L'Etat représente l'agent économique le plus important de par sa taille et son pouvoir. Son poids depuis le début de la révolution industrielle a augmenté, même si certains pays tentent d'infléchir cette progression depuis l'arrivée de politiques néo-libérales (Etats-Unis et Royaume-Uni).
L'économie de marché marie la liberté d'entreprendre et le droit. Paradoxalement, la libre entreprise demande peu de règles pour s'épanouir. Pourtant, celles-ci permettent le fonctionnement de l'économie de marché. Un Etat fort garantit des échanges sécurisés, fiables, et respectueux d'une certaine déontologie du droit. Il est également livré à lui-même et susceptible de s'orienter vers des dysfonctionnements incontrôlables. De nombreux exemples montrent des excès dommageables pour l'économie. L'Etat détient une personnalité juridique et politique, alors que le marché, lui, n'est pas engagé. Cette question de la responsabilité pose le problème de l'encadrement de la liberté du marché. Doit-on laisser faire le marché, ou alors demander à une entité supérieure d'exercer une fonction d'arbitrage ? (...)
[...] La notion d'État justiciable et responsable de la bonne marche de l'économie de marché semble validée. Il en est tout autrement de l'État agent économique sur le marché. De nombreux effets négatifs en témoignent. Il suffit de rappeler les différentes rigidités observées sur le marché du travail, des capitaux et des biens et services. Les mécanismes de l'offre de la demande en sont altérés. Depuis 1980, les déréglementations permettent de laisser une partie des marchés (financiers, biens et services) s'exprimer sans aucune intervention de l'État. [...]
[...] L'État peut même aller jusqu'à la nationalisation si la situation d'une entreprise devient monopolistique. L'étape français a procédé de cette manière (mais davantage pour des raisons politiques) alors que d'autres pays (États-Unis, Angleterre) ont au contraire démantelé l'entité en plusieurs entreprises. La crise de 1930 va rendre la présence de l'État inévitable. Les tensions sur le marché du travail obligent les pouvoirs publics à dépenser des sommes importantes pour endiguer le marasme et la misère. La gravité de la situation demande une autre solution qu'un simple ajustement du marché par les mécanismes classiques de l'offre et de la demande, touchant aussi bien les marchés du travail que ceux des capitaux, des biens et services. [...]
[...] Néanmoins, elle a besoin d'un cadre structuré afin d'assurer un développement satisfaisant. L'État peut apporter une réponse convaincante au marché en offrant des garanties lorsque celui-ci est imparfait, défaillant, voir absent. Il peut produire des biens collectifs capables de satisfaire des besoins que le marché n'a pas vocation à offrir. A. Smith admet une intervention de l'État pour bâtir des ponts, des canaux, éduquer la population. Dans une première partie, on démontrera qu'il n'y a pas de marché sans État. [...]
[...] Poursuivant un raisonnement similaire, Hayec (1944) montrent qu'une inefficacité des budgets est toujours constatée, car sans contrainte de prix, c'est la collectivité qui supporte le coût. Pour les économistes de l'offre, l'État pénalise l'offre avec la pression fiscale (cours de Laffer qui révèle l'arbitrage travail-loisir), avec le soutien aux entreprises inefficaces, avec les réglementations rigides, avec les dépenses collectives (la productivité des services collectifs selon Baumol (1980), est faible et a peu de chances de progresser en raison d'une main- d'œuvre abondante dans les services d'éducation et de santé). [...]
[...] Il assure la protection des biens et services que le marché n'assure pas. Il se charge également de corriger des imperfections observées sur le marché. Et stabiliser l'économie en effectuant des régulations Présence économique de l'État sur le marché Le mercantilisme (Cantillon, Colbert) justifie l'intervention de l'État sous forme de règlements, taxes, contrôles, que la monarchie met en œuvre dans le but de développer le commerce et le progrès industriel. Plus tard, Keynes reprendra une partie des idées de ce courant, à l'origine de la présence économique l'État, dans les manufactures des compagnies commerciales, des constructions d'infrastructures, au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. [...]
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