En effet, l'expérience historique a utilisé l'alternance de périodes de libre-échange et de protectionnisme comme garantie de l'essor mondial. Le choix entre ces deux systèmes économiques est influencé par l'environnement mondial et ses implications. Or, aujourd'hui, dans un monde de libre-échange comme nous le vivons sur la scène internationale, il paraît inopportun, voire dénué de sens de reprendre le chemin vers le protectionnisme. Et pourtant, il existe encore, voilé ou non, peu importe les territoires, industrialisés ou non. Ceci nous pousse à nous interroger sur cette pratique : a-t-elle encore de sens ? Un pays industrialisé a-t-il encore intérêt à recourir au protectionnisme ?
[...] Elles ont adopté et conservent aujourd'hui des mesures calculées pour monopoliser les manufactures et le commerce et pour entraver les progrès des nations retardataires C'est en ces termes que List définissait en 1840 ce qu'on appelait le protectionnisme éducateur. Cette stratégie a eu beaucoup d'adeptes. On peut se demander si l'industrialisation américaine ne se fait pas à l'encontre du Royaume-Uni, si elle n'a pas fait de même pour l'industrialisation allemande. Les PED ont largement appliqué cette stratégie. Il n'est pas illégitime de se demander qu'un protectionnisme éducateur pourrait être d'une possible utilité dans le cas des pays industrialisés eux-mêmes. L'Europe et l'informatique : existe-t-il une marque informatique européenne ? [...]
[...] La thèse du protectionnisme éducateur ou la thèse du vol d'oies sauvages suppose la possibilité d'un rattrapage, nullement acquis d'amblée et qui ne concerne que les industries naissantes. La France, par exemple, semble avoir été victime de ce décalage, ou d'une compétitivité limitée, de cette moindre pression pour la modernisation. A cause du protectionnisme, la France est restée semi-artisanale jusqu'en 1945. S'appuyant sur les débouchés coloniaux, le libre-échange s'est installé en France. Le cas de l'ex-URSS est à sa façon révélateur par son niveau de performance, même si les coûts de production sont élevés. [...]
[...] Ces zones constituent une réponse aux chocs du commerce international mais que l'on peut qualifier de montée de protectionnisme. Conclusion Le protectionnisme semble être une stratégie ancienne et condamnée pour les pays industrialisés à l'heure où le monde en développement semble adhérer au libre-échange. Il présenterait des effets pervers trop nombreux et relèverait d'une stratégie de free rider Toutefois, face aux difficultés que provoque l'intensité de la concurrence internationale, le recours à certaines mesures défensives n'a pas perdu toute actualité. [...]
[...] Seule la Grande-Bretagne n'avait pas suivi tout à fait cette tendance, étant cependant victime de son déficit commercial. La théorie des jeux avait donc déjà depuis les années 1940 soulevé la question du passager clandestin par Morgenstern et par Von Neumann. Selon la thèse du passager clandestin, dans un système où une coopération existe entre les joueurs, certains joueurs pourraient adopter l'attitude du passager clandestin, c'est-à-dire à tirer profit des coopérations existantes sans payer aucun prix et sans fournir aucune participation. [...]
[...] Seules des politiques protectionnistes pourraient rendre efficace les politiques de relance. De manière plus générale, les politiques protectionnistes seraient susceptibles d'effets d'insularité économique qui conféreraient une large manœuvre suffisante pour les politiques monétaires. Nous pouvons émettre l'hypothèse qu'une politique protectionniste puisse en elle-même avoir un effet de relance grâce à l'augmentation des débouchés aux producteurs nationaux Des mesures effectivement adoptées pour défendre des branches spécialisées Selon Jacques Calvet, ex-directeur de Peugeot dans les années 1990, si nous ouvrons totalement nos frontières, nous serons éliminés. [...]
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