Selon l'économiste britannique J.M. Keynes, la monnaie établit un « lien entre le présent et l'avenir » et constitue ainsi un instrument de réserve de valeur. En effet, selon lui la monnaie permet de garder du pouvoir d'achat, sauf en cas d'inflation.
Dès lors, qu'est-ce que la monnaie ? La monnaie désigne l'ensemble des moyens de paiement directement utilisables pour régler les transactions sur le marché des biens et services. Elle rend donc un service lors des achats, ce qui justifie sa détention. Ainsi pour certains, la détention de monnaie par l'individu devient un choix rationnel, c'est-à-dire permettant de maximiser son utilité sous une certaine contrainte.
Si pendant des siècles les travaux sur la monnaie se sont résumés à ceux de la Théorie Quantitative de la Monnaie (TQM), Keynes va par la suite remettre en cause ces hypothèses et proposer une toute autre vision de la demande de monnaie. En effet, celle-ci ne va pas de soi : si la détention de monnaie est rationnelle du fait que celle-ci rend service, il est également rationnel de ne pas détenir trop de monnaie.
Il convient donc de se demander à quel point il est rationnel de détenir de la monnaie.
Pour ce faire, nous verrons dans une première partie l'analyse unidimensionnelle de la TQM puis, dans une seconde partie, son pendant keynésien.
[...] En effet, détenir son épargne sous forme liquide empêche la perception d'intérêts. Le consommateur, rationnel, va donc étudier et comparer ces deux aspects à ceux d'autres actifs financiers. Si pour la TQM originelle la demande de monnaie est une fonction croissante du revenu réel, pour Friedman elle dépend certes du revenu, mais du revenu permanent pour être plus précis, c'est-à-dire la somme des revenus futurs, anticipés et actualisés. Or, le revenu permanent, dans la théorie de Friedman, dépend lui-même du taux d'intérêt. [...]
[...] En revanche, si les ménages anticipent une baisse du taux d'intérêt, ils vont alors demander peu de monnaie sous forme liquide, mais préférer au contraire placer leurs liquidités. On voit ainsi apparaître une relation décroissante entre le taux d'intérêt anticipé et la demande de monnaie : plus il est élevé, moins la demande de monnaie pour motif de spéculation est importante. B. Le degré de préférence pour la liquidité Les ménages ont en effet une préférence pour la détention liquide de leur épargne, c'est-à-dire sous forme monétaire, et ce, pour deux raisons. D'une part, du fait que l'avenir est incertain. [...]
[...] Ainsi, les ménages ne sont pas assurés de retrouver la valeur initiale de leurs placements le jour où ils en auront besoin. D'autre part, la monnaie a une caractéristique qui lui est propre : elle peut tout acheter et être conservée sans coût ni risque, si ce n'est le coût d'opportunité. Ainsi, Keynes apporte ici un élément de décision supplémentaire qui n'a certes aucune dimension économique, mais dépend uniquement de la confiance qu'ont les agents en l'avenir : s'ils sont très confiants, les ménages vont demander peu de monnaie pour ce motif. [...]
[...] Il convient donc de se demander à quel point il est rationnel de détenir de la monnaie. Pour ce faire, nous verrons dans une première partie l'analyse unidimensionnelle de la TQM puis, dans une seconde partie, son pendant keynésien. I. L'analyse de la TQM : une rationalité de la demande de monnaie limitée Si pour les tenants de la TQM il n'est pas nécessairement rationnel de détenir de la monnaie, c'est qu'ils ne distinguent qu'un motif d'encaisse. Cette analyse repose essentiellement sur l'influence de la quantité de monnaie sur le niveau des prix. [...]
[...] La diversification des motifs d'encaisse Ainsi, Keynes conserve le motif de transaction et distingue deux cas. Tout d'abord celui des entreprises qui détiennent de la monnaie pour faire face à leurs dépenses productives : achats matières premières, paiement des salaires Globalement, les dépenses réalisées sont une fonction croissante de la richesse créée, c'est-à-dire du revenu. Vient ensuite le cas des ménages qui eux détiennent de la monnaie pour répondre à leurs dépenses de consommation courante, qui sont elles aussi une fonction croissante de leur revenu. [...]
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