Premier mai 2004 : avec l'élargissement à 10 nouveaux pays de l'Union Européenne, la population de l'Union passe de 380 à 480 millions d'habitants – un des arguments les plus avancés par les partisans de l'élargissement pour mettre en évidence son caractère bénéfique, tant pour les nouveaux entrants que pour les Quinze. La vitalité démographique, surtout quand elle se caractérise par un rajeunissement de la population, est donc d'emblée et par un consensus considérée comme un moteur important du développement économique et social d'un territoire. Cette assertion est-elle vérifiée pour les PDEM depuis 1945 ? Leur évolution démographique depuis 1945 a-t-elle été un frein ou un moteur des croissances économiques nationales de ces pays ?
Si la destinée démographique des pays développés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale est hétérogène, quelques tendances communes, parallèles à la remarquable croissance connue par ces pays sur la période, se dégagent : achèvement de la transition démographique et de l'urbanisation amorcées au XIXe siècle, vieillissement de la population, soldes migratoires positifs, émergence de nouveaux modèles familiaux… Mais ces phénomènes ont été plus ou moins marqués et rapides selon les pays, certains d'entre eux (France, Etats-Unis) ayant de plus connu un baby-boom important dès avant la fin de la guerre. Ces divergences peuvent-elles contribuer à expliquer les différents modèles de croissance connus par les PDEM depuis 1945 ?
Si la vitalité démographique semble corrélée à la croissance des PDEM depuis 1945, la relation de causalité entre les variables démographiques et économiques n'est pourtant pas immédiate ; le lien qui existe cependant entre elles et les problèmes récents soulèvent la question des politiques démographiques à adopter dans les PDEM pour favoriser les croissances économiques nationales.
[...] Ce modèle de croissance différent, très efficace durant les décennies 70 et 80, a donc connu une crise avec les années 1990, au Japon comme en Allemagne : la croissance stagne –l'Allemagne a dépassé début 2005 le seuil de 5 millions de chômeurs, un record jamais atteint depuis la dépression des années les tensions sociales se multiplient et le climat d'incertitude n'encourage ni la reprise économique, ni la reprise démographique. Cette évolution économique et démographique est d'autant plus grave que l'Allemagne et le Japon sont confrontés à un problème de vieillissement de leur population –l'Allemagne surtout, qui connaît un solde naturel négatif- et que l'immigration est à l'origine de tensions politiques et culturelles qui interdisent d'y voir la panacée aux problèmes démographico- économiques des PDEM. Dès lors, quelles politiques démographiques adopter pour favoriser le retour à ou le maintien de la croissance ? [...]
[...] Cohen, Nos temps modernes) et permet de stimuler la croissance : les pays scandinaves qui ont le taux d'activité le plus élevé de l'Union Européenne sont ceux qui parviennent le mieux à concilier croissance soutenue et compromis sociaux. Les politiques démographiques devraient donc cibler le maintien d'une activité élevée, notamment à travers des incitations pour les catégories les moins actives : jeunes, personnes au-dessus de 50 ans, femmes mais de telles politiques, comme celles de formation, fondamentales pour le développement et la diffusion du progrès technique au cœur de la croissance, dépassent déjà le cadre du démographique, illustrant le lien étroit entre évolutions économiques et démographiques. De la nécessité des politiques natalistes et/ou d'immigration ? [...]
[...] D'après les projections de l'Insee, la population en âge de travailler en France devrait diminuer de près de personnes par an dans les quinze prochaines années, le nombre de retraités augmentant parallèlement. En 2015, il n'y aura que deux actifs pour un retraité en France, ce qui pose le problème de la viabilité du système de retraites par répartition. Le recours à une immigration massive ne ferait que retarder l'échéance du problème, d'autant plus sérieux que le débat entre retraites par répartition et par capitalisation n'a que partiellement lieu d'être. [...]
[...] L'économie allemande s'est en effet tournée très rapidement vers une croissance fondée sur la compétitivité hors prix, donc le progrès technique moteur de croissance intensive par excellence- et le rôle majeur des exportations. Le Japon a connu la même évolution à partir des années 1960, après avoir rattrapé le retard dû à la guerre. Aussi ces deux pays ont-ils mieux résisté que les autres à la crise des années 1970, celle-ci n'ayant pour eux pas coïncidé avec l'arrivée massive sur le marché du travail des générations de baby-boomers. [...]
[...] L'évolution démographique des PDEM depuis 1945 a-t-elle été un frein ou un moteur de la croissance de ces pays ? Premier mai 2004 : avec l'élargissement à 10 nouveaux pays de l'Union Européenne, la population de l'Union passe de 380 à 480 millions d'habitants un des arguments les plus avancés par les partisans de l'élargissement pour mettre en évidence son caractère bénéfique, tant pour les nouveaux entrants que pour les Quinze. La vitalité démographique, surtout quand elle se caractérise par un rajeunissement de la population, est donc d'emblée et par un consensus considéré comme un moteur important du développement économique et social d'un territoire. [...]
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