En 1981, juste après la victoire de F.Mitterrand, le nouveau gouvernement Mauroy choisit de relancer la consommation. La politique budgétaire fut expansionniste. En effet, la majorité de l'époque décida d'engager de nombreuses réformes sociales et en particulier : une baisse de la durée hebdomadaire du travail, une cinquième semaine de congés payés, l'avancement de l'âge de la retraite à soixante ans, l'embauche de nouveaux fonctionnaires, l'augmentation des transferts sociaux, etc? Ce fut une politique résolument keynésienne basée sur le déficit budgétaire, l'initiative de l'Etat, la volonté de diminuer le taux de chômage par l'action sur les dépenses de consommation. La consommation augmenta mais profita aussi aux producteurs étrangers, ce qui entraîna trois dévaluations successives et une nouvelle politique, baptisée : « politique de rigueur » et conduite par L. Fabius.
[...] Pour lui, le revenu effectif se partage entre le revenu permanent et le revenu transitoire (non anticipé). Si les ménages anticipent une baisse de leur revenu permanent, ils vont, par conséquent, diminuer, dans une même proportion, leurs dépenses de consommation. L'augmentation du taux de chômage depuis les années quatre-vingt-dix modifie à la baisse les anticipations des agents. Ils se constituent une épargne de précaution, sorte de matelas de sécurité et diminuent, en fonction des anticipations qu'ils font sur leurs revenus, les dépenses de consommation. [...]
[...] De même, la politique menée, en vue de réduire les déficits publics peut amener les ménages à penser qu'ils paieront moins d'impôts futurs, donc à consommer plus. Ce fut la politique adoptée par le gouvernement d'Alain Juppé avant le changement de majorité en mai 1997. La politique de réduction des prélèvements obligatoires voulue par le président Reagan dans les années quatre-vingt a permis de relancer l'activité économique aux Etats-Unis. Les économistes proches des idées du président s'appuyaient sur la courbe de Laffer. Celui-ci voulait montrer qu'une trop forte imposition des contribuables était un frein aux recettes fiscales, à l'activité économique du pays en général. [...]
[...] Le conflit social de novembre-décembre 1995 a freiné les dépenses de consommation, notamment celles destinées aux fêtes de fin d'année. Des conflits sociaux, l'incertitude politique, des manifestations, des attentats, peuvent faire chuter les dépenses de consommation. (exemples : situation internationale, crise de l'emploi CPE ) Le gouvernement d'Alain Juppé organisa un sommet social à Matignon, en décembre 1995, pour relancer une consommation atone par des mesures fiscales. Il constata que les français consacraient une partie de plus en plus importantes de leur revenu à l'épargne ( en 1996). [...]
[...] Le comportement du consommateur serait-il susceptible d'influencer les dépense de consommation ? En effet, l'enquête du CREDOC (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) montre que le consommateur est sensible à certaines valeurs. Cette enquête a été effectuée à l'aide de critères de sensibilité citoyenne il ressort que les consommateurs, dans les années quatre-vingt-dix, sont plus sensibles aux produits citoyens c'est-à-dire à des produits plus proches du terroir, qui respectent dans leur fabrication l'environnement, dont les fabricants soutiennent une cause humanitaire. [...]
[...] De nombreuses lois furent votées par l'Assemblée nationale pour relancer la consommation. Les effets sur l'économie furent faibles et difficilement appréciables. Des mesures conjonctuelles en général, ne suffisent pas à infléchir une courbe de consommation qui a tendance à stagner. Le manque de confiance dans l'avenir, la peur de se retrouver au chômage, la précarité, des contrats de travail à court terme, n'incitent pas les ménages à consommer. On constate que des mesures gouvernementales ne permettent pas de résoudre la crise de la consommation. [...]
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