L'histoire économique ne donne pas de réponse unique sur le lien entre échanges extérieurs et croissance. La Grande Bretagne et la Suède constituent des exemples historiques indiscutables de croissance par l'ouverture des frontières. En revanche, la montée en puissance de l'Allemagne sous Bismarck, le développement des Etats-Unis dans les années 1890 constituent d'excellents paradigmes de croissance par le protectionnisme.
C'est vrai, le développement des échanges extérieurs peut favoriser la croissance parce qu'il l'alimente et la dynamise (I). Mais il ne peut l'assurer car il comporte des risques nécessitant des stratégies adaptées (II).
[...] Mais les échanges extérieurs fournissent aussi des techniques, des capitaux, des hommes Ce sont des capitaux combinés à du travail qui permettent la production. La mobilité croissante des capitaux est donc favorable à la croissance économique. L'Europe de la décennie 1960 a ainsi largement profité des investissements des multinationales. Aujourd'hui, les nouveaux pays industrialisés (NPI) profitent eux aussi des investissements étrangers. Les techniques constituent elles aussi un facteur de croissance. Or, c'est par l'échange des produits, que la technique se diffuse. C'est notamment pourquoi pendant la guerre froide, les entreprises avaient l'interdiction de vendre du matériel informatique à l'URSS. [...]
[...] Pour les pays développés, la croissance est plus difficile à réguler. Pour les PVD, on assisterait à une dégradation des termes de l'échange. Il y a certainement une part de vérité mais un tel phénomène est difficilement mesurable car la structure des importations et exportations ont considérablement évolué dans le temps. Et, si la dégradation des termes de l'échange est défavorable aux pays qui exportent des biens peu élastiques, elle est au contraire très favorable à ceux qui exportent des biens aux prix très élastiques puisque moins c'est cher, plus il y a d'exportations. [...]
[...] Cela les conduirait à ne produire que des matières premières et pas d'industries. Pour les pays développés, une telle ouverture est écartée en raison de problèmes conjoncturels ou dans l'hypothèse d'une industrie naissante. Les stratégies à l'échelon international C'est un leurre de croire que la concurrence pure et parfaite existe au niveau mondial. Il s'agirait donc de créer des unions régionales. L'idée est que le monde entier se porterait mieux si les avantages retirés par les partenaires de l'union sont supérieurs à ceux subis par les pays n'appartenant pas à l'union. [...]
[...] Pour les PVD, la fragilisation de la croissance est d'une autre nature. L'effet de déstructuration peut aller jusqu'à la dépendance alimentaire. En effet, le secteur agricole demeure archaïque et c'est le secteur industriel qui attire le plus de main d'œuvre. Il faut ajouter à cela l'effet de démonstration des produits étrangers qui entraîne des importations. Enfin, les PVD sont sous la dépendance des capitaux étrangers. La croissance devient également plus difficile à assurer La croissance nécessite souvent la mise en place de politiques conjoncturelles. [...]
[...] Les hommes sont à la fois un facteur de production et un élément de la demande. La croissance américaine pendant tout le 19e siècle s'est ainsi faite grâce à une forte immigration. De même, la croissance française des années 1945-1970 a reposé sur une immigration forte de la croissance démographique française). Il semble d'ailleurs que nous devrons revenir à une immigration voulue d'ici dix à quinze ans. IB) Le développement du commerce extérieur alimente la croissance mais il la dynamise aussi Par un effet d'entraînement Selon l'analyse keynésienne, certes, le multiplicateur en économie ouverte est plus faible qu'en économie ouverte, mais les moteurs de croissance ne plus seulement les investissements mais aussi les exportations. [...]
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