L'émergence du capitalisme est un sujet qui a longtemps été étudié par les économistes. Cependant, un historien de formation a lui aussi tenté d'expliquer la genèse du développement du capitalisme. Fernand Braudel (1902-1985) est l'un des représentants les plus populaires de l'Ecole des Annales qui étudie entre autres les civilisations et les mouvements de longue durée en opposition à l'histoire événementielle. Cet historien conteste en partie la thèse de Max Weber (1864-1920) qui voyait l'émergence de la Réforme protestante au 16e siècle comme l'élément déclencheur du capitalisme. Même si Braudel accorde à la thèse de Max Weber que le développement de la Réforme a sans doute accéléré le processus du capitalisme, il considère néanmoins que le capitalisme émerge bien avant cet événement. D'après la thèse de Braudel, les bases du capitalisme naissent en premier lieu sur les bords de la Méditerranée au 14e siècle avant de se propager en Orient puis en Italie pour ensuite gagner le nord de l'Europe aux 17e et 18e siècles. Dans cet extrait de La dynamique du capitalisme, Braudel nous explique qu'il s'agit d'une construction historique et culturelle et nous donne ainsi un regard sur les acteurs politiques et historiques du capitalisme.
[...] Enfin, pour finir nous analyserons les différents acteurs du capitalisme évoqué par Fernand Braudel. Dans un premier temps, Fernand Braudel fait la distinction entre deux économies de marché. Tout d'abord, l'économie A. Ce marché est appelé par Braudel marché public car c'est un marché réglementé. Dans le texte, l'économie A s'apparente à celle que l'on connaît au Moyen Age. Il s'agit d'une économie régulière dont les échanges, qui se font à faible ou moyenne distance, sont transparents, habituels et prévisibles et dont les profits sont par conséquents stables mais peu élevés. [...]
[...] L'étude de l'extrait de La dynamique du capitalisme nous permet de mieux appréhender la thèse de Braudel quant au développement du capitalisme en Occident. Nous avons montré comment Braudel distingue deux types d'économie et comment l'on est passé d'une économie transparente et régulière à une économie basée sur le privé avec l'émergence des marchands trouvant soutien auprès des hommes politiques. Nous avons ensuite examiné quels étaient les acteurs du capitalisme. On a vu quel était le comportement des négociants qui développent peu à peu le commerce au loin. [...]
[...] Le commerce est encore très souvent à la fin du 18e siècle un commerce administré plus qu'un commerce de marché libre. Sur le plan théorique, l'idée suivant laquelle le marché pourrait exister sans le capitalisme, affirmée dans l'œuvre de Braudel, est encore très discutée. Certains auteurs dénoncent dans cette conclusion un évolutionnisme discret puisqu'elle pose le principe de l'universalité du marché. D'autres insistent sur la référence à un fonctionnalisme discret particulièrement lisible dans l'analyse de l'apparition des usages de la monnaie. [...]
[...] RICHETON Benjamin Fernand Braudel, La dynamique du capitalisme. L'émergence du capitalisme est un sujet qui a longtemps été étudié par les économistes. Cependant, un historien de formation à lui aussi tenté d'expliquer la genèse du développement du capitalisme. Fernand Braudel (1902-1985) est l'un des représentants les plus populaires de l'Ecole des Annales qui étudie entre autres les civilisations et les mouvements de longue durée en opposition à l'histoire événementielle. Cet historien conteste en partie la thèse de Max Weber (1864-1920) qui voyait l'émergence de la Réforme protestante au 16e siècle comme l'élément déclencheur du capitalisme. [...]
[...] Cependant, d'après lui, la Réforme n'est pas à l'origine du capitalisme mais il n'exclut pas que celle-ci aurait pu accélérer le processus en facilitant la manière de désinhiber le travail. Ensuite, Braudel dit que les Eglises sont d'abord hostiles au capitalisme car ils voient dans le pouvoir des négociants une remise en cause du leur. De plus, ils condamnent la spéculation car il s'agit d'un enrichissement sans risque. Les Eglises condamnent aussi l'anticipation des valeurs dans le temps car c'est prévoir le futur et donc faire offense à Dieu. Cependant, les acteurs religieux s'y accommodent car ils ne peuvent résister à ces pratiques. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture