Dans de récents travaux portant sur la productivité dans les pays post-industrialisés, Philippe Aghion montre que les méthodes utilisées pour estimer la productivité sous-estiment la contribution de cette dernière à la croissance économique.
[...] Si la fraction des dépenses publiques a baissé entre 1965 et 2009, elle permet d'illustrer le rôle de l'Etat comme pionnier de découvertes scientifiques – et comme l'acteur économique le plus à même d'endosser les pertes générées par des découvertes scientifiques inutiles. La croissance peut également être générée autrement que par l'accumulation du capital et la croissance de la population employée. Il a été fait mention plus haut que le revenu par tête en France a plus que décuplé en un siècle. [...]
[...] Cette accumulation du capital physique n'est pas la seule à pouvoir expliquer la croissance de richesse par habitant en France ou ailleurs. La force de travail elle-même n'opère plus de la même manière qu'il y a un siècle, et elle est autrement plus productive. A titre d'exemple, le différentiel de richesse par habitant entre la zone Euro et les Etats-Unis peut être attribué à une croissance plus faible, mais également à une productivité horaire plus importante outre-Atlantique. Ménard relève qu'entre 1993 et 2003, la croissance annuelle en zone Euro comme la productivité horaire étaient significativement plus faibles qu'aux Etats-Unis, alors même que la population de la première est légèrement plus élevée que celle des seconds. [...]
[...] La croissance en Europe occidentale, en Allemagne, France et Royaume-Uni, et aux Etats-Unis est tirée par l'investissement, c'est-à-dire l'ajout d'unités supplémentaires de capital physique pour en augmenter la taille, ou pour remplacer les unités obsolètes. L'accumulation du capital physique prenait plusieurs formes : hauts-fourneaux pour la sidérurgie, la mise en place de réseaux ferroviaires, ou bien la construction de flottes de bateaux à vapeur. Cette accumulation du capital physique peut expliquer par exemple le paradoxe relevé par Marchand & Thélot : ces économistes remarquent que le PIB en France de 2009 est 12,7 fois supérieur à celui de 1896 en termes réels. [...]
[...] De même, la participation dans la force de travail est plus importante outre- Atlantique, que ce soit en taux d'activité – pourcentage des 15/24 et 55/64 ans occupés- ou en taux de chômage, qui est plus élevé en Europe. Cette différence en caractéristiques du marché du travail permet d'expliquer en quoi l'Europe est moins riche que les Etats-Unis, alors même que leurs populations totales sont équivalentes. Le facteur travail contribue plus à la croissance économique lorsqu'il y a plus d'individus occupés, et travaillant un volume horaire annuel plus important. Il est possible de reprendre une des contributions principales de la théorie marxiste pour illustrer la contribution du facteur travail à la croissance économique. [...]
[...] Ces dernières protègent le droit de propriété, formalisent les relations contractuelles entre agents économiques, et imposent le respect de ces normes. L'existence de l'Etat, interventionniste ou gendarme, est concomitante à l'institution du marché. Grâce à l'Etat de lois que l'autorité publique impose à tous les agents, les entrepreneurs, ceux qui prennent le risque d'investir et de faire concrétiser leurs idées, peuvent développer leurs activités économiques si ces dernières s'annoncent être profitables. Les entrepreneurs permettent de créer une croissance via le mécanisme de création destructrice, d'après Karl Polanyi. [...]
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