Que treize colonies qui proclament leur indépendance en 1776 et sont reconnues en 1783 deviennent un siècle plus tard la première puissance agricole et industrielle tient déjà du miracle. Malgré deux guerres mondiales, deux crises économiques majeures, les EU réussissent à se maintenir au premier plan. Ils poussent si loin leur avance qu'on parlera d'hégémonie sur le monde à la fin du XXe siècle. Rien ne semble arrêter l' « Amérique impériale ». « America is back », comme le proclamait Reagan. Force est de constater que le XXe siècle a été américain. Comment l'Amérique a-t-elle fait pour se maintenir en tête ?
Nous verrons dans un premier temps que cette prouesse tient d'abord aux conditions naturelles et à la mentalité de la population installée, favorisant un essor économique précoce tant dans l'agriculture que dans l'industrie.
Nous nous interrogerons ensuite sur le rôle de l'Etat américain : au pays du libéralisme, ses interventions n'ont-elles pas permis de se sortir des situations périlleuses et de maintenir la suprématie économique ?
Et enfin, nous montrerons que c'est la puissance du dollar, la volonté d'organiser le monde et la remarquable capacité d'adaptation au marché de la machine économique américaine qui ont permis aux Etats-Unis de conserver leur place de première puissance économique mondiale.
[...] Et c'est aux Etats-Unis qu'est mis au point un nouveau système de production : le taylorisme, puis le fordisme, qui apparaît aux abattoirs de Chicago puis à Détroit en 1913 dans l'usine de Ford, et qui se généralisera dans le pays dans les années 1920 avant d'être exporté en Europe après la 2nde guerre mondiale. L'innovation semble donc être favorisée aux Etats-Unis dès les origines. Cependant, le territoire favorable et la mentalité de la population peuvent-ils suffire à expliquer l'extraordinaire réussite économique des Etats-Unis tout au long du XXe siècle ? [...]
[...] C'est que depuis les années 1960, les FMN américaines s'implantent partout dans le monde. Il s'ouvre un Mac Donald par semaine dans le monde aujourd'hui. Coca-cola est devenu un symbole, une boisson universelle, et les plus grandes entreprises du monde sont américaines (General Motors, mais aussi Exxon-Mobil, 1ère société pétrolière, ou encore les géants du grain, Cargill et Conagra L'Amérique a donc été tout un symbole, elle a connu au XXe siècle l'hyperpuissance de par sa rapide réactivité au marché. [...]
[...] L'Etat américain est intervenu de nombreuses fois dans l'économie au cours du XXeme siècle pour maintenir l'hégémonie du pays. Le dirigisme a été total pendant les deux guerres mondiales : l'Etat s'est alors transformé en véritable machine de guerre, mobilisant toutes les ressources du pays dans le seul but de la victoire. Ensuite, avec le New Deal de Roosevelt s'instaure également un relatif dirigisme, après la crise des années 1930. En effet, le dollar est dévalué de les activités bancaires (Banking Act), industrielles (NIRA) et agricoles (AAA) sont encadrées. [...]
[...] Enfin les EU savent remarquablement bien s'intégrer et s'approprier les coutumes (Halloween), les méthodes étrangères (le toyotisme remplace le taylorisme), ou encore des spécialités culinaires comme la pizza ou le tex-mex développés par Pizza-Hut et Tacobell par exemple. Les Américains savent aussi innover et drainer les cerveaux. C'est aux EU que commence la 3ième Révolution industrielle (création de la NASA en 1958 par exemple). La recherche y est puissante, et ils savent l'exporter (VHR dans le Tiers Monde). On confond souvent mondialisation et américanisation de la société. [...]
[...] Au cours de l'Uruguay Round, les EU obtiennent aussi des concessions du Japon sur les semi-conducteurs et l'automobile. Les EU sont également munis de la loi super 301 souvent brandie, qui leur donne le droit d'imposer des sanctions commerciales s'ils se sentent victimes de concurrence déloyale. On voit donc qu'au cours des dernières décennies, le place des EU dans l'économie mondiale s'est maintenue au prix d'entorses au libéralisme et d'une nette agressivité commerciale. III. ENFIN, LES EU DOIVENT LEUR PROUESSE ECONOMIQUE A LEUR MONNAIE, A LEUR VOLONTE D'ORGANISER LE MONDE ET A LEUR REMARQUABLE CAPACITE D'ADAPTATION AU MARCHE ET DE DIFFUSION A L'ECHELLE PLANETAIRE. [...]
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