Dissertation : L'école favorise-t-elle la mobilité sociale ? Sujet Terminale ES
[...] Les dispositifs d'égalité des chances, par exemple, en plein développement, ont permis une plus grande mixité sociale dans les universités et jusque dans les grandes écoles. Un système éducatif plus inclusif et égalitaire : telle a été la dynamique suivie, avec plus ou moins de succès, au cours des dernières décennies. Les progrès ont donc été conséquents en quelques décennies, et nombre d'observateurs déclarent aujourd'hui, non sans un certain optimisme, que la réussite n'a jamais été aussi accessible à tous qu'elle ne l'est aujourd'hui. [...]
[...] L'école peut donc être légitimement considérée comme le plus beau symbole d'une société démocratique favorisant la mobilité sociale. Pour autant, nous ne pouvons tout attendre de l'école dans ce domaine ; il faut bien comprendre en ce sens que des inégalités fondamentales existent préalablement entre enfants et jeunes issus de différentes origines sociales, qui vont trop souvent jouer le rôle de déterminisme : maitrise de notions préalables (comme la langue), incitations morales et financières à tirer profit de l'école . [...]
[...] Si les analyses divergent pour en comprendre les raisons, toutes s'accordent sur le fait que les déterminismes sociaux rendent l'enjeu de la mobilité sociale trop complexe pour être seulement résolu par un accès à tous à l'école. Nous montrerons donc en quoi, si l'école représente une institution fondamentale et conditionnant la mobilité sociale, elle ne peut seule jouer pleinement son rôle d'ascenseur social de par les inégalités entre individus de différents milieux préexistantes et extérieures au système éducatif. Pour ce faire, nous montrerons dans un premier temps que l'école en tant qu'institution inclusive et égalitaire constitue une condition indispensable à l'égalité des chances dans un système basé sur le mérite. [...]
[...] L'école favorise-t-elle la mobilité sociale ? - Dissertation Introduction L'égalité des chances de chacun dans la société représente en théorie, par essence, une des principales caractéristiques d'un système démocratique tel que le nôtre. En effet, en opposition avec les régimes qui l'ont précédé, ce système s'appuie sur l'idée que chacun doit, indifféremment de son origine sociale, se voir accéder à tel ou tel milieu socio-professionnel en fonction de son mérite. L'institution scolaire, accessible à tous, a donc vocation à garantir ce principe méritocratique. [...]
[...] Plus alarmant encore, ce processus semble aujourd'hui se stabiliser, bien qu'encore loin de l'égalité attendue. De fait, aujourd'hui, la naissance ne conditionne plus systématiquement la profession, mais garde une certaine probabilité de la conditionner. Plusieurs sociologues ont tenté d'expliquer ce processus : Pierre Bourdieu en particulier utilise la notion de « capital culturel » pour expliquer que fils de cadres ou d'ouvriers n'entrent pas à l'école sur un pied d'égalité, mais avec des différences issues de leur milieu, en termes notamment de culture générale ou de maitrise de la langue française (« langue maternelle des classes cultivées »), lesquels seront des handicaps conséquents pour assimiler les notions enseignées, et conduiront à conclure que les seconds n'ont pas les mêmes capacités, ni même la même volonté à apprendre ; Bourdieu mentionne également le fait que l'information sur l'importance de l'école et les filières à privilégier n'est pas la même dans les familles de catégories socio-professionnelles moins élevées. [...]
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