Les politiques structurelles ont pour objectif de transformer la structure de l'économie d'un pays. Elles sont pour cela basées sur des périodes relativement longues, contrairement aux politiques conjoncturelles qui visent à réaliser des équilibres à court terme. Le programme de Lisbonne adopté en 2000 par le Conseil européen vise ainsi à atteindre puis soutenir la croissance potentielle grâce à des politiques structurelles efficaces.
En quoi les économies d'échelle peuvent-elles constituer un instrument pour ce type de politique ? On parle d'économies d'échelle lorsque le volume de production d'une entreprise augmente plus vite que l'augmentation des facteurs de production. Dans ces conditions, le coût moyen diminue au fur et à mesure que l'entreprise augmente son échelle de production, ce qui lui permet d'obtenir un avantage concurrentiel par rapport aux autres producteurs. Les avantages de l'exploitation des économies d'échelle sont nombreux : baisse des coûts de production, meilleure division du travail entre les entreprises ou les pays qui se spécialisent dans les productions où ils sont les plus efficaces, etc. Le principal inconvénient est la constitution de monopole ou d'oligopole favorisée par l'effet taille des entreprises.
Dans ces conditions, les économies d'échelle peuvent être vues comme un moyen de stimuler la production, l'efficacité du travail et donc d'inciter à innover. L'enjeu pour l'Etat est donc d'augmenter la croissance potentielle grâce à des politiques structurelles favorisant les économies d'échelles et les externalités, tout en maintenant une structure de marché concurrentielle.
[...] Parce qu'elles sont un moyen d'augmenter la croissance potentielle et qu'elles peuvent être favorisées par des interventions étatiques, les économies d'échelle peuvent constituer un objectif majeur des politiques structurelles. Comme nous l'avons vu, elles font partie des caractéristiques des industries modernes, particulièrement dans les hautes technologies, et en cela elles sont un instrument nouveau de politique économique. Cependant, cet instrument doit être utilisé avec précaution car il peut causer des distorsions de la concurrence en favorisant la constitution d'oligopoles ou de monopoles. [...]
[...] Ces effets se font bien ressentir en Europe avec une spécialisation à l'intérieur même des entreprises issues du marché unique comme Airbus. L'exploitation des économies d'échelle et l'intensification de la concurrence entre les firmes ne sont pas forcément incompatibles. Au contraire, un autre avantage des économies d'échelle externes est le maintien d'une concurrence entre les firmes qui favorise la dissipation des surprofits caractéristiques des monopoles, de sorte que les coûts de production unitaires d'un bien diminuent à mesure que l'industrie croit (augmentation du nombre de concurrents). [...]
[...] Or les coûts de production suivent une évolution inverse de celle de la productivité. Des rendements d'échelle croissants correspondent donc à des coûts décroissants à long terme, c'est-à-dire des économies d'échelle. Les raisons de ces économies d'échelle sont deux ordres : une meilleure division du travail, c'est-à-dire une spécialisation de chaque facteur dans son emploi le plus efficace ; la présence de coûts fixes (coûts de gestion), des coûts inévitables même pour un volume de production limitée mais dont la proportion diminue au fur et à mesure de l'augmentation de la production. [...]
[...] Avec des économies d'échelle externes, le coût de production unitaire d'un bien dépend de la taille de l'industrie (et non pas des entreprises qui la composent) et peut conduire à un effet de spécialisation industrielle par zone géographiques (pays, régions) coexistant avec une concurrence véritable entre entreprises au sein d'une industrie. Krugman a souligné l'importance des économies d'échelle comme source d'échange entre les pays. Lorsque que chaque pays se spécialise dans une gamme limitée de biens, il produit ces biens avec plus d'efficacité que s'il essayait de produire tous les biens pour son propre compte. Il profite des économies d'échelle pour sa gamme mais également de la variété de biens grâce aux importations de biens d'autres pays. [...]
[...] L'exploitation des économies d'échelle : nouvel objectif des politiques structurelles ? Les économies d'échelle permettent d'augmenter la croissance potentielle, principal objectif des politiques structurelles 1.1 L'augmentation de l'échelle de production, source de productivité 1.2 Les économies d'échelle, facteur d'une division internationale du travail qui augmente la variété des produits 1.3 Les économies d'échelle, objectif de la création d'un Marché Unique L'exploitation des rendements croissants est donc un moyen d'augmenter la croissance potentielle. Or, les politiques structurelles peuvent avoir un rôle sur la croissance lorsqu'elles favorisent le progrès technologique et les externalités positives en exploitant les économies d'échelle. [...]
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