Entre 1998 et 2002, la part des salaires dans la valeur ajoutée est passée de 46% à 49% alors que de 1920 à 1995, la répartition profit-salaires semble toujours graviter autour d'un partage accordant un tiers du revenu au capital et deux tiers au travail.
La diminution de la part des salaires dans valeur ajoutée est un indicateur des difficultés de l'efficacité de la combinaison productive en France. Désormais le partage de la valeur ajoutée est plus favorable au capital qu'aux salaires.
En quoi un nouveau partage de la valeur ajoutée permettrait-il une accélération de la croissance française ? Une nouvelle répartition des revenus des entreprises se ferait entre les trois composantes de la valeur ajoutée : les rémunérations salariales, les impôts et taxes qui reviennent à l'Etat et enfin les profits bruts.
[...] Ils se répercutent sur les dépenses de la consommation finale des ménages. En effet, les impôts sur le revenu sont déduits lors du calcul du revenu disponible des ménages, alors que les impôts sur la production ne le sont pas pour les entreprises. De plus, selon Eric Heyer, les charges sociales ont pour conséquences le fait que les salariés ont une rémunération nette inférieure à celle des salariés des pays dont le système de protection sociale et moins généreux. Alors que l'essentiel des charges sociales est payé par les salariés. [...]
[...] Faut-il un nouveau partage de la valeur ajoutée? Entre 1998 et 2002, la part des salaires dans la valeur ajoutée est passée de 46% à 49% alors que de1920 à 1995, la répartition profit-salaires semble toujours graviter autour d'un partage accordant un tiers du revenu au capital et deux tiers au travail. La diminution de la part des salaires dans la valeur ajoutée est un indicateur des difficultés de l'efficacité de la combinaison productive en France. Désormais le partage de la valeur ajoutée est plus favorable au capital qu'aux salaires. [...]
[...] En terme de politique économique, l'hypothèse selon laquelle l'inflation résulterait principalement de la hausse des salaires justifie la réduction des coûts salariaux. Ainsi, la baisse des salaires permettrait aux entreprises d'améliorer leur taux de marge et leurs profits. Celles-ci pourraient alors augmenter leurs investissements. Cependant, cette hypothèse est contestable pour trois raisons. Tout d'abord, la corrélation entre l'investissement et l'emploi n'est pas forcement positif. Ensuite, la hausse des profits n'est pas nécessairement synonyme d'une augmentation des investissements, surtout dans un contexte de capitalisme actionnarial. [...]
[...] Le nouveau partage doit diminuer des dividendes versés aux actionnaires. En achetant les actions des sociétés, les actionnaires acceptent un risque ; les dividendes servent à compenser ce risque. Artus et Cohen soulignent le risque de l'apparition intégrale des normes anglo- saxonnes de rendement. En effet, avec le capitalisme actionnarial, le salarié est désormais responsable des risques de l'entreprise : les salariés sont les premiers à pâtir de la mauvaise santé de l'entreprise. Un nouveau partage de la valeur ajoutée relève d'une utilisation plus efficace du capital, des fonds engagés et des profits de l'entreprise. [...]
[...] Une augmentation de la part destinée aux salariés et aux investissements de capacité dans la valeur ajoutée permettrait une augmentation de la consommation des ménages et donc une accélération de la croissance française. Cependant, une augmentation des salaires des employés ne doit pas avoir d'impact sur l'embauche qui doit augmenter de manière à soutenir la croissance. Bibliographie -Mansouri-Guilani, L'économie française en 10 leçons, Ed. de l'atelier -Milewski, Répartition du revenu national, une histoire conflictuelle, L'état de la France 2005-2006 -Artus & Cohen, Partage de la valeur ajoutée, Conseil d'Analyse Economique, La Documentation Française -Alternatives Economiques, janvier 2005, Pourquoi il faut augmenter les salaires ? [...]
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