La société dans laquelle nous vivons est appelée société post-industrielle ou encore société de consommation. Société post-industrielle, car l'accroissement de la richesse des pays capitalistes industrialisés combiné à l'automatisation poussée de la production a permis le déversement de la main-d'œuvre vers le secteur des services et parallèlement la consommation croissante de services d'éducation, de santé, de transport, de loisirs et de télécommunication.
Revenons en guise d'introduction sur la théorie économique et ses soubassements philosophiques. Dans la perspective utilitariste (J. Bentham et J. S. Mill, « moralistes » du XIXème siècle), chacun recherche la satisfaction la plus grande possible. La traduction de l'utilité dans la théorie économique – qui est parfois considérée comme une trahison – met l'accent sur la satisfaction dans la consommation par opposition à la pénibilité supposée du travail. Ainsi, le consommateur réalise un arbitrage entre son temps de loisirs, qu'il souhaite le plus long possible, puisque consacré à la consommation et donc à la satisfaction de ses besoins, et son temps de travail, qu'il souhaite le plus court possible, puisque source d'effort. Mais dans la mesure où ce sont les moyens acquis en compensation du travail (qu'il s'agisse de revenus du travail monétaires ou en nature) qui permettent la consommation, le consommateur est poussé à travailler toujours davantage pour maximiser sa consommation. D'où une valorisation du travail qui se mue pour certains en idéologie du travail, entraînant de longs horaires de travail – certains cadres de firmes américaines, notamment dans les technologies de l'information et de la communication se vantant même de dormir sur leur lieu de travail –, du surmenage. Certaines entreprises ayant bien compris l'intérêt de la valorisation du travail organisent même les loisirs de leurs salariés, et notamment de leurs cadres, en finançant des soirées, des séminaires, des voyages mêlant intrinsèquement travail et loisir.
La première partie porte sur l'augmentation des inégalités de revenus constatée dans la période récente. La deuxième partie traite des effets de la consommation généralisée à travers la consommation ostentatoire d'une part et le piège que constitue le surendettement d'autre part. Et la troisième partie revient sur un grand dilemme économique, à savoir : la consommation est-elle un comportement économique à encourager, à favoriser, ou est-ce plutôt l'épargne ? Ce sera l'occasion de montrer que cette partie n'est pas sans lien avec les précédentes et que la réponse à cette question relève d'un choix de société complexe.
[...] Après la nourriture et le logement, après l'équipement en biens, viennent la santé, les loisirs et en particulier les voyages[6]. A l'autre extrême, l'endettement et le surendettement touchent diverses catégories de personnes. Si l'endettement caractérise la situation des personnes qui ont contracté des emprunts, le surendettement caractérise celle des personnes éprouvant des difficultés à rembourser leurs emprunts ou simplement leurs dettes. Ces dernières doivent obtenir un étalement de leurs paiements[7] pour pouvoir continuer à vivre décemment. Il y a celles attirées par le mirage de la consommation et du crédit facile. [...]
[...] L'investissement est un détour de production réalisé pour augmenter la production elle-même et donc à terme la satisfaction des agents économiques. Les néoclassiques évitent toutefois de donner des conseils directs aux agents économiques puisqu'ils mettent en avant la liberté de ceux-ci. Mais certains économistes mettent pourtant l'accent sur la consommation. Adam Smith lui-même n'a-t-il pas écrit que la consommation est l'unique but, l'unique terme de toute production Parmi les auteurs classiques, Thomas Robert Malthus occupe une position particulière puisqu'il souligne le risque que constitue un excès d'épargne. [...]
[...] Certaines entreprises ayant bien compris l'intérêt de la valorisation du travail organisent même les loisirs de leurs salariés, et notamment de leurs cadres, en finançant des soirées, des séminaires, des voyages mêlant intrinsèquement travail et loisir. La première partie porte sur l'augmentation des inégalités de revenus constatée dans la période récente. La deuxième partie traite des effets de la consommation généralisée à travers la consommation ostentatoire d'une part et le piège que constitue le surendettement d'autre part. Et la troisième partie revient sur un grand dilemme économique, à savoir : la consommation est-elle un comportement économique à encourager, à favoriser, ou est-ce plutôt l'épargne ? [...]
[...] Le dilemme consommation épargne 1. L'augmentation des inégalités de revenus Les inégalités sont inscrites dans la société et dans l'économie. Elles reposent juridiquement sur la propriété privée portant, pour utiliser les termes économiques, sur les dotations factorielles des agents économiques, et en particulier la dotation en capital. Une partie des théories économiques peuvent être qualifiées de conservatrices dans la mesure où elles ne remettent pas en cause les inégalités de dotations factorielles. Ces inégalités sont dues d'une part à la capacité d'accumuler du capital transmis d'une génération à l'autre (chaque génération faisant fructifier le capital pour le transmettre à sa descendance par l'héritage) et d'autre part au fait que ce capital accumulé provient de flux de revenus successifs issus de la rémunération des deux facteurs de production, à savoir, le capital et le travail. [...]
[...] Sur la même période, la propension moyenne à épargner, mesurée par le rapport Epargne Brute / Revenu Disponible Brut est comprise entre 10 et ( en en 1987, entre 15 et de 1994 à 2000). [...]
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