A l'aube de ce nouveau millénaire, la Chine fascine et inquiète. Nombreux sont les écrivains et économistes s'étant intéressés à ce pays continent, d'Alain Peyrefitte et son « Quand la chine s'éveillera » à Alain Boublil et son très évocateur « Le siècle des chinois » publié en 1997. Jouets, bicyclettes, pantalons, DVD, lecteurs CD, ordinateurs « made in china » se rencontrent dans toutes les chaumières françaises, les produits chinois inondent notre société. Les peurs des uns s'accompagnent de l'admiration des autres face à ce nouveau géant sur la scène internationale.
Jusqu'au début du XIX° siècle, cet empire millénaire était la principale puissance économique du monde. Une vision trop longtemps européocentriste nous avait fait oublier que la Chine produisait à elle seule plus de biens que toute l'Europe réunie. Mais les guerres, les interventions étrangères et les politiques suicidaires de Mao l'avaient endormie. La Chine, bien que puissance incontestable avec notamment la force atomique, semblait plonger dans un profond état de léthargie. Cependant, un homme pragmatique arrivé à la tête du Parti et du pays en 1978, en libéralisant les campagnes et l'industrie, en favorisant l'initiative privée et l'investissement étranger, a véritablement sorti le dragon de sa torpeur. Cet homme, c'est Deng Xiaoping, à qui la Chine doit aujourd'hui son réveil et son éclatante réussite. Une croissance au second trimestre 2006 de 11.3%, un excédent commercial en hausse de 55% à 61.4 Milliards de dollars au premier trimestre, la croissance chinoise est sans conteste exceptionnelle. Cependant, si l'on estime que la croissance chinoise relève du miracle alors elle se doit d'être juste, de profiter à tous sans causer aucun problème. Le réalisme consiste lui à étudier cette croissance sous tous ses aspects, sans en cacher aucun avec un profond pragmatisme.
Napoléon annonçait au début du XIX° siècle : « quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera ». Le dragon s'est bel et bien réveillé et son envol influence évidemment la conjoncture économique mondiale. Quelles sont donc les caractéristiques et les conséquences de cette croissance exceptionnelle ?
Après avoir démontré que cette « phénoménale » (Royal Bank of Scotland) croissance repose sur des bases solides, nous analyserons en quoi cette croissance peut être qualifiée d'injuste et de problématique.
[...] Enfin, malgré l'annonce de nombres de Cassandre occidentaux, le miracle chinois ne connaît pas la crise et a su traverser des périodes de turbulences sans trop de conséquences : période de surchauffe (83-84 et 92-93), soulèvement de Tienanmen ou crise du SRAS à l'intérieur, arrêt du moteur japonais, crises boursière et monétaires asiatiques explosion de la bulle Internet (2000) à l'extérieur. Ainsi, la croissance chinoise semble tenir du miracle. C'est la première fois qu'un pays aussi peuplé ( 1.3 connaît une croissance aussi forte durant aussi longtemps (30ans). [...]
[...] L'espérance de vie des habitants des villes est également supérieure de 5 ans à celle des habitants des campagnes. Le taux de malnutrition aiguë chez les enfants vivant dans les zones rurales pauvres est environ trois fois supérieur à ce qu'il est dans les zones urbaines. Le creusement des inégalités en Chine est un visage sombre de cette croissance miracle. La croissance économique chinoise n'est pas véritablement bénéfique pour tous. Elle entraîne de plus, nombres d'autres problèmes. Le développement économique chinois doit être mis en relation avec d'autres facteurs. [...]
[...] Partout en Chine, le taux d'imposition est plus bas pour les entreprises étrangères par rapport aux entreprises chinoises. L'état a aussi permis la création de joint-ventures et a simplifié l'administration des mesures à la frontière. Enfin, il convient de noter que l'état utilise aussi la monnaie nationale, le Renminbi car le maintien d'un yuan faible est un instrument de catalyse des exportations à faible coût. Cependant les pressions des Etats Unis se font de plus en plus insistantes afin que celui ci soit réévalué (réévalué de le 21 juillet 2005). [...]
[...] Ainsi l'exemple ci-dessus permet d'embrayer sur le problème énergétique chinois. En effet, le modèle chinois est un grand consommateur d'énergie. L'augmentation de la consommation d'hydrocarbures et de charbon est, depuis 2001, supérieure à 10% par an. La dynamique de cette explosion est la suivante : du fait de la hausse du niveau de vie, on observe chez les ménages l'émergence d'une fièvre consommatrice tant en produits industriels (ce qui augmente la consommation énergétique nécessaire à la production de tels biens), qu'en confort ménager (la consommation d'électricité augmente du fait de la généralisation de produits hi-fi et électroménagers). [...]
[...] Cette expansion urbaine pose aussi un problème d'ordre écologique au gouvernement chinois. Celui-ci a pris en compte dans le onzième plan quinquennal (2006-2010) la protection de l'environnement pour un développement durable. La croissance économique chinoise est ainsi exceptionnelle à plus d'un titre. D'une vitesse et d'une intensité sans précédent dans l'histoire économique, impulsée par le gain de l'échange avec les pays développés, elle est basée sur une économie capitaliste sous contrôle communiste et est principalement tirée par les exportations et les investissements. [...]
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