Etat, intervention, régime économique, croissance, paix sociale, administration
« Aucune stratégie pure, c'est-à-dire fondée soit sur le tout État, soit sur le tout marché n'a réussi et la théorie confirme les limites inhérentes à un régime économique fondé sur un seul de ces mécanismes de coordination » Robert Boyer, chef de file de l'école régulationniste.
Les régulationnistes à l'instar de nombreux autres économistes ont compris qu'il fallait, pour dégager une croissance durable et un développement constant, dépasser le clivage théorique État/marché qui domine la science économique depuis deux siècles.
Historiquement l'État et le marché n'ont pas toujours eu la même place, au fil des crises et des périodes de croissance différents mode de régulation peuvent être distingués : durant la majeure partie du XIXème siècle jusqu'en 1929 l'État était très peu présent et le système était qualifié de capitalisme concurrentiel, puis jusqu'en 1980 environ un capitalisme monopolistique d'État domine la sphère économique, et depuis les années 80 nous sommes dans ce que l'on pourrait appeler un capitalisme patrimonial caractérisé par une logique financière. Cette typologie, œuvre de l'école de la Régulation, est majoritairement acceptée, même si certains économistes caractérisent les périodes de manières différentes, l'idée et la tendance générale, elles, restent les mêmes.
L'État, on a tendance à souvent l'oublier, est constitué de trois entités distinctes qui sont l'administration centrale (ce qu'on appelle le plus souvent « État », il s'agit du gouvernement et de ministères), les collectivités territoriales (communes, départements, régions), et des administrations publiques (constituées de la Sécurité Sociale, caisse d'allocations pour la famille, maladies, retraites...). La question de l'intervention de l'État porte essentiellement sur les administrations publiques et l'administration centrale et seulement dans une moindre mesure sur les collectivités territoriales. En effet, la décision de la quantité et de la qualité de l'intervention étatique se décide en premier lieu dans les hautes sphères du gouvernement qui constituent l'administration centrale.
La problématique immuable de l'intervention de l'État a pour objectif de concilier de la manière la plus efficace possible croissance et paix sociale.
[...] rôle de super agent décrit par Keynes). De plus en plus d'économistes quels que soient leurs penchants idéologiques s'accordent à dire qu'un système pur n'est pas applicable. Des économistes libéraux contemporains comme Paul Romer montrent que l'Etat doit intervenir afin de soutenir le développement, notamment dans le domaine de la recherche. Paul Romer qualifie de débordement des connaissances les externalités engendrées par l'innovation qui se répandent dans toutes les strates de l'activité économique. Aujourd'hui la réussite économique des pays émergents asiatiques illustre les qualités d'un système basé sur le marché sans pour autant contester l'intervention de l'Etat. [...]
[...] Celui-ci incapable de concilier croissance et justice sociale, nécessite une assistance permanente de l'État. Cependant l'État connaît depuis les années 80, une crise d'efficacité qui remet en question sa légitimité. Il apparaît souvent, non sans lien avec les politiques reaganiennes et l'influence qu'elles exercent toujours, comme inefficace, prélevant toujours plus et agissant toujours moins. Cependant l'État semble un moindre mal comparé aux idéologies libertaires qui prônent l'instauration d'un anarcho-capitalisme totalement inadapté à notre société actuelle. Le chemin vers une croissance durable et indolore ne se fera pas sans réformes de la structure même de l'intervention étatique, celle-ci ayant besoin d'un nouveau souffle et d'une nouvelle direction qui soit orientée plus vers la qualité que la quantité. [...]
[...] C'est la force du mouvement socialiste allemand qui fera d'elle une pionnière de la protection sociale. L'intervention étatique comporte de nombreux intérêts à la fois économiques et sociaux, cependant, depuis quelques décennies, l'efficacité de cette intervention décroit. Ne demandez pas à l'État de résoudre votre problème, car votre problème c'est l'État R. Reagan. Lorsqu'il dit cela Ronald Reagan illustre de manière très claire la manière dont il compte mener sa politique pour les années à venir. Dans les années 1980, le communisme russe touche à sa fin et porte un grave coup aux partisans des politiques interventionnistes de l'État et les limites d'un état centralisateur sont clairement visibles. [...]
[...] Faut-il moins d'État ? Aucune stratégie pure, c'est-à-dire fondée soit sur le tout État, soit sur le tout marché n'a réussi et la théorie confirme les limites inhérentes à un régime économique fondé sur un seul de ces mécanismes de coordination Robert Boyer, chef de file de l'école régulationniste. Les régulationnistes à l'instar de nombreux autres économistes ont compris qu'il fallait, pour dégager une croissance durable et un développement constant, dépasser le clivage théorique État/marché qui domine la science économique depuis deux siècles. [...]
[...] Et seul le marché permet un ajustement au plus près des attentes de chaque agent. Il était encore concevable en 1917 de vouloir planifier une économie, mais dès les années 40 organiser l'activité économique est devenue une véritable gageure. L'Algérie, un exemple parmi d'autres, en a fait les frais dans les années 60-70 lorsque des stratégies d'inspiration socialistes ont tenté de favoriser l'émergence d'une industrie lourde. Elles y sont parvenues tant bien que mal mais en allant au-devant de graves dysfonctionnements, et ces politiques ont dû, par la suite, être abandonnées sous peine de plonger de nombreux PED dans des situations économiques critiques. [...]
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