Pigou a démontré, en énonçant la théorie du bien-être, la nécessité d'une intervention des pouvoirs publics pour pallier cette défaillance du marché. Mais qu'en est-il réellement ? L'Etat doit-il intervenir pour résoudre le problème des externalités ? Il y a certes des solutions étatiques aux effets externes (I). Mais l'intervention même de l'Etat en vue d'une résolution de ce problème peut être remise en cause (II)
[...] Selon Coase, il suffit que l'Etat attribue la ressource qui est à l'origine des externalités (par exemple une rivière polluée) à une des deux parties en présence, soit le riverain, soit la firme qui pollue. Ensuite, le mécanisme de marché va se mettre en marche et permettre d'internaliser les effets externes. L'Etat peut tout d'abord attribuer la rivière à la firme, qui peut donc polluer autant qu'elle le souhaite puisque cette ressource lui appartient désormais : cette première solution est qualifiée de laissez- faire. [...]
[...] D'aucuns affirment que la centralisation est source d'externalités. Le fait que le marché soit défaillant n'implique pas que la gestion publique soit automatiquement préférable. Conclusion Introduction La notion d'externalité ou effet externe a été développée dans les années 1920 sous la plume de Marshall, Pigou, Young, avant d'être systématisée par Meade dans les années 1950. Elle recouvre une situation dans laquelle l'acte de consommation ou de production d'un agent influe positivement ou négativement sur l'utilité d'un autre agent, sans que cette interaction ne transite par le marché, c'est-à-dire le mécanisme des prix. [...]
[...] L'Etat doit-il intervenir pour résoudre le problème des externalités ? Sommaire Introduction I. Solutions étatiques au problème des externalités Il apparaît que l'origine des externalités réside dans l'imperfection des droits de propriété. Une première solution, envisagée par Young, Meade et surtout Pigou consiste à taxer celui qui en est l'origine. Dans le cas d'externalités positives, l'Etat peut renforcer les droits de propriété et subventionner l'activité économique. Aujourd'hui, une nouvelle solution, initiée par Dales en 1968, se développe aux Etats-Unis et repose sur le principe du marché des droits à polluer. [...]
[...] De plus, rien ne permet d'affirmer que là où le marché est incapable de définir le coût de l'externalité, l'Etat en sera plus capable. Au contraire, l'Etat peut, davantage que le marché, être sujet à des pressions et des manipulations, l'amenant à adopter des mesures inefficientes voire contre-productives. Conclusion Les externalités apparaissent comme inévitables à l'activité de production et de consommation de biens publics notamment. Dès lors, le marché ne peut que révéler son incapacité à conduire au bien-être général d'une manière autonome. [...]
[...] Formellement, il y a externalités sur les fonctions d'utilités des deux agents : la consommation préférée dépend étroitement des préférences de l'autre agent. Les décisions sur les biens privées devraient être laissées aux agents, si l'on veut résoudre le problème des externalités. En ce qui concerne les biens publics, nous devons certes concéder qu'un tel bien a par définition une certaine étendue qui dépasse le cadre individuel, et un certain niveau de centralisation semble donc approprié. Mais, à nouveau, tout excès de centralisation crée lui-même des effets externes indésirables. [...]
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