Dans économie solidaire, il y a le mot « économie », mais il y a aussi le mot « solidaire », un mobile qui change tout : sans résistance sociale, sans volonté politique d'entraide et de changement, il n'y a pas d'économie solidaire ! Face à la mondialisation, elle propose des initiatives locales et réhabilite le débat sur la propriété collective que l'on pensait définitivement balayée par l'effondrement de l'idéologie communiste.
Une alternative au libéralisme : l'économie solidaire place l'homme avant le profit, elle regroupe des personnes de plus en plus nombreuses, désireuses de promouvoir une économie humaine. « Les initiatives de l'économie solidaire, selon Jean-Louis Laville [2001], visent à ce que le citoyen se réapproprie une partie des activités de production, de répartition, et d'échange. »
C'est au 19ème siècle que le concept d'économie sociale, prédécesseur de l'économie solidaire, prend son essor pour remédier aux questions néfastes de l'industrialisation et du capitalisme sur les classes ouvrières. En 1900, on l'expose au grand public lors de l'exposition universelle de Paris. 81 ans plus tard, apparaît la première définition officielle (l'économie sociale est l'ensemble des coopératives, mutuelles et associations) et, signe de sa légitimation politique, le décret du 13 Octobre 1981, crée la délégation ministérielle à l'économie sociale (DIES). Dans le même mouvement, en 2000, Guy Hascoët devient secrétaire d'État à l'économie solidaire.
Selon Laville, l'économie solidaire s'inscrit autour de trois forces, plus ou moins importantes : l'État, le marché et la société civile. Toute initiative solidaire peut faire l'objet d'une combinaison entre ces trois richesses : ainsi, dans une régie de quartier il y a, à la base, la volonté d'une poignée de gens (la société civile) qui s'organisent pour vendre des services auprès des personnes (l'économie marchande), grâce à des aides publiques (l'État). Cependant, les parts sont loin d'être égales…
Notre étude sera fondée sur l'analyse des investissements solidaires inhérents à chaque pôle. Elle s'appuiera sur le schéma tripolaire initié par J-L Laville [1994], tentative d'institutionnalisation d'un secteur d'économie solidaire.
Nous constatons que l'économie solidaire s'inscrit au cœur de trois pôles : public, capitaliste et relationnel. Elle n'a pas d'existence institutionnelle propre, sa définition s'appuie inéluctablement sur une analogie avec les trois pôles.
Toute la complexité de la définition de l'économie solidaire réside dans la présence de cette nébuleuse : nous sommes à même de définir l'économie et la notion de solidarité de manière distincte…
A partir de ces deux concepts, essayons de définir l'économie solidaire et ainsi tâchons de répondre à la question suivante : L'ÉCONOMIE PEUT-ELLE ETRE SOLIDAIRE ?
Comme noté précédemment, l'économie solidaire n'existe pas par elle-même, nous ne pourrons donc répondre à cette question qu'en étudiant la relation qu'elle entretient avec chacun des trois pôles établis par Laville.
[...] L'économie sociale et solidaire L'économie peut-elle être solidaire? SOMMAIRE Introduction générale II. L'économie de marché est-elle susceptible de s'inscrire dans une logique solidaire ? Comment se sont développées les relations capitalisme-solidarité jusqu'à aujourd'hui ? Qu'est-ce qui fait que le capitalisme et l'économie solidaire sont incompatibles ? Responsabilité sociale des entreprises : faut-il y croire ? [l'économie politique 2003] III. La société civile, figure de proue de l'économie solidaire ? L'association: de l'action sociale au combat solidaire (Étude historique de l'évolution du rôle du milieu associatif) Les Restos du Cœur : La mission n'est plus la même ! [...]
[...] L'économie solidaire ne gagne rien à être solidaire, elle n'existe pas par calcul ou par sentiment mais par principe. L'économie solidaire n'est aucunement une économie attendrie qui aurait pour unique vocation de faire la charité [Laville 2001]. Sa définition implique des actes totalement désintéressés et gratuits. Nous pouvons rapidement en conclure que l'économie solidaire est éthique. Le capitalisme, en revanche, poursuit la recherche de profit, l'accumulation de richesse et permet le repérage des agents dominants par leur position par rapport au surplus [Vianney 1994]. [...]
[...] L'association a donc un rôle à jouer dans notre société. Cependant il parait indispensable de s'interroger sur la fiabilité de cette dernière, et sur les raisons qui poussent les individus à s'engager dans la sphère associative. Ne serait-elle pas qu'un simple placebo pour pallier le mal- être auquel chacun d'entre nous doit faire face? Tâchons d'éclairer le débat, en nous appuyant sur un cas concret: Les Restos du Cœur : La mission n'est plus la même ! Quand j'étais petit, le plus dur c'était les fins de mois, surtout les trente derniers jours! [...]
[...] Qu'en est-il du bénévolat ? M-M. Portelli : Le phénomène est plus complexe. Les cadres sont toujours présents, mais l'engagement n'est plus le même qu'au départ. Disons qu'il existe d'une part, des volontaires dont la démarche s'inscrit dans des convictions profondes, d'entraide et de solidarité. D'autre part, est apparue une autre catégorie de bénévoles, plus encouragés par des problèmes que je qualifierais de conscience, et dont l'objectif ne se limite pas à la simple logique de don, mais également dans une optique d'«auto réalisation». [...]
[...] Comment expliquer ce bouleversement selon vous ? M-M. Portelli : Les témoignages convergent généralement vers une idée centrale, à savoir la modification du rapport social allant de paire avec un désengagement des pouvoirs publics, en dépit de la spirale imprégnée par la société de consommation, laissant les plus nécessiteux sur la touche. Je m'explique : aujourd'hui un couple avec trois enfants, le père percevant un salaire mensuel fixe, ne peut pas nécessairement répondre à ses propres besoins, qu'ils soient alimentaires, sanitaires, ou encore scolaires. [...]
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