Le pétrole a cette particularité d'être à la fois une matière première (cf. la pétrochimie et la fabrication des matières plastiques par exemple) et une source d'énergie dont l'usage est aussi bien industriel que domestique. L'ensemble de ses atouts lui a conféré un poids considérable dans l'économie mondiale et le commerce international, si bien qu'aujourd'hui le pétrole se présente comme une marchandise stratégique (sens militaire) et spéculative (sens économique). Ainsi le pétrole représente un enjeu économique impliquant l'intervention réfléchie des acteurs (Etats, compagnies...) dans le contexte planétaire.
Mais quels sont les éléments qui confèrent à ce produit un pouvoir géostratégique ? Comment fonctionne exactement le marché du pétrole ?
Pour répondre à cela, nous analyserons tout d'abord le rôle du pétrole aujourd'hui et ses implications géographiques notamment. Puis nous verrons le fonctionnement particulier du marché du pétrole et ses aléas jusqu'à aujourd'hui. Enfin, nous envisagerons l'avenir du pétrole [...]
[...] Enfin, à cela s'ajoute le fait que l'offre et la demande de pétrole soient très concentrées, ce qui entraîne un marché du pétrole très particulier où les leviers de commande sont concentrés aux mains de quelques acteurs qui peuvent les utiliser comme arme politique. On peut donc se demander en quoi le fonctionnement du marché pétrolier rend ce produit stratégique et spéculatif. Le marché pétrolier est un marché boursier mais qui s'effectue dans un contexte particulier. Certes le cours du pétrole est fixé suivant la loi d'offre et de la demande dans le marché SPOT qui enregistre au jour le jour les fluctuations de l'offre et de la demande. [...]
[...] Là, les producteurs exercent leur pouvoir conféré par le rôle stratégique du pétrole sur les économies dépendantes de cette énergie. On passe d'une énergie bon marché à une énergie coûteuse et les stratégies sont différentes selon les balances commerciales. Les exportateurs cherchent à fidéliser leurs clients tandis que les importateurs mènent des politiques d'économie d'énergie et cherchent à diversifier leurs approvisionnements en s'appuyant sur les pays Non-OPEP, ce qui va entraîner l'échec de l'OPEP. En effet, à partir de 1983, on constate un retournement du marché et une stabilisation. [...]
[...] En conclusion, il apparaît clairement que le pétrole est un produit spéculatif dans un marché boursier que des paramètres d'ordre politique peuvent bouleverser. C'est également un produit stratégique du fait de la différenciation des consommateurs et des producteurs et du fait de la concentration géographique des ressources et des exploitations dans le Moyen-Orient qui reste une région instable. Toute crise politique dans cette région peut ainsi agir sur l'économie du monde étant donné la dépendance pétrolière de certaines économies nationales. [...]
[...] Ce contre-choc provient également de la désorganisation de l'OPEP qui présentent des stratégies divergentes avec, d'un côté, les pays assez peuplés avec peu de réserves (Algérie, Iran, Indonésie, Nigeria) pour qui les revenus pétroliers sont nécessaires au d développement, et avec de l'autre côté les monarchies du Moyen-Orient, riches et pourvues d'immenses réserves qui placent leurs pétrodollars et pour qui une baisse des prix permet d'éliminer les concurrents. Aujourd'hui, on arrive à une situation de compromis et d'équilibre grâce à une meilleure entente au sein de l'OPEP. Le jeu boursier offre-demande prévaut. Ainsi, l'histoire du marché pétrolier illustre elle-même le caractère stratégique et spéculatif du pétrole. Qu'est-ce qui alors nous empêche d'envisager le risque d'un troisième choc pétrolier puisque des problèmes d'approvisionnement et de prix ainsi que des crises politiques au Moyen- Orient peuvent toujours se produire ? [...]
[...] Plus particulièrement, l'augmentation de la part du pétrole, qui n'était qu'une énergie pionnière à la fin du XIXème siècle, découle des nombreux avantages qu'il présente : abondance, coût faible, souplesse d'utilisation, et s'effectue grâce au développement de l'automobile et du moteur à explosion ainsi que grâce aux progrès des transports. En effet, on distingue une dissociation des producteurs et des consommateurs : l'Arabie Saoudite et les pays du Moyen-Orient peu peuplés, par exemple, sont les plus gros producteurs alors que le Japon ou la France sont de gros consommateurs qui ne produisent quasiment pas de pétrole. D'où la nécessité d'échanges et d'infrastructures. Les oléoducs mettent directement en relation les producteurs et les consommateurs comme ceux qui apportent le pétrole sibérien à l'Europe Occidentale. [...]
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