La prolifération des accords régionaux:
Les capitales soutiennent à haute voix l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) mais les Etats sont de plus en plus nombreux à se détourner de la voix multilatérale en concluant plutôt des accords bilatéraux ou régionaux.
L'OMC se sent menacée car le principe de non discrimination des échanges est remis en cause par ces accords. En effet, à la fin 2004, 206 accords régionaux étaient en vigueur.
Le directeur de l'OMC, M. Supachaï Panitchpakdi, a affirmé que "les relations commerciales préférentielles et discriminatoires deviennent une caractéristique toujours plus présente, et peut-être irréversible, du système commercial international". Le traitement de la Nation La Plus Favorisée est donc devenu un traitement exceptionnel.
Les trois principaux responsables de cette prolifération d'accords sont les Etats-Unis, la zone Asie-Pacifique et l'Union Européenne.
Si les Etats cherchent de plus en plus à réglementer leurs échanges en dehors du cadre de l'OMC, c'est que l'OMC ne leur donne pas satisfaction. L'échec de la conférence de Cancun en est l'illustration; et à la suite de cet échec ont suivi beaucoup d'accords régionaux. Les échecs à répétition de l'OMC expliquent donc pour une partie la multiplication des dérives.
Cependant, il nous faut rappeler que trouver un consensus au fur et à mesure que le nombre d'adhérents croît (148 actuellement) devient difficile. D'après Pascal Lamy, ex-Commissaire au Commerce et prétendant au poste de Directeur de l'OMC, "les ensembles régionaux peuvent constituer un espace à même de permettre de concilier les préférences collectives et de limiter les effets déstabilisateurs de l'ouverture [des marchés]".
Mais qu'est-ce que l'intégration régionale?
Elle désigne à la fois l'intégration économique, c'est-à-dire le degré d'interpénétration de l'activité économique de pays appartenant à une même zone géographique, et l'intégration "institutionnelle", c'est-à-dire les accords permettant de promouvoir cette interpénétration.
Les accords régionaux obéissent souvent à des considérations d'ordre politique, et ne constituent ni une condition nécessaire, ni une condition suffisante à l'intégration économique effective. Ils peuvent néanmoins constituer une première étape vers une ouverture à l'échelle mondiale, et donnent plus de poids aux pays membres dans leurs négociations avec les pays tiers.
Quels sont les arguments en faveur de l'intégration régionale?
Les arguments économiques en faveur des accords d'intégration régionale reposent sur les bénéfices de l'ouverture commerciale.
D'après les théories traditionnelles du commerce international, elle augmente la concurrence et donc la productivité, elle permet une spécialisation conforme aux avantages comparatifs, elle augmente la taille des marchés et permet de bénéficier d'économies d'échelle, elle favorise les transferts technologiques.
L'ouverture régionale, plus facile à mettre en oeuvre que l'ouverture mondiale, peut constituer un optimum de second rang (sachant que l'optimum de premier rang est l'ouverture mondiale).
Le Mercosur:
Le Mercosur est l'union douanière latino-américaine fondée en 1991. Les pays membres sont: l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay. Les membres associés sont le Chili et la Bolivie.
Ce accord mène en 2005 trois négociations: la première dans le cadre l'OMC, la deuxième avec les Etats-Unis et la troisième avec l'Union Européenne.
Dans notre étude, nous nous intéresserons aux négociations entre le Mercosur et l'UE et étudierons les bénéfices économiques de cette coopération.
Les buts du Mercosur:
Le régionalisme est l'arme des pays du Sud pour lutter contre leur manque de poids dans les relations économiques internationales. Le Mercosur vise à empêcher la constitution d'une zone de libre-échange américaine (ZLEA) dominée par les Etats-Unis et à favoriser l'émergence d'un ensemble capable de promouvoir son propre développement.
Mais il faut éviter que les situations économiques des pays membres ne soient trop hétérogènes, le risque étant de ne développer que le plus puissant d'entre eux, ce qui est le cas avec la prédominance du Brésil en Amérique latine. Le Mercosur est donc davantage perçu comme un moyen de limiter sa dépendance vis-à-vis des Etats-Unis par le Brésil que par les autres pays membres tel que l'Uruguay.
