[...] Malgré la crise de 2009, qui a provoqué une baisse de 11% des échanges mondiaux, le Brésil est devenu la sixième puissance économique mondiale. Devançant alors le Royaume-Uni, alors même que l'économie brésilienne se trouvait jusque dans les années 2000, soumise aux aléas des échanges mondiaux. Alors que la croissance progressait depuis 2000, la crise financière venue des Etat-unis, touche le Brésil via le crédit crunch, les banques ne prêtant plus, les échanges et la croissance sont gelés. Dans un contexte difficile où les entreprises n'investissaient plus, où les échanges mondiaux ont été fortement ralentis, le Brésil a vu, en 2009, son PIB diminuer seulement de 0,6% quand le Royaume-Uni subissait une baisse de 4%.
Dans un contexte de crise systémique, le Brésil s'est indéniablement développé, devenant un acteur majeur de l'économie mondiale. Nous chercherons donc à comprendre quels sont les atouts du Brésil qui lui ont permis de résister à cette crise et à mesurer l'efficacité des orientations politiques prises à l'aube de cette crise. Ainsi, nous pourrons évaluer la durabilité de cette nouvelle puissance économique.
[...] Le Brésil présente de nombreux atouts pour l'économie du pays, notamment grâce à ses avantages naturels et à son agriculture, mais aussi grâce à l'industrie et aux investissements étrangers qui ont fait la force de ce pays après la Seconde Guerre Mondiale jusqu'aux années 1980 et le début de la récession ainsi que de l'inflation. Aujourd'hui, par une politique budgétaire, le Brésil a réussi à lutter contre ces deux fléaux.
A. Un secteur primaire prépondérant
Le Brésil a un énorme avantage face aux autres pays du Monde : il peut compter sur des avantages comparatifs naturels (DELGADO G., 2010). En effet, ce pays d'Amérique du Sud présente de grandes surfaces agricoles aux sols riches, une disponibilité en eau douce très conséquente, des ressources en biomasse importantes ou encore de riches gisements ; c'est pourquoi, en 2008, le secteur primaire représente 28% du PIB brésilien (BOUDIER F., 2008).
[...] Le coton est devenu en une dizaine d'années, l'une des productions importantes du pays. En effet, grâce à l'amélioration des conditions de culture (mécanisation) et à une sélection génétique adaptée au type de sol et au climat, la croissance de la productivité a explosé ce qui place le Brésil comme le troisième exportateur mondial de coton (Ministère de l'Agriculture).
En ce qui concerne la production de maïs, le Brésil a produit 53,2 millions de tonnes sur la période 2009/2010 d'après la Ministère de l'agriculture, cette plante étant essentiellement utilisée pour la nutrition animale. Ainsi, le pays est considéré comme le troisième producteur mondial de maïs.
La production d'agrumes, essentiellement d'oranges, dans le pays est très importante. En effet, la production brésilienne de jus d'orange correspond à 60% de la production mondiale (Ministère de l'Agriculture). (...)
[...] Cette caractéristique lui donne un avantage considérable par rapport aux pays qui n'ont pas ce potentiel de production primaire (ex : Japon) pour qui, il est nécessaire d'importer, et donc d'ôter la valeur de ces importations au PIB. On constate donc que la force exportatrice du Brésil a été un atout face à la crise. Cependant, le Brésil n'avait en 2008 qu'un taux d'ouverture inférieur à 14% (contre 28% pour la France). Le taux d'ouverture étant un ratio exprimé en pourcentage du PIB nominal, on constate que la somme des importations et des exportations divisée par deux, représente dans le PIB national une partie inférieure à celle que l'on mesure dans les pays européen. [...]
[...] En 2007, la part des exportations agricoles représentait 36,7% des exportations globales du Brésil. Les exportations de produits industrialisés sont en baisse. Nous pouvons expliquer cela par l'appréciation de la monnaie et donc par l'appréciation du taux de change sur le marché, les produits brésiliens deviennent plus chers pour les pays étrangers. Cependant, la production automobile augmente fortement, dépassant celle de la France en 2010. En ce qui concerne les produits de moyenne et de haute technologie, leur exportation est limitée due à la forte compétitivité des marchés asiatiques, à l'exception faite de l'aéronautique. [...]
[...] Si le Brésil a réussi à maintenir un PIB autour de Mds c'est notamment grâce à une consommation qui a été préservée. Or en période de crise économique, la propension marginale à consommer d'un individu diminue. Par effet multiplicateur, le PIB du pays pourra être très rapidement touché. C'est pourquoi un certain nombre de mesures ont été prises visant à préserver le pouvoir d'achat et la consommation des plus pauvres. Le gouvernement de Lula, président issu du parti des travailleurs, a décidé de diminuer les impôts sur une série de produits, permettant de masquer les effets de l'inflation. [...]
[...] Figure 1 : Position du Brésil sur quelques marchés agricoles et agro- alimentaires (AUBERT D. et JUMEL S., 2006) Cultures L'économie agricole du Brésil se basa en premier sur l'exploitation du café, et ce, à partir du 19ème siècle. Cette culture jouera longtemps un rôle clé au Brésil autour duquel l'économie et le politique seront organisées. Jusqu'en 1973, le café reste dominant pour l'économie du pays, malgré la crise de 1929 et la chute des cours du café de 30% (DURIEZ B. [...]
[...] et JUMEL S., 2006) La production de cannes à sucre se développe de plus en plus ces dernières années. L'exportation du sucre est en hausse (BERTRAND J.P., 2004), rapportant en 2010, quatorze milliards de dollars au pays (La France Agricole, 2010). En effet, le Brésil est devenu le plus gros producteur international de canne à sucre et ainsi fournit plus de la moitié du sucre consommé dans le Monde. De plus, il est également le premier producteur d'éthanol (obtenu à partir de canne à sucre), utilisé comme biocarburant (Ministère de l'Agriculture). [...]
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