L'école institutionnaliste américaine, premier courant de pensée à avoir défendu, au tournant des XIXe et XXe siècles, la nécessité d'une approche institutionnaliste en Economie. Après une période de relative prédominance, ce courant a connu un mouvement de déclin.
Cependant, depuis environ une trentaine d'années, ce courant fait l'objet d'un regain d'intérêt, avec le relâchement des hypothèses du modèle standard et la redécouverte des institutions en Economie, qui n'est pas sans lien à la crise du statut de la théorie économique, désarmée pour apporter des réponses aux problèmes liées aux transformations en cours dans les économies contemporaines.
L'économie institutionnelle s'intéresse aux formes de coordination entre acteurs économiques (Bardhan, 1989 ; Ménard, 1990). Le marché n'est pas considéré comme la forme de coordination la plus efficace dans une situation d'information imparfaite, de risques pour l'environnement et de comportements opportunistes. Les formes de coordination étudiées sont principalement : les liens de fidélisation interpersonnels, les contrats, l'intégration verticale, les associations, les règles.
La nouvelle économie institutionnelle (de l'anglais "New Institutional Economics", on parle également de "néo-institutionnalisme") désigne un ensemble de courants de pensée qui a contribué au renouvellement de l'analyse économique des institutions dans les années 1970.
Cette appellation souligne que le néo-institutionnalisme s'est construit à partir d'un retour sur les travaux des institutionnalistes américains du début du 20ème siècle (Veblen, Commons, Ayres). La NEI constitue en fait un ensemble hétérogène qui regroupe un ensemble de travaux qui ont pour point commun de s'interroger sur le rôle joué par les institutions (que l'on peut définir de manière générique comme l'ensemble des règles et des normes qui encadrent et régulent les comportements) dans la coordination économique.
[...] Dans tous les cas, les institutions sont interprétées comme des dispositifs de régulation alternatifs au marché mis en place par les agents pour minimiser les coûts de transaction. Les approches "hétérodoxes" La troisième catégorie regroupe un ensemble d'approches dites "hétérodoxes" qui, chacune à leur manière, analyse certaines institutions économiques tout en s'écartant de la méthodologie néoclassique. Dans le cadre d´une analyse hétérodoxe, le marché ne peut pas être conçu comme une instance abstraite qui fonctionne indépendamment de certaines normes sociales et symboliques. [...]
[...] La firme peut être définie comme un «noeud de contrats» (Jensen et Meckling) écrits ou tacites, entre les détenteurs de moyens de production et les clients. Elle est une simple «fiction légale qui sert de noyau à des rapports contractuels et qui est caractérisée de plus par l'existence de créances individuelles divisibles sur les actifs et les revenus de l'organisation qui peuvent en général être vendues sans l'autorisation des autres contractants.» La firme n'est donc pas un individu ayant des motivations propres, le caractère interne ou externe à la firme des transactions est indifférent, il n'y a pas d'opposition fondamentale entre firme et marché. [...]
[...] La pensée institutionnaliste a été perpétuée dans le milieu du XXe siècle par des auteurs plus ou moins proches d'elle, sans pour autant s'en réclamer explicitement. On pensera notamment aux économistes John Kenneth Galbraith ou Gunnard Myrdal, ou encore à l'historien Alfred Chandler. Aujourd'hui, les travaux de Veblen et Commons font l'objet d'un regain d'intérêt incontestable, et ce n'est que récemment que les véritables apports de ces auteurs ont été mis en valeur. L'un des intérêts majeurs de l'institutionnalisme aujourd'hui semble être sa capacité à pouvoir mener et combiner une réflexion purement technique avec un questionnement d'ordre éthique sur le capitalisme contemporain et sur ses transformations. [...]
[...] Dans cette optique, les institutions sont appréhendées comme des dispositifs mis en place par les agents afin de permettre la coordination de leurs actions de la manière la plus optimale possible. La théorie de l'agence (Jensen, Meckling) Une relation d'agence est contrat par lequel une ou plusieurs personnes (le principal) engage une autre personne (l'agent) pour exécuter en son nom une tâche quelconque qui implique une délégation d'un certain pouvoir de décision à l'agent» (Jensen et Meckling, 1976). Toute relation contractuelle entre deux individus peut être considérée comme une relation d'agence. [...]
[...] Le point de départ de Williamson et de la TCT est que toute transaction économique engendre des coûts préalables à leur réalisation : coûts liés à la recherche d'informations, aux "défaillances" du marché, à la prévention de l'opportunisme des autres agents etc. Ainsi, certaines transactions se déroulant sur le marché peuvent engendrer des coûts de transaction très importants. Dès lors, les agents économiques peuvent être amenés à rechercher des arrangements institutionnels alternatifs permettant de minimiser ces coûts. A l'opposé du marché, Williamson distingue ainsi à la suite de Coase la hiérarchie qui correspond en fait à l'entreprise. [...]
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