Le Mercosur a l'ambition d'approfondir la coopération, au-delà des accords commerciaux, par des programmes communs de développement des infrastructures, par une convergence des politiques macroéconomiques et par une harmonisation des législations sociales.
Mais dans un contexte de récession mondiale (et en particulier américaine), les processus d'intégration régionale sont remis en cause; et la dévaluation du real puis celle du peso en Argentine a eu des répercussions au sein du Mercosur.
Notre étude:
Nos allons étudier les négociations entre le Mercosur et l'UE et déterminerons les bienfaits économiques pour les deux parties si une coopération économique est mise en oeuvre.
Dans une première partie, nous dresserons un tableau de la situation et de la coopération économique en Amérique latine.
Dans une deuxième partie, nous discuterons de la coopération économique entre le Mercosur et l'UE sachant que la problématique de notre étude est la suivante: les pays membres du Mercosur ont-ils intérêt à signer un accord commercial avec l'UE?
[...] Les chances de cette négociation et les débouchés Les négociations ont abouti en Octobre 2004 à une signature lors du renouvellement de la Commission européenne. Mais l'accord s'est finalisé dans la douleur et a presque failli ne pas être signé. En effet, quelques mois avant la signature de l'accord, le ton s'est tendu entre l'UE et le MERCOSUR. D'un côté, les Européens disent "offre insuffisante" et de l'autre les latino-américains répondent "la vôtre est déséquilibrée". Les enjeux économiques étaient considérables. [...]
[...] Elle a aussi beaucoup à gagner dans le domaine des services compte tenu de son degré d'ouverture et du caractère relativement fermé du Mercosur. c. La question agricole Les négociations commerciales butent principalement sur l'obstacle de la question agricole. En effet, le Mercosur veut obtenir une plus grande ouverture du marché agricole de l'UE. On rappelle que dans le domaine agricole les pays du Mercosur ont un fort potentiel d'exploitation et une compétitivité énorme. Leurs prix sont beaucoup plus bas que les prix communautaires pour le blé, le sucre le poulet ou la viande bovine par exemple. [...]
[...] Les arguments économiques en faveur des accords d'intégration régionale reposent sur les bénéfices de l'ouverture commerciale. D'après les théories traditionnelles du commerce international, elle augmente la concurrence et donc la productivité, elle permet une spécialisation conforme aux avantages comparatifs, elle augmente la taille des marchés et permet de bénéficier d'économies d'échelle, elle favorise les transferts technologiques. L'ouverture régionale, plus facile à mettre en oeuvre que l'ouverture mondiale, peut constituer un optimum de second rang (sachant que l'optimum de premier rang est l'ouverture mondiale). [...]
[...] L'échec de la conférence de Cancun en est l'illustration; et à la suite de cet échec ont suivi beaucoup d'accords régionaux. Les échecs à répétition de l'OMC expliquent donc pour une partie la multiplication des dérives. Cependant, il nous faut rappeler que trouver un consensus au fur et à mesure que le nombre d'adhérents croît (148 actuellement) devient difficile. D'après Pascal Lamy, ex-Commissaire au Commerce et prétendant au poste de Directeur de l'OMC, "les ensembles régionaux peuvent constituer un espace à même de permettre de concilier les préférences collectives et de limiter les effets déstabilisateurs de l'ouverture [des marchés]". [...]
[...] En 1994, la Commission européenne a proposé une stratégie en deux phases: -la conclusion d'un accord-cadre interrégional pour le commerce. -la coopération puis préparation d'un accord d'association interrégional. Comme le Chili est associé au Mercosur, l'UE a décidé de négocier avec lui un accord de même type. Les domaines abordés dans les futurs accords sont aussi, mis à part le commerce et la coopération économique, la coopération sociale et culturelle, l'éducation et la formation, la lutte contre la drogue et la criminalité organisée, la coopération entre les administrations. [...]
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