Si l'inflation est restée, depuis le renouveau théorique des années 80, au centre des préoccupations des instances monétaires, la déflation ne doit pas être sous-estimée. Comme le note l'OFCE dans sa revue d'avril 2009 : "Si [le] scénario déflationniste n'est pas retenu en tant que tel dans notre prévision, les mécanismes qui sous-tendent sa réalisation sont présent, et il constitue un risque qui ne peut être exclu à moyen terme."
Est alors posé le problème économique des mois à venir : la déflation est-elle au coin de la rue ? En s'en tenant à un constat de baisse des prix, cela fut le cas ces derniers mois. Mais au-delà d'un choc déflationniste, est-ce pour autant qu'un processus plus global de destruction des capacités économique, de spirale déflationniste s'est enclenché ?
[...] Faut-il craindre l'inflation ou la déflation ? En se contenant d'une approche sommaire, l'inflation est une hausse des prix, et la déflation une baisse de ceux-ci, et ces deux phénomènes sont, du moins dans leurs formes les plus extrêmes, tous deux à bannir. L'un parce qu'il entraine une hausse du niveau de vie et ce d'autant plus depuis la désindexation prix/salaires opérée dans les années 1980. L'autre parce que s'il peut revêtir le caractère de hausse de la productivité la déflation sectorielle s'apparente à une baisse des prix grâce au dépassement d'un plafond technologique il revêt dans la plupart des cas la forme d'une déflation de crise, et s'apparente à une destruction des capacités économiques. [...]
[...] En effet, ce très faible niveau d'inflation au niveau mondial peut presque être qualifié de déflation sous-jacente, ou du moins de contexte propice à celle-ci, ayant favorisé son émergence. L'inflation contrôlée autour de on sous-estime même si les risques déflationnistes sont révélés dès 2002 par le futur directeur de la Fed, Ben Bernanke la possibilité d'une déflation de crise, du fait du crédit des politiques menées par les banques centrales la matière, mais également du fait de l'existence d'une déflation sectorielle dans les nouvelles technologies. [...]
[...] En effet, il est impossible de faire descendre les taux d'intérêt nominaux vers des valeurs négatives, si bien que les emprunts s'étaient appréciés en valeur. Le pays s'était alors trouvé dans une situation que Keynes définit comme une trappe à liquidité où les taux d'intérêt des banques centrales sont tellement bas que les agents préféraient détenir de la monnaie que d'investir, le gouvernement japonais ne disposant d'aucune marge de manœuvre pour stimuler à nouveau l'économie. Cette situation possède des risques de se reproduire actuellement, et ce malgré la vive réactivité des banquiers centraux contrairement à l'exemple japonais puisque malgré des taux d'intérêt très faibles, l'inflation ne repart pas à la hausse ou du moins très timidement si l'on s'en tient aux résultats du mois de novembre 2009 qui montre une inflation de dans la zone euro et une croissance du PIB quasiment atone. [...]
[...] Est alors posé le problème économique des mois à venir : la déflation est-elle au coin de la rue ? En s'en tenant à un constat de baisse des prix, cela fut le cas ces derniers mois. Mais au-delà d'un choc déflationniste, est-ce pour autant qu'un processus plus global de destruction des capacités économique, de spirale déflationniste s'est enclenché ? En mars 2009, Thomas Mayer, chef économiste pour l'Europe à la Deutsche Bank, déclarait :"Nous avons le choix entre la peste et le choléra : entre la déflation et l'inflation. [...]
[...] Comme le note Jean-Paul Betbèze, processus affecte l'économie à partir d'un choc, le plus souvent exogène Et le choc l'explosion de la bulle immobilière aux États-Unis, son extension aux crédits hypothécaires lesdites subprimes et aux bourses internationales suite à la chute de Lehman Brothers, fut ce choc exogène sur les capacités de production. Il s'est en effet perdu l'équivalent de du PIB mondial en dix-huit mois sur les places financières du monde entier. Le processus global et lent décrit par Betbèze est alors enclenché. Les anticipations sont affectées, l'économie réelle touchée, les décisions d'investissement retardées. L'inertie du processus se met en place, et il s'agit désormais d'examiner les politiques menées pour infléchir cette dynamique. Si la déflation est un phénomène qui peut être sous-estimé, il n'en est pas pour autant méconnu. [...]
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