Introduction
L'élevage français a-t-il été sacrifié sur l'autel de la mondialisation ? Telle pourrait être la question tant, d'une année à l'autre, la crise traversée par celui-ci semble s'accentuer.
En discutant avec des éleveurs, ceux-ci nous expliquent que les revenus qu'ils tirent de leur métier se sont fortement affaiblis durant les années 80-90. La faute à qui ? À quoi ? "A l'Europe bien sûr !" mais plus largement "à la mondialisation !".
D'un pays avec une forte proportion d'agriculteurs au début du XXème Siècle, la France ne compte plus actuellement que 264.000 éleveurs. Ce constat numérique de base démontre que cette activité n'attire plus malgré un pays connaissant un chômage encore important.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Nous allons voir, à travers ce dossier, les évolutions qu'ont connues trois types d'élevages.
La problématique de ce dossier sera de savoir quels sont les échanges commerciaux dans les différentes filières de l'élevage et quel en a été l'influence sur le revenu des éleveurs. Notre question finale sera de connaitre l'avenir économique des éleveurs français.
Dans une première partie nous aborderons les accords de Marrakech mettant fin au GATT et créant l'OMC pour comprendre les tenants et les aboutissants de ces accords pour l'élevage français.
Nous aborderons ensuite les trois types d'élevages en France : le premier, bovin, représente la majorité des éleveurs français. Le second, ovin, le suit de loin. Il représente une activité située majoritairement dans les zones de montagne. Le troisième, porcin, est le symbole de l'élevage hors-sol.
Nous aborderons par la suite l'avenir des élevages avant d'aborder l'influence de la France et de l'Europe sur les modes d'élevage.
Toutes les données chiffrées proviennent de sites internet spécialisés en élevages ainsi que d'un rapport de 2003 de Gérard BAILLY pour le Sénat. Les liens et bibliographies se trouvent en fin de document. (...)
[...] Cette explication tient au fait qu'en 2000, la seconde vague d'alarme sur la vache folle, a fait la une des médias et a entrainé un report sur d'autres typologies de viande. L'année suivante, une épidémie importante de fièvre aphteuse fit son apparition en Europe. Devant le battage médiatique, les consommateurs boudèrent l'agneau ralentirent leur consommation globale de viande mais se diversifièrent vers d'autres viandes ou le poisson. Nous voyons donc clairement que les actions médiatiques et sanitaires, dont sont victimes les viandes, influencent la consommation de manière positive ou négative des autres viandes. [...]
[...] L'augmentation des importations en provenance d'Espagne a eu lieu lors de l'entrée de celle-ci dans le marché européen. L'Espagne est un pays principalement exportateur de viande porcine et a donc pu profiter d'une main d'œuvre moins onéreuse, dans les années 1990, pour conquérir le marché français dont la proximité et la demande étaient régulières. Pays-Bas et Danemark Concurrents historiques de la France en matière d'élevage porcin, ces deux pays nordiques ont largement profité de leurs ports marchands pour abaisser les coûts d'achat des céréales et, à fortiori, baisser leurs coûts de production. [...]
[...] Les primes versées aux éleveurs ovins sont sans communes mesures avec les aides accordées pour les bovins. De fait le taux d'aide atteint ici la valeur de 44% en 2001 contre 53% en 1990. Cette situation fragilise les éleveurs qui se retrouvent être beaucoup plus dépendants des cours agricoles pour asseoir leur budget. Une absence de structuration du marché Le secteur ovin, de par sa structure géographique éclatée, ne peut établir de relations contractuelles fortes avec les revendeurs afin de conserver des prix élevés. [...]
[...] La variation des revenus agricoles peut être de + 50% à 50% en une année comme le montre la crise que connaît la filière depuis Le coût de production L'alimentation du porc, à l'inverse de celle des bovins et ovins, est entièrement gérée par les industriels. De plus, elle se compose à 80% de céréales et de soja. Les coûts sont donc totalement déterminés par le cours des céréales/soja, ainsi que par les marges des distributeurs d'aliments. Le graphique ci-dessous montre comment un pays fortement producteur de céréales et de soja peut diminuer ses coûts afin d'être mieux positionné dans le domaine du coût de production et ainsi assurer ses ventes mondiales. [...]
[...] Il faut savoir que les prix sont connus de tous et les acheteurs proposent, à peu de différence près, des prix identiques. L'équilibre entre l'offre et la demande ne dépend pas du choix du consommateur, de payer plus ou moins cher sa viande, mais plutôt d'un accord sur l'écoulement des stocks par les professionnels. Le graphique ci-dessous issu de Réussir[12] démontre clairement un écart entre l'évolution du prix à la consommation et le prix payé à l'éleveur. Si, avant la crise de la vache folle, les prix payés à l'éleveur suivaient les évolutions du prix à la consommation, il semble que depuis l'écart se creuse inexorablement. [...]
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