La notion de risque de change est intimement liée à la notion de position. Les entreprises sont confrontées au risque de change dès qu'elles effectuent des opérations commerciales en devises. Cependant, une opération commerciale en devise correctement couverte par l'entreprise ou une opération de change en devise "backée" par une banque n'expose à aucun risque de change, ce qui d'ailleurs ne veut pas dire qu'elles soient absolument sans risque.
Néanmoins pour une entreprise, le risque de change peut naître bien avant la conclusion d'un contrat. Par exemple, pour une société d'export qui facture en devise, le risque de change apparaît dès la parution du catalogue. Banque et entreprises doivent donc mettre en place un système d'information performant et définir une politique de change afin de préciser, par exemple, le montant à partir duquel elle se couvrira ou la perte qu'elle sera prête à assumer ou encore l'absence de couverture sur certaines devises (cette politique peut d'ailleurs parfois découler de contraintes réglementaires).
Ensuite, il faudra définir les différentes stratégies de couverture, c'est à dire préciser quels seront les différents instruments à utiliser pour couvrir les positions. Le trésorier ou le cambiste devront être en mesure de connaître de façon très précise et si possible en temps réel la position de change sur chacune des devises sur laquelle il travaille. Par ailleurs, il ne faut pas confondre prise en compte du risque de change et couverture systématique. Pour beaucoup de trésoriers, il s'agit bel et bien d'une gestion du risque de change.
Nous verrons dans un premier temps, d'un point de vue théorique, les stratégies employées par les entreprises face au risque de change, puis dans un second temps, nous montrerons que ces stratégies peuvent aussi bien être communes que différenciées.
[...] Dans ce cas, l'importateur peut éprouver des difficultés pour se procurer la devise de paiement auprès des banques locales et peut être amené à refuser la transaction commerciale. De même pour l'exportateur qui peut avoir du mal à convertir la devise reçue de l'étranger. B Critères internes à l'entreprise les devises du portefeuille de l'entreprise : vous pourrez opter pour une devise qui compense une position de change de sens contraire, annulant ainsi (en totalité ou partiellement) votre risque de change. [...]
[...] Les compagnies traditionnelles appliquent des surtaxes carburant sur leurs tarifs à l'inverse de leurs rivales à bas coûts B Marchés monopolistiques Les entreprises françaises monopolistiques rachètent des entreprises américaines afin de s'implanter sur le marché américain et de réaliser une grande part de leur production sur place. Stedim : leader mondial des poches plastiques stériles à usine unique a acquis la PME américaine IBI, les produits vendus pourront être fabriqués localement III La nature du produit Les stratégies différent : elles dépendent d'une part du secteur, par exemple le secteur industriel qui consomme beaucoup d'énergie sont plus pénalisés et adoptent majoritairement le système de couverture. Elles dépendent d'autre part de la compétitivité qui est soit une compétitivité prix soit une compétitivité structurelle. [...]
[...] Partie 1 : Stratégies des entreprises face au risque de change I Pour faire face au risque de change, vers quel type de couverture se tourner ? La majorité des techniques de couverture est adaptée aux offres ou commandes de montants importants étant donné leur coût. Pour les offres de faibles valeurs, les entreprises doivent privilégier la facturation en monnaie nationale, les clauses d'indexation ou encore choisir de ne pas les couvrir. Certaines techniques de protection contre le risque de non-paiement telles que l'affacturage ou l'assurance-crédit permettent, moyennant coût supplémentaire, d'obtenir une protection contre le risque de change. [...]
[...] Choisir la monnaie nationale Pour éviter le risque de change, de nombreuses entreprises, notamment les PME, choisissent de ne facturer ou de n'accepter que des transactions en monnaie nationale (ou en euros dans le cas des pays européens). Cette situation fait peser le risque de change sur la partie étrangère. Choisir une devise Pour diverses raisons, vous pouvez être amené à choisir une devise de facturation étrangère qui n'est ni celle de l'acheteur, ni celle du vendeur. Oui, mais laquelle ? Quels sont les critères à prendre en compte dans le choix de cette devise de facturation ? [...]
[...] D'avoir recours à un financement à faible taux d'intérêt ? Partie 2 : Les stratégies d'entreprises diffèrent Toutes les sociétés n'ont pas la même sensibilité aux mouvements du dollar Elle dépend de la taille des entreprises, de la nature du marché et de la nature du produit vendu. I La taille des entreprises A Les grands groupes Produire en zone dollar ce qu'on vend en zone dollar Air Liquide, Saint Gobain, Danone, L'Oréal Schneider Electric : continuer à rééquilibrer son dispositif industriel, la croissance du groupe explose en Asie mais une grande partie de la production reste localisée en france Acheter les matières premières en dollar et vendre les produits finis en euros Arcelor : achète les matières premières en dollar et vend ses produits finis en euros, profite du dollar bon marché pour accélérer sa croissance externe : baisser la part du chiffre d'affaires réalisée en Europe car le dollar faible attire en Europe les producteurs d'acier de la zone dollar Airbus : mise sur une bonne couverture de change, programme de réduction de coûts, qui lui permet de maintenir une bonne marge opérationnelle, recourir plus fréquemment à des fournisseurs américains Achat d'options, de dollars Alcatel : a acheté des dollars à terme au moment où le billet vert était plus bas qu'aujourd'hui, la baisse du dollar diminue le CA mais aussi les coûts BNP-Paribas : achats d'options sont prévus en cas de scénario catastrophe car la variation du dollar n'a pas d'impact sur la valorisation des actifs américains, puisque ces derniers ont été financés par des emprunts en dollar France Télécom : action est devenue une valeur refuge quand le dollar décroche Fusions Mariage entre Snecma et Sagem B Les PME Le rééquilibrage Rééquilibrage des productions se traduit dans le choix des investissements gagne de nombreuses entreprises moyennes Bénéteau : investissements supplémentaires sur les sites aux Etats- Unis Smoby : s'appuie sur les usines asiatiques de Majorette rachetées en 2003 pour augmenter la part de ses ventes en zone dollar II La nature du marché A Marchés concurrentiels : les plus touchés Les entreprises ne peuvent pas répercuter les variations de change sur les prix ; leur situation concurrentielle les empêche d'augmenter davantage leurs prix. [...]
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