En matière de pouvoir d'achat, le président de la République, Nicolas Sarkozy,veut aller vite.
Son premier ministre a décidé de lui faire plaisir. François Fillon s'est placé sur la même ligne que le
chef de l'Etat: pour booster le pouvoir d'achat, une seule solution: «libérer le travail».
En décembre 2007, le premier ministre n'a pas hésité à pointer du doigt, sur un ton libéral, les carences
de la France: les 35 heures, le chômage des jeunes, le faible taux d'activité des séniors...
«Nous sommes le pays parmi les pays développés qui travaille le moins» a-t-il regretté. Dévoilant les
pistes qu'étudie son gouvernement pour régler notre marché du travail, F.Fillon s'est dit pour la création
d'une «flex-sécurité à la française».
Ce système appliqué dans certains pays scandinaves permet de libéraliser le travail en assurant des
indemnités chômages et des formations aux personnes licenciées.
Dans la plupart des pays européens, la question de savoir ce qui fait aujourd'hui l'efficacité d'un modèle
socio-économique est au centre des discussions.
Le terme «modèle» désigne ici l'idée d'une combinaison exclusive et originale de différents facteurs qui
mènerait à une prospérité socio-économique. La recherche d'un tel modèle devient primordial dans la
mesure où dans nombre pays européens, une part encore notable des populations souffre encore d'un
chômage élevé et de longue date. Dès lors, existe-t-il une contradiction entre une Europe sociale et une
Europe de la croissance, une Europe riche en emplois? Le Danemark semble prouver le contraire. Ce
pays détient l'un des taux d'emploi les plus élevés du monde (de 1990 à 2005, celui-ci est passé de 10%
à près de 5%). Une véritable vogue du «modèle danois» s'est ainsi emparée des pays européens et
notamment la France, le chômage ayant été et restant la bête noire de la politique française. Ainsi, la
solution qui semble s'imposer depuis quelques années, tant auprès des responsables politiques et
d'experts est celle que l'on peut résumer sous le terme de «flexicurité» qui associe l'exigence de
flexibilité et d'adaptabilité de l'économie et de ses acteurs, la sécurité des agents et particulièrement,
celle des salariés.
Après avoir analysé les défaillances, les problèmes auxquels notre modèle social français est
actuellement confronté (I), nous pourrons tenter de comprendre ce qui se joue derrière cette notion de
«flexicurité», de voir ce que recouvre cette notion (II), et se demander si ce modèle est exportable en
France (III).
[...] Il faut sécuriser les trajectoires, aménager des transitions. Sur le sujet, notons que les travaux de Gunther Schmid sont fondateurs : celui-ci distingue 5 champs principaux de transitions qui correspondent chacune, soit à une séquence de toute vie professionnelle, soit à une source additionnelle de mobilité : la formation correspond à la transition entre emploi et système éducatif l'exercice d'une activité rémunérée intervient dans les transitions au sein même de l'emploi la retraite entre dans le champ des transitions entre emplois et retraite le chômage correspond aux transitions entre emploi et chômage les activités social e s utiles non-rémunérées (tâches domestiques bénévolat ) appartiennent aux transitions entre emplois et activités domestiques. [...]
[...] Ce phénomène rend notamment les citoyens et salariés pessimistes. - toujours plus de responsabilités et de risques sans contre-partie leur aient demandé de supporter - l'on cherche à les rendre responsables de la situation présente -leur pouvoir d'achat diminue (alors que, selon les chiffres de l'INSEE, le pouvoir d'achat par tête n'a cessé d'augmenter depuis 2001, nos citoyens ont l'impression qu'il ne cesse de baisser. Ce singulier décalage tient notamment au fait que les ménages ont tendance à surestimer l'inflation. [...]
[...] Le Danemark se trouve à la première place parmi les pays européens concernant la flexibilité d'embauche et de licenciement, juste derrière les Etats-Unis et Singapore. En moyenne, les salariés restent au sein de la même entreprise pendant seulement trois ans. Cependant de nombreuses études à ce sujet montrent qu'en général, les Danois se sentent en sécurité au travail. Selon l'OCDE, le degré de l'incertitude est parmi les plus bas en Europe. La mentalité danoise ne perçoit pas la flexibilité comme équivalent de précarité, contrairement aux pays latins. [...]
[...] 1)L'inefficacité et l'obsolescence du modèle social français face à une crise majeure, le chômage Depuis toujours, en France, les mérites du modèle républicain ne cessent d'être vantés. Ce dernier serait soi-disant plus juste, plus égalitaire, plus social que bien des pays européens . En réalité, il s'agit d'un modèle vieillissant, archaïque et qui peine à s'adapter aux exigences du monde d'aujourd'hui. - En effet, avec l'un des plus faibles taux d'emplois du continent européen, la France représente une exception (seulement 63% de la population de 15 à 64 ans exercent une activité professionnelle) et d'autant plus lorsqu'est pris en compte le taux d'activité des jeunes (un taux d'activité des jeunes de 15 à 24 ans équivalent les 30% contre 42% en Allemagne et 54% au Royaume-Uni), ou encore le taux d'activité des séniors de 55 à 64 ans contre 68% par exemple en Suède) - Aussi, elle est une exception avec l'un des taux de chômage les plus élevés d'Europe au 3eme Trimestre 2007) et un taux de chômage de longue durée qui est assez élevé contre en GrandeBretagne) - Ce qui montre l'obsolescence de notre modèle réside également dans le retard de la France dans la recherche, relatif par rapport à la moyenne de l'Union Européenne (la France investit de son PIB contre pour l'Allemagne - De plus, dans un contexte difficile (importance de la dette publique, inégalité hommes/femmes, faiblesse de la recherche . [...]
[...] La transposabilité du modèle social danois: compatibilité ou inexportabilité ? III . Un modèle non transposable . III . . mais, dont il faut tirer des enseignements Flexibité et/ou sécurité: la France en quête d'un modèle 3/14 I Les défaillances du modèle social français Notre modèle social français est touché par une crise durable dont l'étendue et les conséquences sur notre société sont d'une telle gravité que la remise en cause de notre modèle français apparaît nécessaire. [...]
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