La notion de chômage au sens moderne, définie comme la privation d'emploi, émerge à la fin du 19ème siècle avec les transformations des relations de travail et du système productif. Jusqu'au 19ème siècle les personnes qui n'avaient pas de travail étaient considérées comme des pauvres, des mendiants qui ne pouvaient subvenir à leurs besoins sans l'aide privée de l'Eglise ou sans l'aide publique de l'Etat. Cette désignation ne se faisait pas par rapport à l'absence d'emploi mais par rapport à leur situation financière. En s'intéressant à « l'invention du chômage », R. Salais, N. Baverez et B. Reynaud (1986) montrent que la qualité de « chômeur » émerge au 19ème siècle, période au cours de laquelle les entreprises deviennent les lieux objectifs des relations de travail. Désormais les rapports de travail se fondent non plus sur un contrat de louage de service mais sur un contrat de travail. L'élément central de ce dernier étant le lien de subordination qui fait dépendre le salarié d'un employeur ; la perte d'un lien avec un patron, dûment identifié, est donc à la fin du 19ème siècle une condition essentielle de l'appartenance à la catégorie de chômeur [...]
[...] Ces nouvelles catégories de personnes viendront-elles grossir les rangs du chômage de longue durée dans quelques mois ? Dans son bilan annuel, présenté en avril 2003, l'ANPE souligne que le taux de chômage est globalement à la hausse, mais seulement 45% des chômeurs de longue durée quittent les statistiques du chômage parce qu'ils ont retrouvé un emploi (contre 50% pour l'ensemble des chômeurs inscrits). Cela montre, qu'au sein même du chômage de longue durée, s'est constitué peu à peu un noyau dur condamnant irrémédiablement certains demandeurs d'emploi à rester au chômage. [...]
[...] D'après la définition internationale, trois conditions sont nécessaires pour être classer comme chômeur : être sans travail, c'est à dire ni pourvu d'un emploi salarié ni d'un emploi non salarié ; être disponible pour travailler sur un emploi salarié ou non salarié ; être à la recherche d'un travail. D'autre part, l'ANPE fournie tous les mois une statistique des Demandeurs d'Emploi en Fin de Mois (DEFM) comprenant huit catégories différentes. Les DEFM constituent l'indicateur officiel du chômage, cependant cet indicateur est affecté par l'évolution de la législation en matière d'indemnisation ou de gestion du chômage (contrôle, pointage ) et plus généralement par le comportement des chômeurs vis à vis de l'institution ANPE. [...]
[...] Les hommes de plus de 50 ans étaient donc les premiers bénéficiaires de la baisse du chômage de longue durée. Néanmoins, les derniers chiffres publiés, par le Ministère des Affaires Sociales notamment, révèlent que le chômage a enregistré une forte hausse en mars 2003 par rapport à février 2003, progressant de (soit chômeurs supplémentaires) et atteignant ainsi de la population active. Une telle progression du nombre de chômeurs de catégorie qui sert de baromètre officiel, est inédite depuis novembre 2001. [...]
[...] Les travailleurs âgés supportent l'essentiel du poids de la sélectivité du marché du travail. Cette forme de chômage de longue durée, très ciblée sur un public particulier, engendre une mise à l'écart durable du marché du travail qui aboutit à l'exclusion du statut du chômeur. Durant les Trente Glorieuses, caractérisées par une forte croissance, un marché du travail tendu et un chômage se maintenant à un faible niveau, deux types de chômage étaient couramment distingués. Le chômage frictionnel représentant le temps nécessaire aux individus pour trouver un emploi tend à augmenter au cours de cette période car des mutations technologiques et la transformation rapide des emplois rendent l'ajustement entre l'offre et la demande de travail difficile. [...]
[...] Nous pouvons également observer un chômage féminin nettement plus rural que le chômage masculin. De nombreux facteurs interviennent sans doute pour expliquer les difficultés supplémentaires des femmes dans les zones les moins urbanisées, tels que la forte distorsion entre les qualifications des emplois disponibles et celles des demandeuses d'emploi, mais également les facteurs culturels car le fait d'être une femme reste relativement handicapant vis à vis du marché du travail : les femmes ont plus de difficultés que les hommes lors de leur première insertion sur le marché du travail, et les reprises d'activité ne se réalisent qu'après des durées de chômage relativement longues. [...]
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