La constitution d'une Europe monétaire, alors encouragée par les Etats-Unis, débute dans les années 1950 avec l'introduction d'une unité de compte européenne l'UCE, alignée sur le dollar et destinée à faciliter les opérations de change entre monnaies. Puis dès 1969, le rapport Werner envisage d'aller plus loin et amorce une première réflexion sur les moyens de réaliser une union économique et monétaire en Europe, projet qui n'aboutit pas dans l'immédiat en raison notamment des bouleversements induits par la fin de la convertibilité du dollar en or en 1971. Toutefois, la mise en place du serpent monétaire puis du Système Monétaire Européen (SME) au cours des années 1970 pour contrôler les variations des taux de change des monnaies européennes marque un progrès dans l'intégration monétaire. Au SME est associé la création de l'écu (1979), unité de compte et actif de réserve. Les années 1980 voient le renforcement de l'intégration des économies européennes, avec « l'espace financier européen » puis avec l'Acte unique de 1985 qui institue un marché unique au sein de la CEE. En 1992, le traité de Maastricht entérine l'idée d'une union monétaire avec, à terme, une monnaie unique pour l'Europe. L'euro naît officiellement le 1e janvier 1999 et en décembre 2001, les premières pièces commencent à circuler.
La création par un groupe de nations souveraines d'une monnaie nouvelle destinée à remplacer leurs différentes monnaies nationales est une démarche historiquement sans équivalent. Ainsi, quand les 15 pays membres de l'Union Européenne décident de créer une monnaie, ils ne peuvent pas tirer les leçons d'un quelconque précédent et doivent seulement se référer à la théorie. La naissance de l'euro a donc fait l'objet d'une attention particulière mais a également alimenté la controverse : se pose la question de savoir s'il fallait, ou non, créer l'euro. Quelles conclusions ont justifié son introduction ? Quels sont les avantages et les inconvénients d'une monnaie unique ?
Nous aborderons cette problématique en traitant d'abord de la théorie des zones monétaires optimales, à l'origine de l'euro, puis nous étudierons les critiques qu'a suscitées cette introduction.
[...] La Pologne n'a pour l'instant communiqué aucune information, mais envisage un referendum en 2009 sur la date d'entrée dans la zone euro. La Suède retarde son entrée dans la zone euro volontairement, jusqu'à une date indéterminée. [...]
[...] Par ailleurs, l'euro démontre sa réussite dans la mesure où les candidats à son adoption sont de plus en plus nombreux. Mais en contrepartie, des élargissements successifs peuvent être une faiblesse s'ils sont précipités : l'ouverture aux PECO écarte la zone euro des critères d'optimalité. De toute façon, comme l'a souligné M. Friedman, on ne pourra véritablement évaluer la réussite ou l'échec de la monnaie unique qu'à long terme. Bibliographie P. Kauffmann, l'euro, Dunod L'euro, réussite ou échec ? Questions Internationales, 2006- 01/02 Frank, Robert (1944- . La longue gestation d'une entreprise sans précédent Jabko, Nicolas. [...]
[...] En 1996, il affirme que jamais de son vivant, il ne verrait la monnaie unique. Même après la mise en place de l'euro et son apparente réussite, il prédit : Dans les dix ou quinze ans à venir, la zone euro finira par éclater. Pourtant, tout dans la monnaie unique devrait satisfaire un monétariste : la Banque centrale européenne (BCE) est proche du modèle monétariste : son indépendance est assurée par le Traité de Maastricht et ses dirigeants n'ont de comptes à rendre à aucune autorité politique et à aucune assemblée élue. [...]
[...] Il n'y a pas d'homogénéité des économies européennes ni de mobilité parfaite des facteurs de production : on peut difficilement affirmer que la zone euro est une ZMO. De plus, la suppression des taux de change entre les anciennes monnaies élimine une variable, le prix d'une monnaie par rapport à une autre, et donc un instrument d'ajustement. Les marchés s'ajustent par les prix, une zone monétaire rend ces prix rigides. Fixez les prix, écrit Friedman, et les problèmes se multiplieront ; laissez les prix se déterminer d'eux- mêmes, et les problèmes disparaîtront comme par enchantement. [...]
[...] Friedman. II . n'a pas empêché les critiques à l'encontre de la création de l'euro Les coûts d'une union monétaire L'union monétaire a aussi des coûts pour les économies européennes : Temporairement, pendant la période transitoire, la mise en place de la monnaie unique entraîne des coûts de transition, pour adapter tout le système bancaire et monétaire. Ensuite, les pays abandonnent leurs droits de seigneuriage à la banque centrale et perdent un instrument de régulation : le taux de change, qui permettait auparavant de réagir aux chocs monétaires et de les absorber en corrigeant les perturbations de la demande, des coûts et des prix entre pays. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture