Les apports de Gary Becker à la micro-économie

Résumé du document

Il est intéressant de se pencher avant tout sur le climat intellectuel dans lequel a évolué Becker, car on ne peut en effet oublier que l'Université de Chicago dont il est un membre a produit les deux tiers des Prix Nobel américains en économie (au premier rang desquels Milton Friedman en 1970) ce qui mérite qu'on s'y attarde. C'est en 1927 que cette université prend son élan fantastique avec Franck Knight qui y restera jusqu'à sa mort en 1972 et laissera entre temps un esprit critique radical qui va inspirer par la suite une liberté de ton remarquable entre élèves et professeurs, une tolérance inhabituelle vis-à-vis des « mal pensants » et du politiquement incorrect. C'est d'ailleurs de Knight que vient l'hypothèse ravageuse que la recherche de l'intérêt individuel se manifeste dans tous les secteurs de la vie en société. D'autres penseurs majeurs comme Ronald Coase et sa théorie des ...

Extraits

[...] Si les parents anticipent que les enfants les aideront dans leur vieillesse peut être par culpabilité ou autre- même ceux qui ne sont pas aimants peuvent investir dans le capital humain de leurs enfants et épargner moins pour leur vieillesse CONCLUSION En conclusion on peut dire que Gary Becker, personnage atypique et intéressant, a le mérite d'avoir donné à la science économique une vision très élargie par rapport à celle qui en faisait la science de l'argent ou de la richesse. En en faisant la sciences de la décision il en a donné la vraie mesure. [...]

[...] Gary Becker ou la percée de la micro-microéconomie : l'invention d'une économie comportementale à vocation totale. INTRODUCTION Gary S. Becker fait partie de cette catégorie d'économistes qui ont donné un nouveau souffle, une nouvelle impulsion à la science économique, des économistes habités par leur discipline pour qui le simple fait d'évoluer dans la vie quotidienne fait naître des intuitions, puis des théories qui parfois se retrouvent couronnées de succès et de reconnaissance allant jusqu'au plus prestigieux des prix, comme dans le cas de Becker, le Prix Nobel. [...]

[...] Notons de plus que le capital humain est incorporé à son détenteur, ce qui a plusieurs conséquences. D'abord positives puisque le risque d'appropriation par autrui est faible, mais pas nul (Cf. esclavage), mais aussi plus négatives car les crédits accordés en vue d'investissements en capital humain ne pourront pas être gagés sur le résultat de ce investissement qui est par définition intransférable, d'où une inégalité en faveur des riches qui pourront obtenir plus de crédits à la formation. Enfin cela aura pour conséquence d'inciter les entreprises à investir en formation spécifique, dont elles peuvent bénéficier exclusivement, plutôt que dans une formation générale dont l'employé, seul propriétaire, pourra se servir ailleurs que dans l'entreprise qui a fait l'effort d'investissement en formation Le capital humain est un vaste ensemble qui, étudié de près, peut se révéler un facteur explicatif puissant de phénomènes aussi complexes que la croissance (le fameux facteur résiduel découvert par Denison en 1962). [...]

[...] Ces problèmes constituent pourtant des données capitales dans la formation des décisions des agents économiques car ces agents évoluent dans un environnement institutionnel donné, qui conditionne leurs décisions, tout comme la présence des autres agents a une part dans l'élaboration des décisions d'un agent pris isolément. Ces dernières années Becker accorde de plus en plus de place à ces problèmes institutionnels, signe que malgré l'intensité de ses efforts l'économiste cherche toujours à aller plus loin dans la finesse de l'analyse. L'Ecole de Chicago va-t-elle encore amener des économistes d'une telle envergure ? [...]

[...] Nous prendrons ici deux applications évoquées par Gary Becker dans sa conférence Prix Nobel. L'économie du crime et celle de la famille. Il a l'intuition de l'économie du crime en décidant de stationner au mépris d'une interdiction après avoir calculé la probabilité d'écoper d'une amende plutôt que de payer un parking, se disant que ce raisonnement était celui de tous les contrevenants à la loi, et que ce raisonnement devait être anticipé par les pouvoirs publics dans l'élaboration du système judiciaire. [...]