La crise actuelle de l'emploi suscite de nombreux débats sur l'efficacité d'une politique de relance. Or cette question est au cœur de l'opposition entre théories néoclassiques et keynésienne.
L'épargne peut être définie au sens large comme la part du revenu non consommé, le taux d'intérêt comme le coût du crédit pour l'emprunteur. Les économistes s'intéressent depuis longtemps à la notion d'épargne, et notamment à son rôle dans l'activité économique. Ils cherchent par exemple à déterminer quelles sont les conséquences d'un excès d'épargne, et comment elle contribue, par la réaffectation des ressources, au financement des entreprises et de l'Etat, mais surtout de quelle manière inciter les agents à épargner ou au contraire à consommer. Deux grandes écoles de pensées s'affrontent sur cette dernière question : les néoclassiques (Jevons, Menger et Walras), à la fin du XIX° siècle, qui s'appuient sur le marché autorégulateur, et Keynes (1883-1946) et ses successeurs qui, après la crise de 1929, rompt avec l'analyse néoclassique.
[...] Ils effectuent leur arbitrage en fonction du taux d'intérêt, prix de renonciation à la liquidité, qu'ils comparent au taux de rendement des obligations. Leur comportement est de plus fortement édicté par les anticipations : plus les taux d'intérêt augmentent, plus les cours sur le marché obligataire diminuent, et plus les agents anticipent une inversion du phénomène, c'est-à-dire prévoient que le taux d'intérêt va chuter. Ils achètent alors des titres à prix réduit par spéculation, et les encaisses spéculatives diminuent tandis que la demande de monnaie augmente. [...]
[...] L'arbitrage Epargne/investissement dépend du taux d'intérêt. Chez les néoclassiques, l'investissement est en fait une demande de monnaie financée par l'épargne des ménages (offre de monnaie) sur le marché des capitaux. Ce marché garantit ainsi l'équilibre ex ante (non automatique, des ajustements peuvent être nécessaires pour y parvenir) entre épargne et investissement : si d'un côté rien ne garantit que l'épargne soit à tout moment exactement égale à l'investissement, notamment du fait que les décisions sont prises par des agents différents, tout déséquilibre est immédiatement corrigé par les variations du taux d'intérêt sur le marché des capitaux. [...]
[...] Dans la théorie néoclassique, les agents rationnels n'ont aucune préférence pour la liquidité. Ils maintiennent donc leurs encaisses au niveau minimum suffisant au financement des transactions. Donc quelles que soient les variations du taux d'intérêt, ils ne disposent pas de marge de manoeuvre sur leurs encaisses : on peut donc dire que la demande de monnaie est indépendante du taux d'intérêt et ne dépend que revenu nominal et des habitudes de paiement. Les prix sont parfaitement flexibles donc il y a un équilibre simultané entre marché des biens et des services et marché des capitaux. [...]
[...] Afin de comprendre les interactions entre taux d'intérêt et épargne pour les néoclassiques, il convient de déterminer comment ceux-ci définissent la monnaie. Habituellement, on lui reconnaît trois fonctions : étalon de mesure, intermédiaire dans les échanges et réserve de valeur. Chez les néoclassiques, seule cette deuxième fonction, aussi appelée de transaction, est importante. En effet, n'importe quel bien pouvant servir d'étalon, la première fonction n'est pas l'apanage de la monnaie. Par ailleurs, l'information étant parfaite (symétrique et sans coût), placer ses richesses sous forme de dépôts rémunérés ou de placements financiers ne présente aucun risque. [...]
[...] Les politiques économiques dans la théorie Keynésienne. Keynes définit deux types de politiques économiques destinées à stimuler la demande globale en situation de sous-emplois et à freiner la demande monétaire lorsqu'il y a inflation. - Premier cas : la demande globale est insuffisante : L'Etat intervient en stimulant la demande grâce à des politiques budgétaires (grands travaux par exemples) - deuxième cas : situation d'inflation : L'Etat lance des politiques monétaires en diminuant le taux d'intérêt afin d'augmenter l'investissement et donc par le biais de l'effet multiplicateur d'engendrer des variations du produit intérieur et de l'emploi. [...]
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