En 1974 Coase mène une étude économique empirique sur l'évolution du système britannique des phares et balises, qui montre que, contrairement à la croyance de nombreux économistes, « les phares ont été construits, gérés, financés, possédés par des personnes privées. ». Cette affirmation rappelle le problème que pose le financement des biens publics. En effet, un bien public ou collectif est un « bien dont la jouissance est répartie de manière indivisible entre les membres d'une communauté, qu'un individu particulier désire ou non consommer ce bien. » (Samuelson et Nordhaus). Se pose alors plusieurs questions sur ces biens accessibles à tous. Qui finance ces biens collectifs et comment ? Le marché est-il apte à fournir des biens collectifs ? Le marché livré à lui-même peut-il maximiser le bien être de la société ?
Problématique : Le marché est-il apte à financer les biens publics ou ceux-ci requièrent-ils l'intervention de l'Etat ?
S'il est vrai que le marché dans la théorie se trouve capable de financer les biens publics, il se trouve néanmoins qu'il contient plusieurs défaillances qui rendent nécessaire l'intervention de l'Etat.
[...] Il s'agit de la non révélation des préférences qui traduit une situation où tous les agents en présence ne disposent pas de la même information. Chacun sait la somme minimum et la somme maximum qu'il est prêt à verser mais ne connaît pas celle des autres. Pour ne pas financer plus qu'un autre, il va déclarer par exemple que ce bien n'a qu'une importance zéro pour lui, de manière à être certain que l'autre aura une préférence supérieure. Cependant, tout le monde agit de la même manière. [...]
[...] Le marché contient cependant des défaillances et ne peut donc pas financer de manière efficace les biens publics. L'Etat doit donc financer les biens publics Les défaillances du marché dans le financement des biens publics Il est difficile de mettre en application l'équilibre du marché L'équilibre du marché qui permettrait le financement et une fourniture en bien publics est particulièrement difficile à atteindre sans intervention externe. On ne peut pas parler d'une incapacité radicale du système de marché pour financer les biens publics, mais il est vrai que l'équilibre s'obtient de manière très exceptionnelle. [...]
[...] Cette méthode est utilisée dans le système des autoroutes en France avec les péages. La concession est accordée à une firme pour une durée déterminée et comporte un cahier des charges. Cependant, la solution la plus courante et indispensable reste l'impôt qui sert à dégager les recettes nécessaires pour payer les biens collectifs (ainsi que les redistributions de revenus). L'impôt provient d'un prélèvement obligatoire sur les revenus des personnes physiques et des sociétés, sur les salaires, sur la vente des biens de consommation, etc. [...]
[...] De quels moyens l'Etat dispose pour financer les biens publics ? L'Etat, pour financer les biens publics et pour garantir l'efficacité dispose de plusieurs moyens. Tout d'abord, il peut offrir ces biens par le biais de monopoles publics, mais cette solution est souvent critiquée par les libéraux dans la mesure où l'efficacité de la firme publique serait altérée par la dérive bureaucratique et l'absence d'incitation à l'effort. L'Etat peut aussi recourir au système de la régie intéressée, où l'obtention de certains résultats donne droit à des rémunérations supplémentaires. [...]
[...] Le libre jeu du marché conduit à une situation sous optimale en raison du problème du passager clandestin (ou free riding) En raison de la nature du bien collectif, chaque individu peut être tenté de laisser les autres discuter et financer, pour trouver une solution meilleure que celle correspondant à l'équilibre de Cournot-Nash. Il serait alors en mesure d'en profiter sans participer au coût de l'accroissement de la quantité du bien collectif ainsi décidée. Si tout le monde agit de cette manière, rien ne sera changé. [...]
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