ENRON aura stupéfié ses contemporains. D'une fulgurante ascension par le biais de l'innovation mais surtout de stratégies politiques, l'entreprise texane aura fait les frais d'une évolution sans fondement, un véritable château de cartes. Sa descente aux enfers fut sans transition. Les dirigeants auront transformé la société en gagne pain tandis que les salariés et surtout les détenteurs des plans-retraite en feront les frais.
[...] La solution fut de créer une banque de gaz à travers laquelle ENRON pourrait s'en procurer et le revendre en opérant une marge bénéficiaire. Une fois fait, cela lui a donné une position très confortable et avantageuse du fait de sa présence aussi bien parmi les offreurs que parmi les demandeurs. Par ailleurs, il percevait des droits dans les transactions tout en assumant les risques associés. ENRON venait ainsi de manifester sa dimension d'entrepreneur au sens de Schumpeter. Celui ci stipule que l'entrepreneur, avec son rôle central dans le système capitaliste, est animé de motivations individuelles de réussite. [...]
[...] Cela éliminerait les doutes aussi bien sur la qualité des recettes que sur la nature des transactions Avril 2001, d'autres sceptiques se présentèrent. Beaucoup d'entre eux remettaient en cause la transparence des états financiers. Un des analystes tonna sur un ton moqueur: ENRON a commencé à susciter un scepticisme critique devant entamer sa réputation dés lors que les stocks options ont été utilisés. Février 2001, le Président du groupe Kenneth Lay annonça son retrait et nomma Skilling à sa place. [...]
[...] La cause précède toujours l'effet. Cependant, la succession dans le temps n'est pas un caractère suffisant de la cause. Il n'y a rapport de cause à effet que si le premier précède non seulement le second mais l'engendre inévitablement. Ainsi, la cause se différencie du prétexte qui est un événement qui précède immédiatement l'effet, sans pour autant en être la cause, mais qui lui donne une impulsion. La causalité est objective et donc n'est pas introduite dans la réalité par la raison humaine ni par une force mystérieuse Dans l'affaire ENRON, la causalité mécanique qui pointe du doigt les mécanismes techniques, comptables et juridiques est très réductrice. [...]
[...] Il constituait la 7éme entreprise américaine et la 16éme mondiale. Seulement, sa chute est moins assimilable à celle des deux tours jumelles qu'à celle d'un château de cartes. Dés lors, l'on se demande comment se fait il qu'une compagnie adulée par tous ses concurrents et qui constituait un modèle de management ait pu disjoncter sans transition ? A travers des lignes que nous voudrions rigoureusement conçues, nous tenterons d'apporter des éléments de réponses informés à cette question. Pour cela, nous nous intéresserons aux premiers instants de l'entreprise jusqu'au scandale, de ce qui a dû être les causes, au rôle des auditeurs avant de conclure .Nous nous servirons autant que possible des outils d'analyse de la firme. [...]
[...] Au sens de Williamson, l'opportunisme est la recherche de l'intérêt personnel avec toute forme subtile de tromperie (mensonge, tricherie, vol En effet, compte tenu des compétences cognitives limitées, les contrats complexes sont inévitablement incomplets et il s'en suit une différence entre le contrat et son exécution. C'est cette incomplétude du contrat qui constitue le terreau fertile de l'opportunisme. C'est une action à l'encontre des intérêts du principal grâce au différentiel d'informations ; il est source d'inefficacité. Dans l'affaire ENRON, le risque moral apparaît dans le comportement d'Andersen qui certifiait conformes les comptes trimestriels qui ont induit en erreur le public. En effet, le cabinet d'audit peut être considéré comme agent et les travailleurs, les actionnaires et le public comme principal. [...]
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