Craindre, court terme, retour, inflation, liquidités injectées, plans de sauvetage, économie
Dans l'étude de Février 2010 du Fond monétaire international intitulée « repenser la politique macro économique », Olivier Blanchard, chef économiste de l'institution, s'interroge sur la pertinence de la cible de 2% d'inflation qui avait jusqu'alors fait consensus. La question du bon niveau de l'augmentation générale des prix qu'on pensait résolue fait l'objet d'un débat économique dans le cadre actuel de sortie de crise.
En effet, après la période de stagflation qui a marqué les années 1970 et 1980, où forte inflation et chômage élevé caractérisaient les économies occidentales, l'inflation devint un mal économique qu'il convenait de contrôler. La rigueur monétaire conduite par les banquiers centraux, a contribué à réduire durablement l'inflation dans les pays de l'OCDE.
La crise économique et sociale que connait le monde depuis 2007 a mis en lumière les coûts de cette cible basse d'inflation. Les banques centrales n'ont guère de marges de manœuvre pour la politique monétaire, et c'est ainsi qu'à l'heure actuelle, les banques centrales affichent des taux directeurs nuls (Etats Unis) ou quasi nuls (BCE 1%). Par ailleurs, le risque inflationniste qui existait avant la crise est aggravée aujourd'hui par la menace que représenterait la mise sur le marché de toutes les sommes allouées par les politiques budgétaires et les fonds alloués aux institutions de crédit et d'investissement, selon des économistes comme Paul Krugman.
[...] Si le de retour de l'inflation ne semble pas avéré selon les dernières prévisions, ce risque ne doit pas être sous estimé en raison de l'importance des liquidités injectées dans l'économie durant la crise. Si le contrôle de l'inflation reste un des objectifs des banques centrales, il doit être concilié avec les autres objectifs de politique économique que sont l'emploi et la croissance. De plus, la cible d'inflation pourrait être assouplie pour redonner des margés de manœuvre à la politique monétaire en période de crise et adaptée à la fois aux économies et aux phases de cycle. [...]
[...] Les expériences empiriques et la théorie économique plaident pour un contrôle de l'inflation qui ne doit pas être trop élevée sans coûts important pour les économies. Pour autant, la cible de suivie durant la grande modération ne fait plus consensus actuellement. Dans le cadre d'une remise en cause des préceptes macroéconomique, la cible d'inflation mérite d'être discutée. Si le contrôle de l'inflation doit rester un objectif de premier ordre pour les banquiers centraux une cible de pourrait être légèrement revue afin de retrouver des marges de manœuvre à la politique économique (IIB). [...]
[...] Le consensus économique d'avant crise sur une cible d'inflation d'environ est le fruit de la pensée économique et notamment de l'école monétariste mais résulte également de l'expérience empirique. L'hyper inflation qu'a connue notamment l'Allemagne dans les années 1920 demeure un traumatisme important et marque encore les esprits comme un exemple extrême des ravages économiques et sociaux provoquée par l'inflation. Les années 1970 ont été marquées par un phénomène de stagflation alliant chômage élevé et inflation. Cette expérience empirique invalidait ainsi la courbe de Philips qui supposait un arbitrage entre chômage et inflation. [...]
[...] Trop faible, l'inflation prive la politique monétaire de toute marge de manœuvre en période de crise économique. En effet, avec une inflation basse, la relance est vite limitée puisque les taux directeurs ne peuvent pas descendre en dessous de zéro. La marge de manœuvre est très faible et la politique monétaire classique rapidement épuisée. Malgré l'exemple japonais, les banques centrales n'ont pas modifiée leur ciblage d'inflation. Un niveau d'inflation plus élevé aux environs de comme le préconise le chef économiste du FMI permettrait ainsi aux banques centrales de retrouver des leviers plus importants en période de retournement de cycle. [...]
[...] Le renouveau du débat sur le niveau optimal du taux d'inflation participe de la remise en question de nos présupposés de politiques économiques qui se sont révélés fragiles à la lumière de la crise. [...]
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