobilisant de façon rigoureuse des théories économiques (traditionnelles comme modernes) de façon à traiter le sujet en profondeur.
[...] D'un point de vue micro-économique, c'est la contribution de la flexibilité du travail à la rentabilité des entreprises qui peut faire considérer la flexibilité du travail comme un moyen de lute contre le chômage. Pour les entreprises, la flexibilité du travail, en permettant d'adapter à court terme les besoins en personnel à l'état des commandes, est source d'un abaissement des coûts de production, et donc d'une perspective d'amélioration des profits et/ou de la compétitivité prix. Si cet effet est intéressant pour l'emploi et la réduction du chômage, c'est parce que les perspectives de profit sont un élément déterminant de la décision d'investissement des entrepreneurs. [...]
[...] Comme le montrent les théories du salaire d'efficience et des contrats implicites, l'existence de salaires rigides ou au-dessus du salaire d'équilibre du marché est fondée micro-économiquement. L'intérêt des entreprises et des salariés est, par exemple, dans le cadre de la théorie du salaire d'efficience, de privilégier une quantité d'emploi réduite à salaire élevé, bien qu'aucune rigidité réglementaire tel un salaire minimum ne les y oblige. Enfin, l'ouverture de nos économies sur l'extérieur, la mondialisation des échanges, et la division internationale du travail qu'elle engendre peut-être la cause d'un chômage structurel d'inadéquation entre offre et demande de travail, contre lequel la flexibilité ne peut rien. [...]
[...] Il semble donc que la flexibilité du travail soit plus à même de résorber un chômage classique, dû à des salaires trop élevés, qu'un chômage keynésien, dû à une insuffisance de la demande. La flexibilité du travail ne peut donc constituer qu'une réponse partielle au problème du chômage. Les pays, tels les Etats-Unis, qui ont associé politiques de l'emploi libérales et keynésianisme monétaire ont obtenu les meilleurs résultats dans leur lutte contre le chômage. Éradiquer les phénomènes de chômage ne peut donc passer uniquement par la seule orthodoxie libérale de la flexibilité du travail, mais implique une palette variée de politiques économiques. [...]
[...] Sujet : La flexibilité du travail peut-elle permettre de résorber le chômage ? L'émergence d'un chômage de masse au cours des années 1980, et la relative inefficacité des politiques d'emploi keynésiennes alors pratiquées, a permis le retour des politiques d'emploi d'inspiration libérale, prônant, pour résorber le chômage, la flexibilité du travail. Cette lutte contre les rigidités qui entravent le libre fonctionnement du marché du travail a donné des résultats mitigés. Empiriquement, il n'est pas possible d'établir de corrélation entre la flexibilisation des marchés du travail des PDEM, dont le développement des formes atypiques d'emploi témoigne, et le niveau du chômage ; Dès lors, il convient de se demander si oui ou non la flexibilité du travail peut-être un moyen de résorber le chômage. [...]
[...] A plus d'un titre donc, en contribuant à la rentabilité des entreprises, la flexibilité du travail permet de réduire le chômage. Toutefois, d'un point de vue micro-économique comme macro-économique, cette analyse est contestable. Nous montrerons dans cette seconde partie que l'analyse keynésienne du fonctionnement du marché du travail rend contestable le caractère positif de la flexibilité pour l'emploi, et, de plus, que ce que l'on considère parfois comme des rigidités faisant obstacle au bon fonctionnement du marché du travail en sont en fait des imperfections inhérentes. [...]
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