Les effets de la productivité sur l'emploi

Résumé du document

Les gains de productivité, conséquence naturelle des progrès techniques, sont souvent décriés en période de crise, comme actuellement, car entraînant du chômage, alors qu'ils sont encensés en période de croissance du fait de l'augmentation significative du niveau de vie qu'ils représentent. Quels sont les véritables effets de la productivité sur l'emploi ? C'est ce que nous allons nous attacher à définir, en rappelant d'abord les diverses facettes des gains de productivité, puis leurs conséquences à court, puis à long terme [...]

Extraits

[...] II La productivité fait disparaître des emplois à court terme C'est en effet ce que craignent nombre d'observateurs, renforcés dans cette opinion par le contexte de crise économique et des chiffres du chômage qui ne cessent de progresser : en effet du plein-emploi pendant les trente glorieuses (1945-1975) où il fallut même faire appel à des travailleurs immigrés, comme en témoigne la création de l'Office nationale d'immigration (ONI) en 1945 en France, on est passé à des taux supérieurs à 10% dans la plupart des pays aujourd'hui. Mais est-ce réellement la productivité croissante qui soit à blâmer pour ces résultats médiocres en matière d'emploi ? [...]

[...] De la même façon, la hausse de la productivité entraîne diminution du temps de travail, notamment au niveau des corvées ou des tâches dangereuses qui sont aujourd'hui principalement exécutées par les machines ce qui permet ainsi au niveau de vie de s'élever (cf glorieuses). Cette diminution du temps de travail permet entre autres d'employer d'autres personnes. Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce n'est pas de travailler moins qui va faire diminuer les revenus. Si la productivité augmente, on a besoin de moins travailler pour obtenir le même résultat, le niveau de vie s'améliore donc largement. [...]

[...] Le chômage à court terme peut aussi s'expliquer par une mutation de l'appareil de production ; en effet si un secteur devient obsolète, il est amené à disparaître tout comme les emplois qu'il générait. Mais on va assister alors à une reconversion dans un autre domaine qui sera lui aussi facteur de croissance. Et dans notre société actuelle (et même un peu avant), force est de constater que les reconversions ont de plus en plus lieu vers le secteur tertiaire (ou des services), secteur dans lequel la productivité est encore du reste assez faible (même si des variations existent) et pourrait être amenée à le rester (comment par exemple augmenter sensiblement la productivité pour un professeur On assiste donc à un développement du secteur tertiaire pour cette raison, mais aussi et surtout parce qu'il est actuellement le plus porteur économiquement et que la demande y est forte et même en augmentation et notamment dans le domaine des loisirs. [...]

[...] Mais en réalité, on peut se demander si, de la même façon que les paysans de la fin du XIX° siècle et du début du se sont reportés sur l'industrie, on n'assiste pas aujourd'hui au même report sur les activités du secteur tertiaire, comme tendraient d'ailleurs à le prouver les chiffres que nous avons précédemment évoqués concernant la répartition des actifs entre les trois secteurs en France par exemple. III mais en crée sur le long terme Et encore une fois, on peut être amené à penser que c'est le cas. [...]

[...] La productivité dans ce secteur a connu une augmentation faramineuse, mettant de nombreux paysans au chômage, où les forçant à s'exiler pour trouver du travail ailleurs , et notamment dans l'industrie, secteur en pleine expansion à l'époque, qui peut absorber cette masse de reconvertis les contraintes de qualification n'étant pas les mêmes qu'aujourd'hui. On assiste au même phénomène actuellement dans l'industrie, avec les chaînes de montages de plus en plus autonomes et de plus en plus performantes qui relèguent le travailleur à contrôler le bon fonctionnement du système. Les machines remplacent de plus en plus les ouvriers, étant moins onéreuses pour les entreprises, les coûts d'entretien et d'alimentation étant largement inférieurs aux salaires. [...]