La France est le seul et unique pays où la sous-traitance interne, à l'occasion de l'interdiction du marchandage (ou tâcheronnat), ait fait l'objet d'une définition officielle (1898). L'office du travail définit ainsi le rôle du sous-traitant : « un marchandeur (appelé aussi tâcheron) est un sous-entrepreneur de main-d'oeuvre qui, avec les matières premières et le gros outillage fournis par les patrons, fait exécuter des travaux à lui confiés, soit dans l'atelier ou le chantier du patron, soit à son domicile propre, avec l'aide d'ouvriers embauchés et payés par lui à la journée et aux pièces, sans intervention du patron ».
[...] Un tarif est négocié, mais le sous-traitant ne perçoit in fine que le résidu après rémunération des ouvriers. La somme nette perçue par le sous-traitant constitue la rémunération de la mise en œuvre de l'autorité, déléguée du donneur d'ordre au sous-traitant. Le profit augmente quand la production s'accroît et diminue quand ws s'élève. Le but du sous-traitant, à X donné, est de maximiser q tout en minimisant ws. Le sous-traitant se retrouve dans la même position qu'un capitaliste qui doit gérer production et travail. [...]
[...] Avec r le taux d'intérêt, d la dévalorisation monétaire, w le salaire et s le nombre de salariés. est la rémunération normale du capital. Le capital inclut les locaux, les machines et les marchandises constituant le capital circulant. ( est le super profit qui revient également au capital ou aux dirigeants. A long terme ou en moyenne pour toutes les entreprises, il est nul. On peut représenter le système de sub-contracting ainsi : (k2 = pq avec X le tarif unitaire fixé contractuellement entre le sous-traitant et le capitaliste. [...]
[...] La gestion et le contrôle d'une très grande firme par une seule direction centralisée est impossible, il faut déléguer. De plus, la firme se développe plus vite que les modes de gestion. L'objet à contrôler se développe plus vite que les instruments de contrôle. Mais réduire la taille de la firme reviendrait à s'éloigner de la taille optimale de production, et empêcherait de peser stratégiquement sur le marché. Aussi la sous-traitance interne apparaît comme un moyen de faire sauter un verrou managérial en permettant à la firme de poursuivre sa croissance. [...]
[...] La sous-traitance ne se voit donc pas reconnaître une grande légitimité Le desserrement des contraintes La révolution managériale, laisse apparaître ses innovations qui permettent d'envisager de reprendre en charge les tâches que l'on confiait aux sous-traitants. Ces innovations sont de deux types : Innovations technologiques et techniques Après la grande dépression de la décennie 1870, on voit se développer la mécanisation. On mécanise donc les processus de fabrication par exemple dans la sidérurgie qui reposait aux USA sur la sous-traitance interne. [...]
[...] Les compétences techniques des sous-traitants perdent de leur utilité. Innovations managériales Aux USA : mouvement du Management systématique proposant trois innovation de base : - une comptabilité de coûts (instrument essentiel du contrôle bureaucratique qui permet de se passer du service des sous- traitants) ; - un système de contrôle de la production (création d'un service planifiant les opérations de productions et permettant de savoir où en est la réalisation du travail) ; - de nouvelles formules de rémunération du travail (salaire incitatif : mise en place d'une rémunération au rendement, d'un salaire de base, de primes La direction peut donc prendre en charge la planification des opérations de production et la centraliser. [...]
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