Robert Barro est professeur à Harvard et est spécialiste de la macroéconomie. Il a joué un rôle important dans le renouvellement des théories de la croissance, en s'appuyant et en confirmant notamment le modèle néo-classique de convergence conditionnelle, que ne prenaient pas en compte les théories de la croissance endogène. Il présente ici une analyse du phénomène de croissance économique et isole ses déterminants à partir de l'étude empirique des données d'une centaine de pays. Barro s'intéresse en effet plus aux différences de croissance entre pays qu'au phénomène de croissance économique en général, qu'il associe au rythme de l'innovation technologique. L'étude des différences entre pays lui permet de faire la part des effets des politiques gouvernementales et des autres déterminants de la croissance, qui recouvrent des phénomènes très variés. L'ouvrage se divise en 3 chapitres. Dans le 1er chapitre, Barro fournit une vue d'ensemble du problème des déterminants de la croissance économique, puis, dans les deux chapitres suivants, il analyse plus particulièrement les influences sur la croissance du système politique et de l'inflation.
[...] Il montre notamment que le degré d'indépendance des banques centrales offre un pouvoir explicatif important de l'inflation, puisqu'un degré supérieur d'indépendance conduit à des taux moyens de croissance monétaire et d'inflation plus faibles, et à une stabilité monétaire plus grande. Cependant, si les mesures de l'indépendance peuvent expliquer l'inflation, elles ne sont pas exogènes par rapport à la croissance et les résultats obtenus montrent que la corrélation entre ces deux variables est quasiment nulle. De même, il fait apparaître qu'une autre explication de l'inflation d'un pays peut être fournie par l'« inflation différée c'est-à-dire les valeurs antérieures du taux d'inflation, ou encore par le statut colonial antérieur, mais cela n'éliminerait pas les problèmes d'interprétation découlant d'autres variables omises. [...]
[...] Cette méthode crée malgré tout des problèmes d'analyse, lié à la mesure et à l'estimation, dont Barro lui-même montre les limites. [...]
[...] Dans le 1er chapitre, Barro fournit une vue d'ensemble du problème des déterminants de la croissance économique, puis, dans les deux chapitres suivants, il analyse plus particulièrement les influences sur la croissance du système politique et de l'inflation. I Croissance économique et convergence Les limites des théories antérieures de la croissance Jusqu'aux années 60, la théorie de la croissance se résumait essentiellement au modèle de Solow, qui s'appuyait sur l'hypothèse néo- classique de convergence économique. Ce modèle prévoit que la croissance des pays pauvres est supérieure à celle des pays riches, et qu'il y a convergence à long terme, ce qui signifie que tous les pays devraient atteindre à terme le même état régulier, leur niveau de vie ne différant qu'en fonction de leur taux d'épargne. [...]
[...] Barro, Les facteurs de la croissance économique : une analyse transversale par pays, Paris, Economica Introduction Robert Barro est professeur à Harvard et est spécialiste de la macroéconomie. Il a joué un rôle important dans le renouvellement des théories de la croissance, en s'appuyant et en confirmant notamment le modèle néo-classique de convergence conditionnelle, que ne prenaient pas en compte les théories de la croissance endogène. Il présente ici une analyse du phénomène de croissance économique et isole ses déterminants à partir de l'étude empirique des données d'une centaine de pays. [...]
[...] De la même manière que les libertés économiques sont censé stimuler la croissance, l'on pense généralement qu'une expansion des droits politiques -davantage de démocratie- favoriserait les droits économiques et tendrait, de ce fait, à stimuler la croissance. Barro montre cependant qu'une augmentation de la démocratie a des effets ambigus sur la croissance. D'un côté, on observe que la croissance augmente dans les démocraties situées à des niveaux faibles (c'est-à-dire celles qui ont peu de libertés politiques, puisque la croissance peut alors signifier plus de libertés économiques et moins de corruption). [...]
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