La notion d'intérêt général concerne une situation dans laquelle tous les marchés de biens et services sont simultanément en équilibre. La question intéresse les économistes tout simplement parce que tous ces marchés sont d'une manière ou d'une autre interdépendants.
Il est évident que si les facteurs de production, en particulier la main d'œuvre, sont pleinement employés, la décision de produire davantage d'un bien pour faire face à une augmentation de la demande de ce bien, suppose un transfert de main d'œuvre, de matières premières ou d'énergie en provenance d'autres branches d'activité ; ce qui signifie que, dans ces autres branches, la capacité de production et l'offre seront réduites. De là il résulte que le volume de production et la quantité offerte sur un marché ne peuvent pas être déterminés isolément, mais seulement en relation avec les niveaux de production des autres branches qui emploient les mêmes ressources productives et les mêmes technologies.
[...] Pour être efficace au sens de Pareto, une économie doit remplir trois conditions : assurer l'efficacité de la production, l'efficacité de l'échange et l'efficacité de la combinaison de biens produits : L'efficacité de la production implique qu'il ne soit pas possible d'accroître la production d'un bien sans réduire la production d'un autre ; autrement dit, tous les facteurs de production disponibles doivent être pleinement utilisés. L'efficacité de l'échange signifie qu'il n'est pas possible de réaffecter les ressources productives au bénéfice de quelqu'un sans nuire à quelqu'un d'autre. L'efficacité de la combinaison de biens produits signifie que la composition de la production reflète les préférences des consommateurs et qu'il n'est pas possible de la modifier sans nuire à quelqu'un. Ces conditions sont réalisées dans une économie parfaitement concurrentielle. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'existe qu'une seule affectation optimale des ressources possible. [...]
[...] Dans ces conditions, les économistes ont été conduits à proposer des méthodes spécifiques destinées à déterminer les effets des changements économiques sur le bien-être social. Ils ont notamment proposé des tests de compensation dont le principe est le suivant : considérons deux états différents de l'économie que, pour simplifier, on appellera l'état A et l'état B ; il s'agit de comparer ces deux situations pour savoir si l'une est préférable à l'autre du point de vue du bien-être social. D'une manière générale, on admet que la situation A est socialement préférable à la situation B si ceux qui ont avantage à la situation A peuvent compenser les pertes de ceux qui préfèrent la situation B tout en conservant un bénéfice. [...]
[...] Dans sa célèbre Théorie de la Justice, John Rawls a tenté de définir les principes qui pourraient faire l'objet d'un accord unanime entre individus libres et rationnels. Pour juger en toute objectivité, chacun devrait ignorer au départ sa propre position future dans la société , la catégorie sociale à laquelle il appartiendrait, ses aptitudes personnelles et ses centres d'intérêt, ainsi que le niveau de développement de l'économie. Placés dans cette situation d'ignorance, les individus devraient logiquement, selon Rawls, se rallier au principe suivant : Les inégalités économiques et sociales doivent être agencées pour le plus grand avantage des moins favorisés et liées à des fonctions et à des situations ouvertes à tous dans des conditions d'égalité réelle des chances L'interprétation courante de ce principe est que la répartition des richesses au sein de la société doit être telle que le bien-être des personnes les moins favorisées soit le plus élevé possible. [...]
[...] D'un point de vue pratique, une question importante est de déterminer l'influence éventuelle d'un événement extérieur ou d'une mesure politique quelconque sur le bien-être social. Il s'agit d'une question complexe dont on évoquera seulement certaines grandes orientations : A première vue, on pourrait supposer que toute mesure susceptible d'instaurer les conditions d'un optimum de Pareto améliore l'efficacité économique. Mais ceci n'est vrai que si toutes ces conditions peuvent être remplies simultanément, car elles constituent un tout. Si une seule d'entre elles n'est pas vérifiée, il n'est pas certain que le changement sera bénéfique ; il pourrait même réduire l'efficacité. [...]
[...] Autrement dit, la réalisation d'un optimum au sens de Pareto n'implique pas nécessairement la maximisation du bien-être social parce qu'elle ne prend pas en considération les problèmes d'équité. A la recherche de l' équité La notion d'équité est essentiellement normative ou, si l'on préfère, plus théorique que pratique, puisque la manière dont les revenus et les richesses de la collectivité devraient être répartis entre les différents membres de cette collectivité relève de jugements de valeur largement subjectifs. Tout au plus peut-on parler d'une répartition des revenus ou des fortunes socialement souhaitable en fonction des critères qui peuvent être retenus : Dans la conception égalitariste, l'égale valeur de tous les membres de la société s'accommode mal de trop grandes inégalités de niveaux de vie. [...]
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