Le secteur des services a probablement été l'un des derniers secteurs d'activité économique à être fondamentalement affecté par l'automatisation des activités économiques depuis l'ère de la Révolution Industrielle.
[...] Cette destruction de poste illustre bien le principe de Schumpeter, mais elle va au-delà. Certes, la productivité moyenne des employés restants augmente (le niveau d'activité augmente ou reste le même pour un nombre moindre d'employés), mais la productivité marginale de tout un chacun diminue. Or c'est cet indicateur qu'il s'agit de prendre en compte, et ce déclin devrait préoccuper l'observateur. En effet, en poussant la logique jusqu'à son aboutissement, les technologies d'information et de communication détruisent définitivement les postes dont elles reprennent les activités. [...]
[...] Il cite notamment l'économiste du travail Autor, pour qui l'adage Schumpétérien de la destruction créative dépasse tout entendement dans le secteur des services. Autor conclut que la substitution de la machine (dans sa définition la plus large) à l'homme dans le secteur des services est beaucoup plus rapide que n'importe quelle création de nouvel emploi. En d'autres termes, la vision pessimiste du lien entre progrès technique et création/destruction d'emploi l'emporte dans le secteur des services, où les gains à la destruction d'un poste dépassent ceux potentiels d'une création d'un autre poste plus qualifié. [...]
[...] Cela est dû au fait que dans le processus de production, les services sont immédiatement liés aux besoins exprimés par les consommateurs. Le fait qu'ils peuvent observer en premier le besoin exprimé leur permet de s'adapter très vite, et le délai d'adaptation a été considérablement raccourci lorsque le consommateur télégraphe lui-même ses changements d'habitudes de consommation, ou de formulation de nouveaux besoins (ou reformulation de besoins existants) en partageant, en temps quasi instantané, ces changements dans l'agrégateur de données qu'est Internet. [...]
[...] Ce bond technologique porte en lui un effet paradoxal de dépression de la productivité de la force de travail dans le secteur des services. Ce progrès est tel qu'il menace d'engouffrer le secteur entier, et paradoxalement de réduire la productivité des employés en secteur de service. Il devient ainsi victime de son propre succès, puisque l'innovation qu'il engendre porte en elle-même les sources de la destruction massive des postes de service, et donc de réduire la productivité dans le secteur. [...]
[...] American Economic Review Volume 57, pages 415-26, Juin 1967 Moshe Y. Vardi Is Information Technology Destroying the Middle Class? Communications of the ACM, Vol No Page 5 Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee The Second Machine Age W. W. [...]
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