La conception peut être vue sous deux angles très différents. D'un côté, c'est le processus organisationnel et social à travers lequel est créé un objet technique. D'autre part, la conception peut être le raisonnement qui mène à l'imagination et la création d'un objet technique. Quelque soit le point de vue considéré, vu l'état de la technique dans le courant de l'histoire, il est logique que la question de la théorisation de la conception n'ait pas été posée jusqu'à la fin du XXème siècle.
A fortiori, les enjeux et les besoins industriels et théoriques de la seconde moitié et surtout de la fin du XXème siècle ont nécessité la mise en place d'une telle théorie. C'est ce qu'ont fait Armand Hatchuel et Benoit Weil avec la conception de la théorie dite « C-K » au début des années 2000.
[...] Des espaces non bornés et expansibles. Tout d'abord, il est intéressant de remarquer que de nouveaux concepts peuvent toujours être mis en place, et que les connaissances humaines sont en constante évolution. On peut donc en déduire une première propriété des espaces C et K : ces espaces sont non bornés. Hatchuel et Weil qualifient aussi ces espaces d'indéfiniment expansibles Pour comprendre ce que cela signifie, intéressons-nous à la notion d'expansion en elle-même. Les deux fondateurs de la théorie C-K empruntent encore une fois un terme issu du vocabulaire mathématique. [...]
[...] Les innovations δ C - δ K Ces innovations ne sont en rien révolutionnaires. Elles n'ont qu'un apport restreint aux deux espaces C et donc n'exigent pas beaucoup de fonds et de R&D afin d'être conçues. Enfin, elles découlent souvent de l'ajout d'une variante à un produit déjà existant. Un exemple de ce genre d'innovation pourrait être donné par la création par Kellogg's d'une nouvelle marque de céréales qui serait obtenue par le mélange de deux types de céréales déjà existantes. [...]
[...] Un point important à soulever quant à un concept dans le cadre de la théorie C-K est qu'il ne possède pas de statut logique. En d'autres termes, il ne peut pas être dit d'un concept qu'il est vrai ou faux. D'ailleurs, le statut logique du concept est en lui-même subjectif : ce qui peut sembler vrai pour une personne peut paraître totalement faux pour une deuxième personne. Ainsi, alors que des ingénieurs essayaient de concevoir le Concorde et voyaient une vérité logique dans la possibilité de créer le concept défini par un engin volant se déplaçant à une vitesse supérieure à la vitesse du son il n'est pas impossible que bien des personnes totalement extérieures à ce projet n'aient pas cru en la possibilité de créer cet avion. [...]
[...] Pour plus de clarté, supposons que nous voulons créer un certain objet X ayant un certain nombre de propriétés bien définies. Pour Hatchuel, X muni de ses propriétés définit un deuxième ensemble, que l'on nommera Y par la suite. Cet ensemble est inclus dans l'espace des concepts C. Plus précisément, ce sous-ensemble Y de C est composé de toutes les entités ayant de manière conjointe la totalité des propriétés que X doit avoir. L'espace des concepts, quant à lui, est formé par la totalité des ensembles de type Y qui peuvent exister. [...]
[...] La disjonction K-C 2. Le raisonnement de conception a. Les opérations C K b. Les opérations K K c. Les opérations K C d. Les opérations C C 3. La conjonction C-K III La classification des innovations 1. Les innovations δ C - δ K 2. Les innovations δ C - δ K 3. [...]
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