Contrairement à la croissance qui est un phénomène purement économique, le développement est un processus qui articule des transformations économiques et financières et des changements sociaux, politiques et institutionnelles. Le développement se définit de surcroît comme une meilleure satisfaction des besoins fondamentaux et une réduction des inégalités et de la pauvreté. En juillet 2000, 147 chefs d'Etat et de gouvernement s'étaient engagés sur un ensemble de buts collectifs à atteindre d'ici 2015. Ces objectifs de développement du millénaire (ODM) sont au nombre de 8 avec entre autres la lutte contre l'extrême pauvreté et la faim, la lutte contre les pandémies et la mortalité infantile et maternelle ou encore la protection de l'environnement.
Deux ans plus tard, face à la baisse de l'aide au développement et l'ambition des ODM, une conférence s'est tenue à Monterrey pour mobiliser de nouveaux moyens de financement du développement. En effet, sans financement, les objectifs de développement visés ne peuvent être réalisés dans un contexte où la pauvreté (moins d'un dollar par jour) touche près d'un cinquième de la population mondiale. De surcroît, en 2003, les pays développés n'ont fourni que 12 milliards de dollars au titre de l'aide publique au développement (APD), soit 6 milliards de moins qu'en 1995. Les besoins de financement des pays en voie de développement (PVD) sont difficiles à chiffrer mais selon l'Agence française de développement, pour enclencher la dynamique de réduction de la pauvreté, les pays pauvres doivent atteindre un taux de croissance de 6% par an qui ne peut être maintenu de façon durable que sur la base d'un taux d'investissement de 30% de PIB au minimum. En effet financer le développement, c'est d'abord financer l'investissement productif (produits intermédiaires mais aussi investissement en termes d'éducation, de santé..). Le développement est plus que la croissance, mais l'investissement ne saurait se réaliser sans une hausse régulière du produit intérieur brut financé par l'épargne domestique et par les exportations brutes. L'investissement peut également être financé par l'épargne extérieure (Investissement directs à l'étranger, endettement et achats de titres) et l'aide publique au développement.
Or aujourd'hui, la formation brute de capitale fixe de l'ensemble des PVD est de 20 points de PIB seulement. Leur carence de financement pour atteindre le rythme souhaité de croissance est donc au minimum de 10% du PIB. Cette augmentation nécessaire de la FBCF pourrait en principe être financée par tous types de ressources domestique ou extérieures, privés ou publiques. Mais les déficits en terme d'épargne nationale sont très importants dans de nombreux PVD, notamment en Afrique. De surcroît, le financement extérieur a montré à travers les nombreuses crises ses limites. Ainsi, financement interne et externe sont d'abord complémentaires puis éventuellement substituables selon leur rendement. Quelle est la combinaison optimale entre financement interne et externe pour atteindre un niveau de développement équilibré ? Le financement du développement par des politiques de stimulation de la croissance nationale et par l'endettement extérieur croissant a, malgré quelques succès, montré ses limites (I). Face aux nouveaux objectifs du développement, les ressources domestiques paraissent insuffisantes, ce qui oblige à repenser l'aide extérieure au développement (II).
[...] Pierre André Vaquin Comment financer le développement ? Contrairement à la croissance qui est un phénomène purement économique, le développement est un processus qui articule des transformations économiques et financières et des changements sociaux, politiques et institutionnelles. Le développement se définit de surcroît comme une meilleure satisfaction des besoins fondamentaux et une réduction des inégalités et de la pauvreté. En juillet chefs d'Etat et de gouvernement s'étaient engagés sur un ensemble de buts collectifs à atteindre d'ici 2015. Ces objectifs de développement du millénaire (ODM) sont au nombre de 8 avec entre autres la lutte contre l'extrême pauvreté et la faim, la lutte contre les pandémies et la mortalité infantile et maternelle ou encore la protection de l'environnement. [...]
[...] Quelle est la combinaison optimale entre financement interne et externe pour atteindre un niveau de développement équilibré ? Le financement du développement par des politiques de stimulation de la croissance nationale et par l'endettement extérieur croissant malgré quelques succès, montré ses limites Face aux nouveaux objectifs du développement, les ressources domestiques paraissent insuffisantes, ce qui oblige à repenser l'aide extérieure au développement (II). Le financement du développement par des politiques de stimulation de la croissance nationale et par l'endettement extérieur croissant malgré quelques succès, montré ses limites Dans les années 1950 et 1960, c'est la préoccupation d'une croissance économique rapide et forte qui domine la pensée et l'action de l'aide au développement Les premiers modèles théoriques identifiaient la dynamique de développement à un besoin de capital productif et à la réduction d'un déficit de moyens. [...]
[...] Au final, les sources de financement du développement sont multiples et complémentaires. Le financement extérieur non régulé a néanmoins montré ces limites. Il semble aujourd'hui nécessaire de stimuler l'épargne intérieure qui à long terme reste la source de financement la plus stable. Mais des réformes institutionnelles sont indispensables pour créer un environnement économique et juridique propice à des stratégies de développement sur le long terme. Dans cette entreprise de réformes, l'aide au développement ne doit plus se substituer aux ressources domestiques mais soutenir des politiques ciblés de transformation des structures. [...]
[...] La Corée du Sud a utilisé l'aide américaine des années 1950-1965 pour poser les bases de sa politique de subvention d'exportations. Mais la persistance de la grande pauvreté et la faiblesse de la rentabilité des investissements internationaux en Afrique et en Amérique latine a partiellement remis en cause ces formes d'aide. Tout d'abord, elles ont été critiquées pour le fait qu'elles tendent à se substituer pour partie à l'épargne interne. De plus, le modèle de Harrod et Domar ne permet pas de conclure à des orientations de politique économique pertinente puisque, par définition, un pays en développement aura une faible propension à épargner d'une part et d'autre part, une faible productivité de son capital par suite d'un manque de moyens (formation, infrastructures) pour l'utiliser efficacement. [...]
[...] Face aux nouveaux objectifs du développement, les ressources domestiques paraissent insuffisantes ce qui amène à repenser l'aide extérieure au développement (II). Face à ces objectifs nouveaux, les ressources domestiques semblent insuffisantes malgré leur importance Les objectifs de développement du millénaire (ODM) tracent les contours d'une stratégie de développement qui fait écho à la théorie des coûts de l'homme de Perroux. L'urgence des préoccupations sociales passe alors au premier plan, au détriment de l'accumulation de capital économique. Mais les organisations internationales continuent à identifier le coût des ODM à un taux d'investissement en capital fixe. [...]
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