L'épargne concerne aussi bien les ménages, les entreprises et les administrations publiques. En ce qui concerne les ménages, on la définit généralement comme la partie non consommée du revenu disponible ou revenu après impôt. Elle peut-être considérée comme un moyen de consommer plus tard. Dès lors la décision de consommer est inter temporelle. Trois motifs de détention de monnaie évoqués par Keynes peuvent permettre de comprendre l'épargne des ménages : la transaction (effectuer des achats), la précaution (faire face aux dépenses imprévues) et la spéculation. Ainsi l'épargne des ménages peut être thésaurisée, placée, ou investie. Les entreprises et les administrations publiques partagent quant à elles leur revenu entre dépenses courantes, épargne et investissement. Nous nous attacherons plus à étudier dans cette fiche l'épargne des ménages, cette dernière étant la plus difficile à réguler et à comprendre. Or la régulation de cette épargne et de sa structure constitue un enjeu particulier dans le phénomène de la croissance. En effet l'investissement qui en découle est essentiel à la croissance et il s'agit, pour atteindre un équilibre global, d'épargner suffisamment pour développer la production, sans pour autant trop affecter la consommation. Dès lors on comprend que la compréhension des déterminants de l'épargne est primordiale pour élaborer une politique de contrôle de cette dernière et par la même de la croissance, si tant est qu'une politique efficace est possible.
Il s'agit donc de voir quels sont les facteurs qui peuvent expliquer l'évolution du taux et de la structure de l'épargne en France depuis 20 ans et d'analyser brièvement les résultats des différentes politiques sur cette évolution.
[...] L'évolution du taux d'épargne de la France s'explique par une multitude de facteurs révélant la difficulté du contrôle de ce taux par les institutions Description de cette évolution et confrontation avec les déterminants rationnels de l'épargne : revenu et inflation Description de l'évolution de ce taux. Le taux d'épargne représente l'épargne des ménages rapportée au revenu disponible. L'évolution de ce taux depuis le milieu des années 80 permet de mettre en évidence deux phases principales : - jusqu'en 1987, le taux d'épargne poursuit la baisse amorcée depuis 1978 pour atteindre 11% en 1987 alors qu'il était de 20% en 1978. - le taux d'épargne remonte tendanciellement pour se situer à 16,7% à la fin de 2003(cf graphique à la fin). [...]
[...] En ce qui concerne la structure de cette épargne, la part investie en action et à long terme s'avère trop faible bien qu'en augmentation depuis le début des années 90. Les différentes réformes visant à réorienter l'épargne financière vers une épargne plus productive semblent toutefois trop mitigées, la fiscalité n'étant pas suffisamment hiérarchisée et ceci pénalisant les placements les plus risqués. Par ailleurs, une plus grande déréglementation des activités bancaires semble nécessaire à beaucoup d'économistes afin que l'Etat puisse moins décider de l'affectation de l'épargne, sachant que son intérêt est de la stériliser pour financer ses déficits. [...]
[...] La propension marginale à consommer diminue lorsque le revenu augmente, et donc le taux d'épargne augmente. A l'inverse, donc, ce taux diminue quand le revenu diminue. Cette théorie est confirmée en ce qui concerne la période jusqu'à 87, car alors, du fait de la crise économique et donc du ralentissement très net du pouvoir d'achat les ménages ont eu tendance à désépargner pour faire face aux besoins de consommation. A l'inverse, la croissance du revenu disponible entre 88 et 90 peut expliquer la remontée du taux d'épargne. [...]
[...] Il semble donc que la confiance en l'avenir soit un point essentiel. Dès lors, seule la perspective de progression du revenu disponible semble pouvoir influer sur le niveau d'épargne. II) Evolution de la structure de l'épargne et problèmes liés à la trop faible part des actions Le renforcement de l'épargne financière Les différents types d'épargne et leur évolution. L'épargne globale regroupe l'épargne financière (placements courts ou longs) et l'épargne non financière immobilière (logements, terrains). Depuis 19992, le taux d'investissement immobilier s'est stabilisé alors que la hausse du taux d'épargne globale depuis 87 s'explique surtout par la hausse du taux d'épargne financière qui représente actuellement 44% de l'épargne globale contre environ 12% en 87. [...]
[...] On assiste donc à une réorientation de l'épargne vers des actifs plus productifs. La politique de l'Etat en matière d'évolution de l'épargne l'Etat a entrepris de libéraliser l'épargne en France afin de la faire évoluer vers une épargne plus productive. En ce qui concerne l'épargne liquide, la loi de finances de 98 alourdit la fiscalité sur les contrats d'assurance vie, alors que des dispositions fiscales favorables ont été maintenues pour les contrats investis à + de 50% en actions. Mais le renforcement de l'épargne longue investie en action dépend surtout de l'évolution de l'épargne salariale et de la création d'une véritable épargne retraite investie en actions. [...]
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