Tout d'abord, les bornes chronologiques : elles ne posent de problème particulier. Les années 1940 incluent bien sûr Vichy. Il s'agira de mettre en évidence, sans s'appesantir, les continuités et les ruptures avec la Libération et la période de l'après-guerre. Le sujet doit être traité « jusqu'à aujourd'hui » c'est-à-dire jusqu'à la mise en place de l'euro qui fait disparaître l'autonomie de la politique monétaire nationale au profit de la BCE. Les débats qui se sont ouverts autour du respect des contraintes du pacte de stabilité et de croissance depuis le printemps 2006 et leurs développements font également partie du sujet. Nous sommes là au cœur de la réflexion sur le rôle de l'Etat dans l'économie française et son évolution.
Les deux pôles du sujet sont le rôle et la place respective de l'Etat et du marché dans le fonctionnement de l'économie française. Au lendemain de la deuxième guerre mondiale l'idée d'intervention de l'Etat s'impose dans l'ensemble des pays industrialisés. Cette intervention se donne pour tâche d'éviter le retour d'une dépression comme celle des années 30 et du chômage de masse qui est la préoccupation principale de Keynes. Elle a entraîné en quelques décennies, comme dans les autres pays industrialisés le passage d'un ordre libéral à une forme complexe originale de « capitalisme organisé ». Cette action de l'Etat à une double dimension : sur les structures et sur la régulation de la conjoncture.
La spécificité française est plus à rechercher du côté de la politique structurelle que du côté d'une politique conjoncturelle assez semblable à ce qui peut se faire ailleurs. Le mot de marché fait directement référence aux « mots d'ordre » "du tournant libéral des années 80 (« market knows best ») : priorité à l'offre, à la concurrence et à la déréglementation. Ce tournant qui touche l'ensemble des pays industrialisés a ses rythmes et ses modalités propres en France. Le mot marché dans le contexte actuel de mondialisation ne peut être cantonné à la dimension nationale mais doit intégrer le « marché mondial » (des marchandises, des capitaux...). Dans ce cadre, la séparation entre national et international n'a plus guère de sens.
Cette analyse se limite à « l'économie française » (ce qui est déjà beaucoup). La politique sociale de l'Etat n'a pas à faire l'objet de développement particulier. Ce sujet est à dominante historique, il privilégie l'une des deux dimensions qui constituent la spécificité de notre approche des réalités économiques et sociales (la durée et l'espace).
Le plan chronologique ou thématico-chronologique s'impose donc pour répondre à la question de la continuité et de la nouveauté : « l'Historien se pose toujours la question de la continuité et de la nouveauté. A cet effet, il s'exerce, au moins implicitement, à la comparaison dans le temps (sinon dans l'espace). S'efforçant de replacer les données de la question étudiée dans une chronologie longue, il peut saisir ce qui a réellement changé ou est en train de changer...C'est ce va-et-vient entre le présent (ou le presque présent) et le passé qui permet d'apprécier la nouveauté de l'occurrence...Au fond la mission de l'Historien est de relativiser les verdicts de l'opinion commune ». (Michel Winock)
[...] La déréglementation du système financier (mise en concurrence des banques . volonté de faire de la Bourse de Paris une place financière importante) et la reconnaissance sous le gouvernement d'Edouard Balladur de l'indépendance de la banque centrale du pouvoir politique avec pour mission de lutter contre l'inflation en sont les points forts Privatisations et fin de la planification Le secteur public d'entreprises jugé trop présent dans les activités industrielles concurrentielles est progressivement privatisé par la loi d'août 1986 qui prévoit la privatisation de 28 groupes, les privatisations partielles de 88 à 92 et la loi de juillet 93 qui ajoute 13 groupes à la liste des sociétés non privatisées de la loi de 1986. [...]
[...] La mise en place de la monnaie unique résultat du traité de Maastricht de 1992 domine la décennie. Le respect des critères de convergence, notamment celui concernant le déficit budgétaire et la dette publique a conduit à une politique budgétaire très rigoureuse après 1993 (le déficit public suite à la récession atteint alors que le chômage avait atteint un niveau élevé. Le présent a été sacrifié à un bénéfice à moyen terme, l'élimination de l'instabilité des taux de change et des menaces de la spéculation d'une part et la fin de la contrainte extérieure commerciale entre les pays participants. [...]
[...] La transposition en droit national des directives communautaires a pris du retard. Les gouvernements français se sont faits les défenseurs du service public au nom de l'accès égalitaire de tout citoyen quelle que soient sa position géographique ou sa situation sociale à ces services. C'est ainsi que face à la proposition de libéralisation totale du marché de l'électricité proposée par la commission au sommet de Barcelone en mars 2002, la France a réclamé l'adoption d'une directive européenne sur les services publics alors qu'un certain nombre d'Européens considèrent que la situation d'EDF, entreprise publique à la politique d'acquisitions à l'étranger agressive n'est pas acceptable. [...]
[...] désinflation compétitive marque un tournant majeur de la politique économique conjoncturelle puisque cette politique est appliquée par toutes les équipes gouvernementales de gauche ou de droite jusqu'en 1997. André Gueslin parle de «rigueur consensuelle La lutte vigoureuse contre l'inflation (politique monétaire restrictive, rigueur politique budgétaire) doit aboutir à la désinflation, restaurer la compétitivité prix et donc la balance courante et assurer la stabilité de la parité du franc. Au-delà, H faut surtout que les entreprises puissent reconstituer leurs marges bénéficiaires. [...]
[...] L'économie française entre état et marche depuis les années 1940 Analyse des termes du sujet Tout d'abord, les bornes chronologiques : elles ne posent de problème particulier. Les années 1940 incluent bien sûr Vichy. Il s'agira de mettre en évidence, sans s'appesantir, les continuités et les ruptures avec la Libération et la période de l'après-guerre. Le sujet doit être traité jusqu'à aujourd'hui c'est-à-dire jusqu'à la mise en place de l'euro qui fait disparaître l'autonomie de la politique monétaire nationale au profit de la BCE. [...]
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